Non, Marafat Amidou Yaya n’est pas un prisonnier politique, pas du tout…
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Des affirmations partisanes dénouées de toute objectivité donc font état dans les médias camerounais de ce que l’ancien ministre Marafat Amidou Yaya est emprisonné pour ses faits politiques que l’on a travesti en affaire Albatros. Or il n’en est rien du tout.

Un prisonnier politique

De façon standard, un prisonnier politique est celui-là qui dans un régime déjà connu pour être non démocratique a des idées contraires à celles  du pouvoir et s’opposer donc à celui-ci qui en répression l’arrête  par tel ou autre motif farfelu et le met en prison. Tout juste dans l’intention de l’empêcher de nuire au « dictateur ».Tous les politiques qui ont fait la prison, Alain Juppé, Hosni Moubarak, Saddam Hussein… ne sont pas des prisonniers politiques. Ce qui n’est pas le cas de l’homme de Marouaré :

Marafat a-t-il jamais eu des idées contraires à celles du régime ?

Non, l’ancien SGPR n’a jamais eu, de tout son temps qu’il a passé au service de Paul Biya, a démontré qu’il s’opposait au gouvernement. Il, au contraire, a été un des fidèles associés et un des théoriciens des élections dont les résultats dont on sait pas catholiques, ont toujours consacré Paul Biya vainqueur. Il est plutôt un complice du régime, dans tout son sens et non un opposant. Même à l’intérieur de la même maison, le RDPC dont il est toujours membre du bureau politique bien sûr, il ne lui est connu aucune opposition, même du genre Modibo Adama. Marafat n’est donc pas un opposant, pour l’enfermer en prison, il faut autre chose que des idées politiques qu’il n’a jamais émises…

Marafat retourne-t-il sa veste à sa sortie du gouvernement ?

La sortie du gouvernement a déjà offert à beaucoup de ministres, comme Macky Sall au Sénégal ou Idrissa Seick, l’occasion de retourner sa veste et de devenir un opposant farouche au régime dont on a servi avec corps et âme. Mais pour le cas de Marafat, dès qu’il est lâché par son boss, il s’en va chez lui à Maroua prendre du bon temps en famille surtout sans manquer de participer aux réunions de son parti dont il partage toujours fidèlement donc les idées. Rien n’est fait de sa part pour démontrer un changement de stratégie, et il reste donc un sympathisant du régime qu’il a contribué a crée. Dans ce cas, jusqu’ici, on ne voit pas comment la politique va mener Marafat aux portes de la prison, puisqu’il suit gentiment son créateur, dans toutes ses louanges.

De Maroua à la prison, a-t-il changé ?

Jusqu’ici, Marafat n’a jamais manifesté d’intention politique : pas de déclaration de candidature à une quelconque élection présidentielle, pas de démission du RDPC, pas de création de son propre parti politique, pas de déclaration tapageuse contre le régime comme pour le milliardaire de Simbock, rien du tout, absolument rien de politique n’est fait par l’ingénieur de pétrochimie pour prouver qu’il est un politicien d’abord, qu’il est opposé au pouvoir et qu’il en veut au régime. Pourtant, de son côté, son ami Kamto qui a partagé le même pouvoir avec lui a déjà retourné sa veste : déclarations tapageuses, création de son parti politique, annonce de participation aux élections présidentielles…un vrai parcours d’opposant, le genre qui dérange et qui peut pousser le pouvoir à penser à son arrestation. On le voit, Marafat n’a rien fait de politique pour mériter le titre de politique, depuis son passage au gouvernement  à la retraite forcée pas son patron, aucune opposition. Du coup, quand il entre en prison, il ne peut pas être considéré comme un prisonnier politique.

Mais pourquoi est-il donc en prison ?

Son patron lui reproche de ne pas lui avoir trouvé l’avion qu’il voulait, chose dont il ne peut pas nier. Seulement, si Paul Biya n’avait pas personnellement voulu sa ruine, il n’allait pas être inquiété. Cependant, la raison de son arrestation ne peut être politique, puisque Marafat n’est pas opposant.

En prison, il se découvre politicien !

Marafat n’a jamais été autre qu’un larbin de Paul Biya, de son passage au pouvoir à la retraite anticipée. Mais dès qu’il met pied à Kondengui, pour l’affaire Albatros, un nom qu’un grand poète français lui avait bien dit de s’en méfier, il se découvre des talents politiques insoupçonnés qu’il porte sur la place publique au moyen des lettres prisées par le peuple amateur de suspens. Seulement voilà, il se fait tard pour lui être considéré comme un politique, car un politique a au des moins des caractéristiques suivantes :

  • -chapeauter ou vouloir chapeauter un parti politique
  • -concourir à une élection de façon individuelle c’est-à-dire vouloir être maire ou député
  • -avoir déjà, ceci serait bien, exercer un mandat du peuple
  • -afficher ses intentions politiques par les différentes voies qui existent

Et surtout s’opposer au pouvoir pour qu’une quelconque arrestation arbitraire  soit considérée comme politique et que lui bénéficie du nom de prisonnier politique. Au fait, quelle politique Marafat a-t-il fait au point d’en devenir le prisonnier ?

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