Cameroun,Barrage de Memvele’e:Le nouveau scandale de Dieudonné Bisso
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Cameroun,Barrage de Memvele’e:Le nouveau scandale de Dieudonné Bisso :: CAMEROON

Alors que la construction du barrage avance avec la pression de la société chinoise Sinohydro qui travaille sur le site 24/24, le Coordonnateur du projet Dieudonné Bisso vide les caisses et l’argent destiné au volet social et environnemental.

D’après une enquête menée sur le terrain, Dieudonné Bisso vient de se faire payer 20 millions de Fcfa sur les 986 millions de Fcfa prévu qui concerne le Plan de Déplacement et de Réinstallation des Personnes affectées par le projet. Le premier décompte payé dans le cadre de ce volet hautement stratégique s’élevait à 166 614 983 Fcfa. Suffisant pour engager les travaux sur le site de recasement déjà connu. Hélas l’habituelle cleptomanie qui caractérise les dirigeants camerounais à encore prônée sur les intérêts hautement important de la Nation.

Sur le terrain, des populations paniquées, apeurées et dépitées ne savent plus à quel saint se vouer. Les promesses fallacieuses des responsables du projet qui les avaient rassurés sur le recasement certain commencent à dévoiler leur complot.

Deux villages à savoir Aloum 1 et Nkolessong directement impactés par la construction du barrage avaient d’abord été recensés comme devant être indemnisés et recasés. Mais actuellement le nouveau tracé au laser effectué prend désormais en compte l’Arrondissement de Campo et le village Ebianemeyong et son quartier Nlonacko qui subi depuis le début de la construction les impacts directs du projet. Ce dernier village qui n’avait été pris en compte ni indemnisé est le premier boulet de Dieudonné Bisso. La coordination du projet très pressée de s’attaquer au beau magot concernant les indemnisations avec tous les pots-de-vin décriés y compris des détournements avérés via l’insertion de noms fictifs, n’avait pas daigné faire un travail de fond. C’est aujourd’hui une population importante qui se trouve ainsi abandonnée par le gouvernement et doit subir chaque jour le bruit des dynamites qui causent des dégâts sur les toitures des maisons du village, la fuite d’animaux principaux source de nutrition, la rareté du poisson suite à l’éclairage permanent du site pour travaux, l’inondation des champs du fait des déviations intempestives du Ntem, etc.

D’après le témoignage de Abessolo Ekotto Célestin, un riverain de Nlonacko, « Auparavant Ebianemeyong était aligné parmi les 14 villages à indemniser. Maintenant on a indemnisé 8 villages et 6 villages ont été oubliés. Lorsqu’on fouille dans les archives du barrage de Memvele ‘e le village Ebianemeyong continue d’apparaitre alors qu’on n’a pas été compensé. Dans plusieurs villages indemnisés les populations jouissent des retombées du barrage alors que nous subissons depuis le début les impacts du projet de construction du barrage. Les dynamites qu’on lance sur le site et les inondations qu’on constate après que le Ntem soit barré en sont quelques illustrations. Auparavant nous avions l’habitude de pêcher sur le Ntem, actuellement cela est impossible car les inondations ne respectent même plus les saisons. Certaines femmes cultivaient sur des ilots du Ntem, actuellement cela n’est plus possible. Nous pleurons et implorons le Chef de l’Etat de nous aidé à sortir de cette situation. Est-ce que c’est comme cela que ça se passe dans les autres projets ? Devrait-on mourir alors que c’est sur nos terres que le barrage s’est installé alors que nous ne sommes pris en compte ? En fin de propos je voudrais faire savoir qu’il est très dangereux désormais de s’aventurer dans le fleuve parce que vous risquez d’être tuer par les pierres qui sont dynamitées. » Effroyable pourrait-on qualifier la situation. Par contre, si l'on s'en tient aux propos de NSOM ONDO ANDRE TAYLOR, lui également riverain du village EBIANEMEYONG (NLONACKO), le seul souci actuel de la partie camerounaise est le pillage systématique de la zone bientôt inonde par les eaux. A cet effet il témoigne : « Actuellement nous sommes parfois surpris dans nos champs par des personnes prétendants représenté les sociétés de coupe de bois. Ces personnes expliquent qu’elles sont là pour la récupération de bois car le village sera inondé alors que nous n’avons jamais été indemnisés par rapport à nos champs et terrains. Le comble est qu’ils ne veulent pas recruter au sein du village très certainement pour cacher les mètres cubes de bois qu’ils coupent pour une bonne transparence. En coupant actuellement les essences sont jetées n’importe comment et cela fait désordre. C’est à minuit que ces personnes transportent le bois alors que nous les riverains ne bénéficions d’aucunes retombées. Nous sommes natifs d’ici et devrions y être enterré, terre de nos ancêtres. A Nyabizan où les mêmes exploitants travaillent, les riverains bénéficient des tôles et pleins de choses. Pourquoi pas nous ! »

Quand la corruption s’en mêle

Si le « Sport » favori au Cameroun n’en demeure pas moins que la corruption, dans le cadre du projet Memvele’e il permet de rendre malheureux une population camerounaise et riveraine qui ne demande que réparation des torts. D’après des enquêtes, Dieudonné Bisso aura réussi à faire rallier à sa cause plusieurs organes de presse tant radio, télés que presse écrite au Cameroun et à l’International. Des reportages payés dans la plupart des médias ayant une visibilité internationale avérée n’auront permis à plusieurs journalistes de s’intéresser à l’aspect social et environnemental qui concerne totalement la partie camerounaise dans la mise sur pied de ce projet stratégique.

A l’observation lorsqu’un journaliste essaye de faire la démarche du volet environnemental et social du projet, il se bute dans sa précarité aux propositions d’octrois d’insertions publicitaires dans son organe en échange de l’orientation des informations qui tournent autour de la construction rapide du barrage malgré l’application sur le chantier des pires conditions de travail qui existent dans le monde par Sinohydro. D’après le témoignage de M. Nama, délégué du personnel, jusqu’à présent cette société n’a daigné appliquer les clauses de la convention collective du secteur des travaux publics. Pour lui si les choses ont pu s’améliorer aujourd'hui ce n'est malheureusement pas avec le concours de notre gouvernement. A son arrivée en, précise­t­il, les chinois chosifiaient les employés camerounais sous l'œil complice des hauts cadres camerounais. Il arrivait de régler certaines plaintes des femmes travaillant sur le site du barrage qui témoignent jusqu'a présent d'un harcèlement sexuel permanent des chinois pour accéder à un travail plus décent. Vers la fin du contrat des chinois, M. NAMA soutient que la société Sinohydro n a aucune volonté d appliquer la convention collective des travaux publics. D après ses propos une grève ininterrompue devra être engagée dans les prochains jours. La réputation de M. Nama l’ayant suivi après le barrage de Mekin où il aura fait mordre la poussière à une autre société chinoise qui payait en monnaie de singe les employés camerounais sans se prémunir de la réglementation en vigueur au Cameroun. Affaire à suivre.

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© Camer.be : Yannick Ebosse

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