Rotation du pouvoir de Joseph Owona : un dangereux  inadmissible Apartheid !
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CAMEROUN :: Rotation du pouvoir de Joseph Owona : un dangereux inadmissible Apartheid ! :: CAMEROON

On le sait, toutes les inventions n’ont jamais été utiles, et toutes les idées ne sont pas bonnes. Y’en a qui développent autant qu’il  y en a qui détruisent. Entre les deux, il faut un génie pour discerner le bon du mauvais, et certainement, celui qui émet une mauvaise idée est en panne d’ingéniosité. Au fait, le génie commence là où est le problème, c’est-à-dire qu’il donne une solution, peut-être miracle puisqu’elle n’existait avant, à un problème crucial et améliore les conditions humaines. On a par exemple vu tous ici, comment le pays entier allait au travail deux fois par jour avant que quelqu’un ne vienne émettre l’idée de la journée continue dont les bienfaits sur la population ne sont plus à démontrer…

Donc, quel est donc le besoin dont Owona demande la rotation par région du pouvoir pour résorber ? Il semblerait que si Mbida, Ahidjo et Biya ont tous été au pouvoir, qu’il y ait bien une alternance au Cameroun ! On pourrait donc se demander, à quelle vitesse ? Puisqu’il est clair que le problème de l’alternance au Cameroun est celui de la vitesse d’exécution et non le manque d’exécution comme voudrait nous le faire croire Owona. Dans ce cas, il aurait dû plutôt démontrer que faire pour accélérer le rythme de l’alternance au pouvoir. C’est à cette question qu’il aurait dû utiliser le droit pour nous dire : «  que faire de droit avec le système actuel pour qu’un président de la république n’ait aucun moyen de durer au pouvoir aussi longtemps qu’Ahidjo ou Paul Biya? »Dommage qu’il  en soit passé à côté !

En effet, l’idée de rotation régionale du pouvoir est sujette à moult questions qui démontrent de son inefficience certaine. Il existe beaucoup de méthodes pour y parvenir mais donc les camerounais n’ont choisi aucune : le vote, la rébellion armée, le coup d’Etat, l’insurrection urbaine et enfin le Tomahawk américain pour déloger le « dictateur » au pouvoir.

Le premier camouflet à la théorie de Joseph Owona et le refus de la cristallisation du pouvoir gâteau, qui jusqu’ici est national mais que celui-ci veut rendre régional, qui est une sorte de bien propre, au monopole de celui-ci qui est président de la république et dont il utilise pour jouir avec son clan. La présidence ne doit pas être inculquée au camerounais comme étant une entreprise familiale, maintenant régionale c’est-à-dire ethnique, où chaque tribu vient en tirer le maximum de profit avec les siens en attendant que les autres jouissent à leur tour. Si dans la capitale Yaoundé, les douala, bamiléké, bassa, foulbé, peul, bamoun, tikar… ne peuvent prétendre à la présidence régionale quand ce sera le tour du centre de présenter son candidat, puisque c’est cela l’idée de Joseph Owona, comment le président national-régional-ethnique va-t-il penser à s’associer les gens qui ne lui sont pas utiles pour son ascension au pouvoir ?

Et s’il ne les associe pas, qu’est-ce qu’il risque ? Donc par exemple et par contre-exemple, l’idée est mauvaise ! Pour comparer au cas actuel, est-ce que Paul Biya va nommer  un nigérian qui ne l’a aidé en rien pour arriver là-bas ? Il l’a déjà fait quand ?C’est que, Owona dans sa vision autocratique vérifiée à la Fecafoot jadis cacafoot toujours selon lui, pense que le pouvoir est un bien propre à qui est là-bas et donc il n’en rend compte sauf à lui-même. Et c’est faux ! Il a fait ses preuves d’autocratie, mai à la présidence, il s’agit de démocratie !

Ensuite, on découvre que l’idée d’Owona véhicule un dangereux apartheid à nul pareil, inacceptable et inadmissible dans ce pays. La rotation du pouvoir par région n’a d’existence que dans l’idée selon laquelle dans chaque région présidentiable, ce n’est qu’un originaire de cette région qui peut être candidat.(Si tout le monde peut être candidat, il s’agit donc d’une bêtise de vouloir réduire les élections du plan national au plan régional).C’est-à-dire qu’au Centre du Cameroun, tous les bassa, las douala, les foulbé, les tikar,les bakweri,les bulu,les peul,le guisiga… sont exclus du processus électoral !Is ne peuvent pas prétendre au pouvoir de la région dont ils sont nés pour les uns ou ils travaillent et paient leur impôts pour les autres. Il y aura donc de droit (reste à savoir comment est-ce possible que cela soit droit) deux catégories de citoyen d’un seul et même pays dont l’un peut voter et l’autre pas tandis que qu’ils jouissent tous de leurs droits civiques ! Contradiction totale, et pour cause, l’idée est bête ! Soit ils votent tous et le régionalisme n’a aucun sens, soit seuls les autotochnes votent et c’est du tribalisme. Pour ce dernier cas, on en est contre !

D’autre part, quelle est la durée d’un mandat de président ethnique-régional-national ? Si c’est 6 mois, il faudra 5 ans pour faire le tour du Cameroun et si c’est un an il en faudra 10, et si jamais c’est 7 ans alors … Les partis politiques existent-ils dans ce système ? Si oui, Qui représenteront-ils du moment que les douala, les bassa, les bamiléké… de Yaoundé sont exclus de la politique là-bas ? Quand le président est ethnique, comment sont les ministres et les directeurs généraux ?

Et puis, comment choisira t-on la première région à donner le président ? Et dans cette région, comment sélectionnera-t-on le candidat ? Et les élections seront-elles limitées à la région présidentiable ou seront-elles générales c’est-à-dire dans tous le pays ? Car si c’est dans tout le pays, ce serait bête d’avoir un président régional !

Autant dire que si les camerounais veulent l’alternance, qu’ils choisissent entre le vote, la rébellion armée, l’insurrection urbaine, le coup d’Etat ou l’intrusion étrangère. Les camerounais ont-ils jamais voté comme un seul homme contre le pouvoir et celui-ci est resté en place ? Il y a toujours les scores soviétiques qui sortent partout et font perdurer au pouvoir celui qui y est.
 

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