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© L’Oeil Du Sahel : JEAN AREGUEMA
- 31 Mar 2016 00:30:00
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CAMEROUN :: Les moto taximen annoncent un mouvement d’humeur à MAROUA :: CAMEROON
Ils entendent protester contre l’agression d’un des leurs par des gendarmes.
Trois jours après un accrochage entre conducteurs de mototaxis et des gendarmes le 25 mars 2016, les exploitants des mototaxis de Maroua sont encore dans une colère noire. Ils annoncent d’ailleurs qu’ils vont descendre massivement dans la rue ce lundi, 28 mars 2016, pour organiser un grand mouvement d’humeur.
L’objectif, selon eux, est de mettre la pression sur les autorités administratives et responsables militaires afin d’obtenir justice pour leur camarade Abdoulaye Bouba, bastonné par des gendarmes. Tout commence le vendredi, 25 mars 2016, quand aux environs de 16 h, Abdoulaye Bouba, moto taximan, est stoppé par une jeune fille au lieu-dit Table blanche. Celle-ci lui demande de la déposer au restaurant le Noumou, sis au boulevard du Renouveau à Domayo, où était organisée la réception de mariage d’un gendarme.
Mais avant d’arriver à destination, la cliente d’Abdoulaye Bouba improvise un détour au lieudit Epicerie du coin. Arrivée à destination au restaurant le Noumou, la fille refuse de payer les frais de transport qui s’élèvent à 200 Fcfa. L’affaire tourne au vinaigre. «Quand nous sommes arrivés à l’entrée du restaurant le Noumou, un gros camion était garé; je ne pouvais pas m’arrêter à cet endroit. J’ai un peu avancé pour faire descendre ma cliente.
Cette dernière a directement commencé à m’injurier et a exigé que je la dépose à l’entrée du Noumou. Je lui ai répondu que ce n’est pas possible, le camion y étant stationné. Elle s’est fâchée et m’a dit qu’elle ne paye pas. Elle est descendue de la moto et est entrée dans le restaurant.
Je l’ai poursuivie pour réclamer mon argent. Un homme est alors venu vers moi et m’a demandé ce qui se passe. J’ai expliqué le problème. Il a sorti une pièce de 100 Fcfa et m’a demandé de me calmer, car il n’avait plus de pièces sur lui», explique Abdoulaye Bouba. Le jeune homme de 19 ans, en voulant sortir du restaurant, est accosté par une autre fille qui lui demande d’un ton menaçant ce qu’il est venu chercher à cet endroit réservé aux «grands».
Elle l’empoigne par le gilet. Fâché, Abdoulaye Bouba la pousse. Un homme vient aussitôt à sa rescousse et verse la bière qu’il buvait sur le moto taximan. Une bagarre éclate et les amis de cet homme, tous des gendarmes, se mettent à bastonner Abdoulaye.
«Pendant qu’on me bastonnait, la jeune fille que j’ai poussée s’est relevée et m’a poignardé au front avec un couteau qu’elle a sorti de la poche de son pantalon. Quand elle a voulu me poignarder pour la deuxième fois, mon ami est intervenu. Après, elle m’a saisi les testicules et les quatre hommes m’ont trainé à l’entrée du restaurant. Je saignais beaucoup, c’est ainsi que j’ai perdu mes forces et je me suis évanoui», raconte Abdoulaye qui aura la vie sauve grâce à l’intervention de ses camarades.
«Quand je passais devant le restaurant le Noumou, j’ai vu comment un mototaximan était en train d’être bastonné. Je me suis arrêté et spontanément, d’autres camarades sont arrivés. Nous avons voulu bastonner l’homme qui maltraitait notre camarade, mais on l’a caché à l’intérieur du restaurant.
Voyant notre grande mobilisation, les gendarmes ont fait appel à leur chef. Ce dernier a envoyé un camion des gendarmes en renfort», témoigne Hassana, moto taximan. Abdoulaye Bouba et son ami Bouba Medjeyé, lui aussi bastonné, sont alors transportés à l’hôpital régional de Maroua par la police. Sur leurs lits d’hôpital, ils ont reçu la visite du gouverneur, du procureur de la République et du commandant de compagnie de gendarmerie de Maroua.
«Aucune des autorités qui nous ont rendu visite, ne nous a aidés financièrement. Nous sommes ici à l’hôpital, abandonnés à nous mêmes », fulmine Abdoulaye Bouba. Selon nos dernières informations, la jeune femme qui l’a agressé a été arrêtée et se trouve en détention à la compagnie de gendarmerie de Maroua.
MANIFESTATION
Quelques minutes après cet incident, les moto taximen se sont massivement mobilisés pour protester contre le mauvais traitement dont a été victime leur camarade. Aux environs de 17 h, des centaines de moto taximen ont pris d’assaut les services du gouverneur. En l’absence du maître des lieux, ils ont commencé à perturber la circulation dans certaines artères de la ville jusqu’au-delà de 22 heures.
Bravant ainsi la mesure de couvre-feu en vigueur qui interdit la circulation des motos après 20 heures. Ils ont même érigé des barricades sur certains axes, notamment au Pont Vert à côté de la station Tradex. Au niveau du carrefour de Pont Vert, les manifestants ont brûlé plusieurs pneus sur la chaussée.
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