Le grand rassemblement a eu lieu dans la cours du Lamidat.

C’est une véritable marée humaine qui a envahi la cours du palais du lamido de Banyo le 27 décembre 2014. Hommes, femmes et enfants sont venus par milliers porter d’une seule voix leurs prières au Tout-puissant, afin de vaincre la nébuleuse Boko Haram qui sévit dans l’Extrême-Nord. «Certaines personnes ont le privilège d’avoir des gardes du corps, mais nous autres, nous n’avons pour garde Allah le miséricordieux. Et c’est pour cette raison que nous lui demandons de nous venir en aide, de nous protéger une fois de plus et d’accompagner le chef de l’Etat dans cette guerre contre Boko Haram», a lancé le lamido de Banyo et non moins sénateur Rdpc Mohaman Gabdo Yaya.

Le grand rassemblement de ce jour à Banyo était à la vérité le couronnement du travail débuté il y a plus de cinq mois. Pendant toute cette période, les imams des “70 mosquées de vendredi” du département du Mayo-Banyo, les forces vives et spirituelles, exégètes du Coran, ont été sensibilisés par le lamido sur la nécessité de prier collectivement et individuellement sur l’ensemble du département en particulier et du Cameroun en général, afin d’implorer le Très Haut pour qu’il aide notre pays à conjurer cette guerre asymétrique qui nous est imposée.

«Ici à Banyo, nous avons manifesté un rejet total des pratiques religieuses venues d’ailleurs pour nous consacrer aux legs de nos parents et grands-parents. En dépit de la liberté de culte et de conscience, nous encadrons les prêches dans les lieux de cultes ; ainsi que nous avons rejeté les manifestations de Maoulidi en dehors des mosquées et sur les voies publiques pour éviter l’importation et la diffusion de nouvelles pratiques qui ont cours sous d’autres cieux», a laissé entendre le sénateur Mohaman Gabdo Yaya.

Le préfet du département du Mayo-Banyo, Kildadi Boukar a personnellement pris part à cette cérémonie. Il en a d’ailleurs profité pour passer des messages à ses administrés. «Chères populations du Mayo-Banyo, si vous êtes aussi nombreux ici ce jour, c’est parce que vous êtes déterminés à accompagner le Cameroun dans cette bataille contre l’insécurité. Le moment est venu de prendre de plus en plus conscience de ces attaques diaboliques et machiavéliques qui font perdre des vies à des personnes innocentes», a lancé le préfet Kildadi Boukar.

Selon lui, la démocratie n’est pas synonyme de non-respect de nos valeurs ou de nos traditions. Il n’est donc pas question de faire de la délation. «Nous devons en conséquence redoubler de vigilance et n’accorder notre confiance qu’après contrôle rigoureux de tout élément suspect. C’est pourquoi, nous invitons instamment les transporteurs, les moto-taximen, les aubergistes, les gargotières, les call-boxeurs, les boulangers et même les bergers, voire les particuliers à signaler toute présence suspecte aux autorités», conclura le lamido de Banyo Mohaman Gabdo Yaya. En rappel, le département du Mayo-Banyo partage sa frontière Ouest avec l’Etat de l’Adamaoua au Nigeria.

La grande fête à Banyo s’est achevée à la prison principale de la ville où le lamido-sénateur Mohaman Gabdo Yaya a rendu visite aux 150 détenus de la maison d’arrêt. Il n’est pas allé les mains vides. Sucre, cartons d’huile et de tomate, sacs de riz de 50kg, ainsi qu’un taureau accompagnaient le dignitaire et sa suite. «Monsieur le lamido sénateur, nous vous disons merci pour ce cadeau de fin d’année. Votre geste prouve que nous ne sommes pas des bannis de la société et pour cela, nous vous promettons d’être des exemples dès que nous sortirons d’ici», promet le porte-parole des détenus, Jean Hamidou. Le passage de ce sénateur dans ce milieu carcéral a permis au régisseur de cette prison principale, Philip Manyi, de lui présenter quelques doléances, notamment la construction d’une clôture, l’achat d’un camion pour le transport des détenus entre autres.