Après 42 ans de pouvoir, Paul Biya laisse un pays en ruine et un peuple à bout
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Après 42 années passées à la tête de l’État, Paul Biya continue d’incarner l’image d’un pouvoir usé, déconnecté des réalités, insensible aux urgences de son peuple. Pendant que les nations africaines les plus dynamiques entament leur transformation, le Cameroun reste englué dans une gouvernance d’un autre âge, verrouillée par l’obsession de la longévité. Le temps semble s’être arrêté à Yaoundé, pendant que le reste du monde avance.

Loin des promesses répétées à chaque échéance électorale, le quotidien des Camerounais n’a cessé de se dégrader. Le pays est toujours à la recherche de la fin de la crise anglophone, qui continue de faire couler le sang dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le rêve d’élections libres et crédibles reste une illusion, piétinée par un système électoral aux ordres. La jeunesse, quant à elle, peine à se projeter dans un avenir où le chômage, la précarité et l’exode deviennent des choix de survie.

Les structures sanitaires sont en ruine, les écoles faites de tôles sous la chaleur suffocante ou les pluies diluviennes n’offrent aucune dignité à la formation. L’eau potable reste un luxe dans les villes et villages, et l’électricité continue de disparaître chaque soir comme pour rappeler au peuple que rien ne lui appartient vraiment, pas même la lumière. Le système judiciaire, gangréné par l’allégeance politique, n’offre ni sécurité ni justice. La presse, muselée ou corrompue, peine à jouer son rôle. Le peuple, lui, survit dans le silence ou la colère.

Ce tableau ne choque plus personne dans les cercles du pouvoir, habitués à gouverner un pays dont ils ne partagent plus la réalité. Les voyages interminables de Paul Biya à Genève sont devenus la métaphore d’un règne où l’absence physique traduit aussi une absence politique, économique et morale. Ceux qui dénoncent sont qualifiés de jaloux. La corruption, elle, s’érige en système, dévorant les ressources publiques au profit d’un cercle fermé de privilégiés.

Aujourd’hui, les Camerounais ne demandent pas la perfection. Ils réclament la normalité : un État qui fonctionne, des services publics de base, une économie inclusive, une vie décente. Le minimum est devenu une revendication maximale. Et cela, après quatre décennies d’un règne sans partage. Paul Biya n’a pas seulement vieilli ; il a vieilli avec son pays. Mais le peuple, lui, n’en peut plus. Il réclame l’alternance, non comme un slogan, mais comme une urgence vitale.

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