Cameroun,Eugénie Ngatchou: « Ce n’était pas facile de porter la tenue du Rdpc »
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Cameroun,Eugénie Ngatchou: « Ce n’était pas facile de porter la tenue du Rdpc » :: CAMEROON

Candidate à sa propre succession à l’Ofrdpc Ndé-Nord,  la conseillère du bureau national de l’Ofrdpc fait un tour d’horizon sur les disfonctionnements observés lors du renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc. Elle reste tout de même sereine quant aux lendemains radieux du Parti des flambeaux dans la Section où elle milite nous apprend-t-elle, depuis son adolescence. 

Comment se sont déroulées les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base dans la section Ndé-Nord ?

Je peux rapidement dire très mal. Tout a été mis en œuvre pour créer  des dissensions dans le Rdpc dans cette partie du territoire. L’on a souvent coutume de dire que les recalés des élections sont des éternels pleurnichards, mais mon cas mérite un temps soit peu, une attention particulière. Tout commence par les inscriptions sur les listes électorales en vue de constituer le sommier politique. Des personnes avec des noms terribles ont été incrustées dans certains quartiers du centre urbain de Bangangté. Nous avons écrit pour informer les membres de la commission, qui sont restés insensibles. Nous avons constaté que les membres de la commission départementale comme communale jusqu’aux chargés de mission avaient porté le choix sur des personnes avec qui ils entretiennent des relations de copinage. Tout ce que nous avons introduit comme requête, était froissée et jetée dans la poubelle. Pour nous faire entendre, nous avons pris la résolution de faire un sit-in pacifique au palais des congrès  de Yaoundé où est logé le Comité Central. Compte tenu de la pertinence de nos plaintes, le SG du Comité Central a instruit des gens (Honorable Célestin Ndembi Yembe et Jonathan Fru) nous recevoir et nous ont rassuré de ce que notre action somme toute légitime, allait trouver une issue favorable, nous ont demandé de ne pas faire de déclarations aux journalistes au sortie de ces échanges. Malgré l’insistance des hommes de média, nous n’avons fait aucune déclaration pour  respecter la discipline du parti. Une fois de plus, c’était une autre montagne qui a accouché d’une souris, dans ce sens que toutes les promesses à nous faites par le CC à Yaoundé, n’ont pas été suivies sur le terrain. Conséquences, nous sommes finalement allées aux élections tout en trainant les mêmes incorrections. Célestine Ketcha, maire de Bangangté qui a utilisé les ressources de la Commune pour faire sa campagne, a usé de tout pour tricher. Après le décompte des voix dans les grandes poches d’électrices, Mme le maire voyant que j’étais largement au dessus d’elle, a élu bureau à la maison du parti où elle tronquait les procès verbaux contre fortes sommes. Elle agissait au vu et au su de tous et en toute impunité. Sans attendre l’aboutissement du recours postélectoral que j’ai introduit, elle se proclame présidente de section Ofrdpc Ndé-Nord, la presse qu’elle manipule avec zèle l’en a d’ailleurs relayée. C’est triste, ce n’est pas ce Rdpc que j’ai connu. Certaines personnes veulent le tenir en otage par la violence, le trafic d’influence et par le pouvoir de l’argent.

Comment vous gérez l’attente des résultats ?

Nous sommes sereines, nous sommes persuadées que les procès verbaux ont été biaisés. Dans notre requête, nous avons fait état d’un certains nombres des faits et nous attendons l’arbitrage de ceux compétents à la matière. Nous ne pouvons pas fêter ou pleurer quand le sommet du parti chargé du contentieux postélectoral n’a pas encore rendu sa copie. L’attente est certes longue, mais elle n’est pas plus longue que notre vie entière donnée au parti de nos amours, parti où nous nous sommes engagées quoi qu’il arrive. Entre temps, les menaces nous parviennent de toute part. Ma rivale, Célestine Ketcha veut respirer l’air toute seule, du moins avec un groupuscule de femmes qui viennent à peine de connaitre le parti. L’on nous apprend que lors d’une réunion organisée hier samedi 19 décembre 2015 à Bangangté, ces femmes parachutées suggèrent de faire des constats d’huissier si nous continuons à mobiliser les femmes lors des cérémonies officielles. Dites-vous, que deviendra le parti qui se veut de rassemblement dans un avenir proche ? Pour répondre à votre question, nous vivons le calvaire et cela ne fait que commencer. Mais nous n’allons pas laisser le parti dans les mains de ces gens qui n’ont pour objectif que de profiter du Rdpc.

A 2 ans seulement des nouvelles échéances électorales républicaines, il est ainsi possible après de telles déclarations que le Ndé-Nord ne soit plus le bastion imprenable du Rdpc ?

Les militants, les militantes du Ndé-Nord en particulier ne sont pas dupes. Elles savent qui est ange, qui est démon. Ce que nous avons vécu ces derniers temps est horrible. Je dirai même que nous n’avons jamais enregistré de telles dérives. Je veux bien savoir sur quels ergots, Célestine Ketcha se tient pour manquer le respect aux hautes autorités du Ndé, qui ne sont pas d’avis avec ses errements et scandales à répétition. Nous effrayer avec les huissiers si nous continuons à mobiliser est une manière de saper le travail de fourmi longtemps effectué par les militants de base pour faire plier l’opposition. Ce n’était pas facile dans les années de braise de porter la tenue du Rdpc, nous l’avons fait pour démontrer notre engagement et qui est sans faille. Encore que la mobilisation qui les choque aujourd’hui, intervienne le jour où le Centre International de Référence Chantal Biya a apporté des dons au centre multimédia de Bangangté. Nous avons trouvé très important de sortir comme un seul homme pour scander la gloire de cette grande femme au cœur extraordinaire. Notre souci est de voir la tenue du parti partout quand c’est nécessaire. Nous l’interdire aujourd’hui, est une aberration qu’il faut sanctionner très rapidement.

© Camer.be : Entretien réalisé par Alain NDANGA

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