CIMEC 2015:Les mines en vitrine à Yaoundé
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La rencontre de Yaoundé regroupant plus de 800 participants venus de plusieurs pays, permet désormais de découvrir un engouement important dans l’exploitation des mines au Cameroun. Des localités et villes auparavant jamais citées entrent désormais dans la danse avec de gisements nouveaux. A la découverte de cette rencontre inédite plusieurs secrets sont dévoilés. Les chiffres et estimations dans ce numéro.

L’édition 2015 placée sous le Très Haut patronage du Président de la République, vise à promouvoir le développement local de l’industrie extractive au Cameroun. La rencontre de Yaoundé qui se tient du 27 au 29 Mai 2015 marque ainsi, d’après les propos de FUH Calixtus Gentry, Président du Comité d’Organisation, une volonté du gouvernement de positionner le Cameroun comme l’un des leaders en Afrique dans le domaine de l’industrie minière. C’est pourquoi des compagnies minières d’exploitation, d’exploration et de transformation, des laboratoires d’analyses, des sociétés de sondage, d’équipements de logistique, des cabinets d’avocats, d’experts endroit ; bref d’hommes et de femmes d’expérience pour booster la production nationale.

D’après les révélations de responsables du Ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement Technologique (MINMIDT) rencontrés, à ce jour pour illustrer la ruée constatée au Cameroun par plusieurs acteurs de la filière minière, il faut préciser que le Cameroun aura réussi des photographies satellitaires permettant actuellement d’affirmer que notre pays détient un potentiel minier important. Se retrouvant dans plusieurs villes du pays, les gisements ne sont pas encore entièrement en exploitation. Pour Mme Makani epse Omgba, responsable au CAPAM, si le secteur minier est devenu très attractif, plusieurs mines ont été « extraites » du portefeuille du CAPAM. Raison pour laquelle elle ne pourrait que détenir les chiffres de la production de l’Or au niveau national. Devenu diverses, les ressources ainsi engrangées par l’Etat grandissent de jour en jour.

Pour Mala Noah Moise, délégué régional des Mines de l’EST, la région qu’il dirige reste encore jusqu’aujourd’hui la vitrine du Cameroun. Avec 9 zones minières répertoriées, les gisements sont divers. On y retrouve ainsi dans le bassin de la Kadey de l’Or (estimations 5 tonnes), à Batouri Or (estimation 5 tonnes), Bétaté Oya Or, Bismuth, Plomb, Molybdène, Wolfram diamant (estimation 20 tonnes d’Or), Colomines Or, diamant, pierres gemmes (estimation 20 tonnes d’Or), Tamonéguézé Ketté Irderé Diamants industriels, diamants gemmes (estimation 10 000 carats), Kambélé Or, diamant, pierres gemmes ( estimation 100 tonnes), Kongo Nkamouna Lomié Mang Messea regorge du Cobalt, Nickel et Manganèse (estimation 500 000 tonnes, 55 millions de tonnes, 61 millions de tonnes, 17 millions de tonnes) et enfin Mballam qui a du Fer (estimation 2 400 millions de tonnes).

Les nombreux invités et visiteurs venus nombreux à cette rencontre resteront stupéfaits. « Le Cameroun est aussi riche ? » s’interrogera un visiteur. A part l’exposition d’échantillons de mines exploitées au Cameroun, plusieurs sociétés de logistique vont présenter du matériel de dernière technologie pour les acteurs de la filière. Des Talking-walkings qui ne se détériorent au contact de l’eau à l’exposition d’engins lourds pour l’extraction et le forage des sites miniers jusqu’à l’exposition des Caterpillar et toues autres matériels de génie civil pour les sites miniers, personne ne sera en reste. Le CIMEC aura respecté ses attentes.

Fuh Calixtus Gentry, Secrétaire d’Etat au MINMIDT « Le code minier prévoit aujourd’hui 15% pour la transformation locale »

Dans notre pays plusieurs projets miniers sont mis en place et prêt à l’exploitation. Mais nous constatons que plusieurs localités supposés être exploités manquent d’infrastructures à l’instar de la région du Sud et principalement de Kribi où la société CAMINCO est déjà installée. On a choisi trois projets pour accompagner nos partenaires pour qu’il soit développé d’ici trois ans des pôles d’exploitation de mines avec impact sur la population.

Le code minier prévoit aujourd’hui 15% pour la transformation locale et nous avons fait appel à tous camerounais de faire partie de cette transformation parce que l’activité tertiaire et secondaire c’est cette partie qui touche l’économie. Cette activité va se terminer au niveau des mines ou des sites d’extraction et ne va pas toucher ou impacter sur la population. Cette activité d’exploitation est donc déjà lancée et je pense qu’il y a déjà des prototypes qui se préparent pour la transformation du fer.

