Illégalité : Chasse contre les médecins clandestins
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Deux « faux » généralistes traduits en justice.

La croisade conte l’exercice illégal de la profession de médecin est relancée. En effet, d’après Guy Sandjon, président de l’Ordre national des médecins du Cameroun, un certain nombre d’enquêtes sur le terrain a établi qu’il y avait plus de mille formations médicales qui exercent dans l’illégalité. « Avec tout ce qu’on peut imaginer comme dégâts, il n’y a plus de tolérance possible. Dès que nous avons détecté un cas, on prend immédiatement des mesures. Ce n’est plus comme avant où on leur interdisait d’ouvrir et ils allaient rouvrir ailleurs », affirme le Dr Sandjon.

De fait, Paul Timfichui Akem qui se présentait comme un médecin généraliste sans avoir une inscription au tableau de l’Ordre des médecins, ni même une autorisation d’exercer a été interpellé et placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. L’Ordre a découvert que ce « médecin » était titulaire d’un faux doctorat obtenu à la faculté de médecine de l’université d’Abomey à Cotonou au Bénin. Sa demande d’équivalence de diplôme adressée en mars 2011 au ministre de l’Enseignement supérieur lui a par ailleurs été refusée.

Au cours de la session du conseil qui s’est tenue vendredi dernier à Yaoundé, l’Ordre s’est également penché sur le cas du « Dr » Kébir Nyobe. Le 31 mai 2014, l’instance faîtière des médecins du Cameroun a décidé de « la cessation immédiate de l’activité médicale de Monsieur Kebir Nyobe » et la fermeture de sa structure dénommée « Centre médical Asba » établie à Douala. L’Ordre lui reproche d’exercer en clientèle privée sans une autorisation telle que le prévoit la loi relative à l’exercice et à l’organisation de la profession de médécin. Monsieur Kebir Nyobe est aussi accusé d’avoir un faux baccalauréat et un faux diplôme de médecin.

Suite à la décision de l’Ordre des médecins, Kebir Nyobe a saisi le Tribunal administratif de Douala en septembre 2014. Dans sa requête de sursis à exécution de la décision du 31 mai, il dit avoir régulièrement déposé son dossier d’inscription le 19 septembre 2012 contre décharge à l’Ordre national des médecins, mais n’a toujours à ce jour aucune réaction de l’Ordre malgré multiples démarches.

Dans son verdict rendu le 3 février 2015, la présidente du Tribunal administratif de Douala, Dorcas Ngando, a estimé que les moyens d’annulation de la décision en cause paraissent pertinents et fondés. Le Tribunal administratif de Douala a ainsi donné gain de cause à Monsieur Kebir Nyobe qui a recommencé à exercer. Débouté, l’Ordre a fait appel de cette décision. « L’Ordre s’est engagé à obtenir un minimum de sécurité pour les malades. Il en est de même de la bataille qui a abouti à la fermeture de plusieurs facultés. L’ordre est prêt à aller jusqu’au bout », fulmine le Dr Guy Sandjon.

© Le Jour : Eitel Elessa Mbassi

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