Dans les milieux universitaires à Yaoundé I, tous ceux que nous avons rencontrés affirment que la pseudo-assurance du Pr. Jean Bahebeck n’est que la mince pellicule qui recouvre, en réalité de nombreux écarts de comportement d’un enseignant qui aurait dû être suspendu depuis des lustres. Mais pendant des années, l’on a passé sous silence toutes ses frasques, avec les conséquences que l’on peut imaginer aujourd’hui.  

Qu’on en juge : « Au dernier conseil de recrutement des assistants qui s’est tenu le 07 juin 2010 au Rectorat, vous vous êtes invités alors que vous n’avez pas qualité, et comme à l’accoutumée, vous vous êtes fait remarquer par votre impolitesse et une agressivité verbale indigne d’un professeur d’université. Vous avez eu le même comportement quelques semaines plutôt lors du conseil des professeurs à la Faculté de médecine. De tels errements déstabilisent les réunions auxquelles vous assistez et n’honorent pas le corps enseignant des universités ».

Ce sont là les termes de la demande d’explications que, le 2 juillet 2010, le Pr. Tetagne Ekoe, à l’époque doyen de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales, adressait déjà au Pr. Q Jean Bahebeck. A cette époque-là, le maître de conférences au département de chirurgie se caractérisait déjà par une indiscipline indicible, bien avant l’arrivée du Pr. Maurice Aurélien Sosso à Yaoundé I. Mais bien avant cela, Magloire Biwole Sida, à l’époque directeur de l’l’hôpital central de Yaoundé, s’était déjà pratiquement lâché dans une autre correspondance.

Celle-là était adressée, le 11 mars 2009, au ministre de la Santé publique de l’époque en lui demandant la mutation du Pr. Bahebeck. « Ce jour, mercredi 11 mars 2009, et devant témoins je viens d’être insulté publiquement par Monsieur le professeur Bahebeck Jean » se plaint-il auprès du ministre avant de conclure. « En attendant, il ne nous semble plus possible de travailler avec le Pr Bahebeck, après les multiples agressions et insultes devant tout le personnel médical et paramédical. Son comportement violent et irresponsable est indigne et ne fait pas honneur à notre profession ».

Plus récemment, le Pr. Côme Ebana Mvogo, alors doyen de la Faculté de médecine et des  sciences biomédicales, ne met aucun gant pour portraiturer à sa manière Jean Bahebeck dans une correspondance qu’il adresse le 10 juillet 2014 au recteur de l’Université de Yaoundé I. « En date du 17 juillet 2014 à 16h10, le Pr Jean Bahebeck est entré en trombe dans mon bureau (…) Il s’est mis à vociférer, à m’insulter et à proférer des menaces de toutes sortes. Pr. Njamshi et Dr Farrikou qui ont essayé de le calmer ont essuyé les mêmes insultes.

Puis, il est allé en salle d’examen chasser les résidents d’orthopédie qui composaient pour l’épreuve des cas courts. Ce comportement inacceptable fait suite au non-respect de la hiérarchie de désigner son jury, d’exclure la résidente qui l’a dénoncé pour harcèlement sexuel (…) le décanat de la Fmsb et le corps enseignant sont excédés par le comportement irrévérencieux, agressif, sauvage et paranoïaque de cet enseignant qui par ailleurs est multirécidiviste ».

Ce que l’on sait moins, c’est que le Pr. Bahebeck va davantage se distinguer par son insubordination et son comportement agressif, malgré de nombreux rappels à l’ordre pour lui faire comprendre que la pétulance de son narcissisme et le caractère abject de ses injures publiques à l’endroit de ses collègues auront déjà eu à dépasser largement le stade de l’estime de soi, pour le confiner plutôt à un mixte de culot d’enfer, d’insubordination caractérisée et d’autopromotion insolente, source des perturbations systématiques des staffs d’enseignants à l’Université de Yaoundé I.

Au cours de nos investigations, nos informateurs auront eu à s’appesantir davantage sur les cas du Pr. Géneviève Bengono Touré en 2006 ; du Pr. Essomba Arthur en 2009 ; du Pr. Essam Oyono en 2014 ; du Pr. Bob’Oyono régulièrement depuis qu’il assume les fonctions de chef de département de chirurgie et spécialités ; du Pr. Bella Assumpta en 2011 ; du Pr. Norbert Leke en 2009 ; du Pr. Fidèle Binam et du Pr. Ella en 2012. Pour davantage mettre en relief cette impétuosité du Pr. Jean Bahebeck, le Pr. Jacqueline Ze Minkande aujourd’hui doyen de la Fmsb, demeure sans voix en indiquant récemment ceci : « il a pris à partie le professeur Ebana Mvogo (doyen à l’époque) et le professeur Alfred Nyamshi (vice-doyen) dans l’exercice de leurs fonctions, les insultant publiquement dans le bureau du doyen. Il est même allé jusqu’à perturber une session de la commission consultative de recrutement des assistants (Ccra) organisé par le recteur, le professeur Oumarou Bouba ». Sans commentaire.