Ils ne se reconnaissent pas dans la déclaration faite lors l’atelier régional sur le PTS jeunes.

Au cours de la cérémonie de clôture de l’atelier d’opérationnalisation du plan triennal spécial jeunes (PTS Jeunes) le 26 février 2016 au cercle municipal de Maroua, de tous les orateurs du jour, c’est Brigitte Yampelda qui a attiré toutes les attentions. En présence de plusieurs personnalités au rang desquelles le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec), Mounouna Foutsou, la représentante résidente du Pnud au Cameroun, Najat Rochdi, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, le représentant résident de l’IAI au Cameroun, Armand Claude Abanda, la jeune fille s’est fait porte-parole des jeunes de la région de l’Extrême-Nord.

L’élève du lycée de Djidoma dans le département du Mayo-Kani a eu la lourde responsabilité de lire, à la surprise générale, une motion de déférence adressée à Paul Biya au nom de tous les jeunes de la région de l’Extrême-Nord. A peine s’est-elle levée pour lire cette motion que des murmures de désapprobation se sont fait entendre dans la salle. C’est que, certains jeunes ont considéré sa prise de parole, qui n’était d’ailleurs pas inscrite dans le programme officiel, de manoeuvre des responsables du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique pour politiser l’atelier consacré aux jeunes.

«Dans notre pays, on veut tout politiser. Pourquoi faut-il adresser une motion de soutien au président de la République tout simplement parce qu’on a assisté à un atelier ? Je pense qu’on veut mener les jeunes en bateau. C’est comme ça qu’ils vont collecter les signatures des participants à l’atelier pour dire qu’ils soutiennent vivement Paul Biya, alors que rares sont les jeunes qui ont compris ce jeu», regrette un jeune.

Ce qui a fait le plus jaser les jeunes, c’est qu’ils n’étaient pas les initiateurs de cette motion de soutien. Néanmoins, certains ont avoué avoir contribué à l’amendement de ce texte. Non sans dire qu’ils ont été mis devant un fait accompli parce que c’est de Yaoundé qu’est venue l’esquisse de cette motion de soutien rédigée par les responsables du ministère de la Jeunesse. C’est à quelques heures de la cérémonie de clôture de l’atelier qu’ils ont découvert le projet de motion de soutien déjà préparé.

«J’ai personnellement assisté à l’amendement de l’esquisse de la motion de soutien rédigée vraisemblablement par l’inspecteur général du ministère de la Jeunesse. Puisque c’est lui qui était à la manoeuvre. Il s’est opposé au changement du libellé de cette motion. Moi, j’aurais souhaité qu’on parle juste de remerciements. D’ailleurs, ça a été fait. Une motion de remerciements au président de la République pour l’octroi en faveur des jeunes de 102 milliards dans le cadre du plan triennal spécial jeunes a été rédigée et lue. Personnellement, je n’ai pas cerné la pertinence d’une motion de soutien, en plus des remerciements déjà adressés. Les initiateurs l’ont fait à des fins politiques », fulmine un jeune de la société civile.

Le président régional du Conseil national de la jeunesse pour l’Extrême-Nord, Djagra Ibrahim Ibrahim, dit n’avoir été associé ni de près, ni de loin à la rédaction de la motion de soutien aujourd’hui sujette à polémique.

«Je ne sais pas comment cette motion de soutien est venue. On ne m’a pas associé peut-être parce qu’on sait que je ne fais pas de motion de soutien. En tout cas, je sais que je n’ai fait aucune motion à personne», indique-til.