Les Américains quittent le Tchad
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Les Américains quittent le Tchad :: CHAD

Une rébellion qui perce dans le Nord. Boko Haram et d’autres groupes islamistes qui reprennent du poil de la bête. Un président malade et retiré dans son village natal. Danger en vue.

Dans un communiqué rendu public le 11 septembre dernier, le département d’Etat américain appelle tous les ressortissants américains à quitter immédiatement le sol tchadien. Le même communiqué avertit tout voyageur américain de ne pas passer par le Tchad. L’ambassadeur américain à Ndjamena est limité à rendre des services d’urgence, uniquement aux ressortissants américains retardataires. Pour se prémunir contre des attaques, les citoyens américains au Tchad sont appelés à éviter les lieux de rassemblement publics, y compris les marchés, les restaurants, les bars et lieux de culte.

Dans son communiqué, le Département d’Etat Américain indique ne pas détenir d’informations sur des menaces précises dirigées directement contre les citoyens américains du Tchad. Mais à Washington, on dit avoir noté que le Tchad est, ces derniers temps, devenu le fief des organisations violentes d’extrémistes: Boko Haram et Al-Qaida au Maghreb. Pour Washington, il ne fait aucun doute, ces organisations terroristes ont “l’intention de nuire les Occidentaux et les intérêts des Occidentaux et sont capables de sortir facilement des frontières tchadiennes pour frapper leurs cibles”.

Les américains pensent aussi que les terroristes pourraient s’adonner à des enlèvements contre des rançons. Le communiqué de Washington survient alors que le Mouvement d’Action pour le Changement au Tchad (MACT) annonce l’installation de son commandement militaire opérationnel dans le nord du Tchad. A en croire des opposants tchadiens vivant aux USA, les bruits de bottes sont déjà perceptibles dans le Tibesti et avanceraient vers Ndjamena. L’homme à la tête du MACT est le Dr. Ali Ordjo Hemchi. Ancien enseignant à la faculté des sciences de l’université de Ndjamena, il entre dans la rébellion en 2007 et refuse tout rapprochement avec Idriss Deby. Malgré le démantèlement de la rébellion en 2010. Pour le suivre dans sa marche vers Ndjamena, Ali Ordjo compterait sur un large effectif de jeunes combattants.

Des mouvements armés de l’Est du pays se seraient déjà joints aux effectifs de Ali Ordjo, qui mobilise par ce discours: “Après 25 ans de règne sans partage, le régime MPS a échoué lamentablement, il a atteint ses limites et symbolise le désespoir pour la jeunesse tchadienne. Les Tchadiens veulent le changement dans leur écrasante majorité.» Un malheur ne vient jamais seul. Outre les terroristes islamistes, Idriss Deby doit faire face à de gros ennuis de santé. A en croire le journaliste Abderahmane Ahmat, «Idriss Deby est sérieusement malade et il serait même condamné. Hormis les régulières pertes de connaissance, Idriss Deby affiche, à chacune de ses rares sorties publiques, un état convalescent, ses parties visibles (visage, mains, yeux) sont bouffies, le verbe au ralenti et hésitant, une grande lassitude anormale pour un chef qui n’est plus dans les dossiers, etc.

Des symptômes que la presse française, connue pour ses entrées avec les services spéciaux de la DGSE s’agissant des questions africaines, a très rapidement recoller les morceaux et parler de l’état de santé du Président Deby en des termes très inquiétants: «l’homme est trop visiblement fatigué pour aller bien loin», «la fréquence de ses allées sur le Val-de- Grâce s’accélère», «le 13 mai 2015, le croyant mort à la suite de son dernier malaise, ses proches avaient accéléré leurs démarches pour quitter le pays.». Et tout bonnement, le président tchadien se serait retiré dans son village natal Amdjarass, situé à la frontière soudanaise, à quelques 900 Km à l’Est de la capitale Ndjamena.

© Integration Hebdo : Célestin Ngoa Balla

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