Mme MAKANI epse OMGBA Balbine Pascaline, Géologue et Chef d’unité d’appui à la production Mine Industrielle au CAPAM (Cadre d’Appui et de Promotion de l’Artisanat Minier) « Plus de 210 millions récoltés par l’Etat seulement en Mars 2015 »

L’exploitation de la mine au Cameroun est très importante. Actuellement l’on constate que sur le terrain c’est l’artisanat minier strict qui fournit la grande partie de nos revenus en termes de rente minière. Même s’il est peu mécanisé, je voudrais dire que c’est difficile. Les artisans sont nomades et nus au CAPAM il est difficile d’avoir toute la production et le potentiel. Auparavant l’on avait une production de 5% de toute la production qui sortait des zones contrôlées et qui pouvait faire environ 20 kilogrammes par mois. Alors qu’actuellement pour ce qui est de l’exploitation artisanale mécanisée, je note d’abord qu’au moins 100 microstructures sont opérationnels auprès desquels une équipe du CAPAM et du Ministère travaillent pour récolter les parts de l’Etat. Si l’on regarde actuellement le tableau, depuis Août 2014 que nous sommes là la production s’accroit. Par mois nous sommes quitté de près de 50 kilogrammes collectés à plus de 70 kilogrammes. Dans les 70 kilogrammes récoltés chaque mois nous pouvons aisément prélever les 15% qui reviennent à l’Etat.

Si l’Etat ne prélève que 15% c’est pour ne pas tuer les structures qui produisent cette richesse car elles doivent également vivre et fonctionner. Sur les 15%, 12,2% représente la part de l’Etat et 2,8% l’impôt sur les sociétés. Pour illustrer cette production grimpante, au mois de Mars 2015 par exemple, le CAPAM à enregistré sur le terrain une récolte de 72 kilogrammes, mais lorsqu’on applique les 15% de la récolte l’on se retrouve à 10,8 kilogrammes qui revient au Cameroun. Si vous prenez le prix de l’Or actuellement (en comparaison à l’Or de Bétaré Oya sur lequel on base les estimations) qui oscille à 22 carats qui représente environ 17 000 Fcfa/grammes peut rapporter au Cameroun environ 210 805 200 Fcfa (Deux Cent Dix Millions Huit Cent Cinq Mille Deux Cent Fcfa) par mois. C’est une récolte que l’Etat engrange sans débourser un seul Kopeck. C’est pourquoi il faut un bon encadrement. Le CAPAM a besoin de renforcement pour mieux se déployer sur le terrain.

Quel matériel utilisez-vous actuellement pour éviter les baisses de production ?

Actuellement le Cameroun dépend des gisements qui sont en place. Lorsque quelqu’un réussit à prendre un permis d’exploitation artisanale, le CAPAM doit être là pour éviter que les fraudes soient faites. L’Or étant récolté, si nous ne sommes pas là, il sera difficile de prendre la quote-part de l’Etat. Si aujourd’hui nous constatons une légère augmentation, c’est parcequ’on a quadrillé le terrain. La recherche de l’Or étant une activité attractive, la région de l’Adamaoua est déjà dans l’exploitation de l’Or et une équipe du CAPAM vient d’être déployé.

Quel est le potentiel minier du Cameroun en ce moment ?

Vous savez que le Cameroun est très riche et que son potentiel minier est très vaste. Il y a des gisements de rang mondial comme la Bauxite de Minimartap avec plusieurs milliards de tonnes, le Nickel-Cobalt de Lomié où l’étude fait à 5% révèle que le gisement découvert peut être exploité à plus de 25 ans, le Rutile d’Akonolinga avec plusieurs tonnes de ce côté-là, l’Or qui semble se retrouver dans plusieurs villes même comme l’Est glane le haut du pavé, du corridor du fer avec Mballam, Kribi, Nkout, etc. bref notre pays à d’énormes richesses qui demandent à être exploitées. Je ne pourrais oublier les matériaux qui se trouvent également dans plusieurs localités du Cameroun.

Quand est-il concrètement du potentiel de l’Or dans notre pays ?

Le Cameroun exploite encore de l’Or alluvionnaire. Les artisans s’y adonnent depuis des lustres ce qui prouve qu’il est facile de le faire. Il y a aussi le rutile qui est aussi exploité de manière artisanale.

Pour ce qui est de l’exploitation des autres métaux, cela nécessite une technologie plus importante.

MALA NOAH MOISE, Délégué Régional pour l’EST du MINMIDT « La pléthore d’autorisation constitue une difficulté importante »

Quels sont les difficultés que vous observez sur le terrain actuellement ?

C’est d’abord la pléthore d’autorisation qui s’entremêle entre plusieurs administrations. Vous avez ceux autorisant la coupe de bois, dont délivré par l’administration des forêts sur des sites miniers, d’autres licences délivrées par le ministère des mines, ceux octroyé par le Ministère du Tourisme, le Ministère de l’Elevage pour le pâturage et enfin ceux délivrés par le Ministère des domaines. En cas de litige, il est très souvent difficile d’arbitrer.

A ce sujet, actuellement le PRECASEM qui est un projet de renforcement dote actuellement notre administration d’outils très précieux. Nous osons croire que nous n’observerons plus ce genre de chose sur le terrain.

Actuellement, la région que vous dirigez c'est-à-dire l’EST est menacé par des groupes armés ?

Vus savez que la question sécuritaire est très importante en ce moment. Nos forces de l’ordre essayent de faire le nécessaire. Il y a comme cela des soubresauts des bandes armées qui recherchent parfois les sociétés chinoises installées dans les zones mais celles-ci ont pris des dispositions en demandant parfois quelques gendarmes et militaires pour leur sécurité.

En ce qui concerne la rentabilité de la région, comment se passe les collectes ?

Le code minier est assez clair dessus. Nous à notre niveau, nous appliquons la taxe ad valorem que les communes perçoivent et doivent reverser à la population. A mon avis il faudrait mettre l’accent à ce niveau pour veiller à ce que les choses soient bien faites. Il faut même mettre l’accent sur une gestion participative.

© Camer.be : Yannick Ebosse

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