Confinement de Kamto à Douala : Tensions pré-électorales au Cameroun
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Confinement de Kamto à Douala : Tensions pré-électorales au Cameroun :: CAMEROON

Maurice Kamto, leader de l’opposition camerounaise, est retenu sous surveillance policière à son hôtel de Bonapriso, à Douala, ce 9 juin 2025. Un déploiement massif de 500 gendarmes encercle sa résidence, empêchant tout accès au siège du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Cette mesure intervient après son retour de Paris, où il avait appelé à un "changement politique" devant la diaspora .  

Contexte Politique : Un régime rous pression  
À quatre mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le régime du président Paul Biya, 93 ans, au pouvoir depuis 1982, multiplie les mesures répressives contre l’opposition. Kamto, candidat de l’Alliance politique pour le changement (APC), incarne la principale menace pour le parti au pouvoir, le RDPC. Son arrestation en 2019 après la contestation des résultats de 2018, et la condamnation de 41 de ses partisans, illustrent la tension persistante .  

Stratégie d’Étouffement : Blocages et intimidations  
- Interdictions ciblées : Les autorités ont interdit les motos-taxis sur l’axe aéroport-siège du MRC à Deido, perturbant la mobilité des supporters .  
- Arrestations préventives : Albert Nzongang, cadre du MRC, a été empêché de rejoindre le siège, tandis que les rassemblements sont qualifiés d’"illégaux" sans décret officiel .  
- Communication censurée : Kamto a dénoncé via une vidéo de 6 minutes cette "tension inutile", rappelant qu’aucun meeting n’était prévu .  

Enjeux Électoraux : Un processus démocratique menacé  
Le MRC, boycottant les législatives de 2020, ne dispose plus de sièges parlementaires. Le report des prochaines élections législatives à 2026 par le RDPC prive Kamto d’un critère légal de candidature, une manœuvre pour l’écarter de la course . Dans les régions anglophones (20% de la population), le conflit séparatiste a fait 3 000 morts et provoqué l’exil de 700 000 personnes. Les menaces de boycott et l’insécurité y réduiront la participation, favorisant artificiellement le pouvoir en place .  

Réactions et perspectives internationales  
L’artiste Richard Bona et des ONG comme Amnesty International ont condamné la militarisation de Douala. La communauté internationale, notamment les États-Unis, pourrait conditionner l’aide au respect des droits humains . La présence médiatique russe (Afrique Média) et les intérêts chinois dans le bassin du Congo complexifient les pressions extérieures .  

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