Les infirmiers muselés à Yaoundé
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Le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II a rendu public une décision interdisant toute manifestation à l’Hôpital central.

Hier matin, dans les locaux de l’Hôpital central de Yaoundé (Hcy), tout semble être revenu à la normale. Le port du ruban noir arboré au niveau de l’avant-bras a disparu. Seule une affiche attire l’attention des visiteurs. Il s’agit des affiches d’une décision du sous-préfet de Yaoundé II qui sont placardées sur tous les murs du centre hospitalier et aucun infirmier n’ose plus parler.

La décision de Ousmanou Yampen indique :  « Est et demeure interdit dans l’arrondissement de Yaoundé II tout rassemblement autour de l’Hôpital central de Yaoundé (Hcy) jusqu’à nouvel ordre ; tout contrevenant aux dispositions de la présente décision s’expose à des sanctions prévues par la loi ; le commissaire de sécurité publique du 2e et 11e arrondissements, le commandant de brigade de la gendarmerie de Tsinga et le commissaire spécial de Yaoundé II sont, chacun en ce qui le concerne, chargés de l’exécution de la présente décision…»

Une note qui fait suite à un évènement survenu le 9 juin dernier. Alors que les infirmiers de l’Hôpital central de Yaoundé (Hcy) venaient d’entamer une nouvelle journée de grève, des véhicules de la police ont surgi pour les dissuader de poursuivre leur mouvement. Apres quelques minutes d’échanges houleux, les grévistes regagnent leurs postes respectifs au risque de se faire rouer de coups de matraques. Aussitôt, sous cape, hier, on nous révèle que, «tout le monde qui osera encore parler à la presse se verra immédiatement renvoyé, sans aucune forme de procédures. Le droit de grève n’existe pas dans ce pays». Le Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé a aussi été pris d’assaut dans la même perspective. Selon le quotidien privé La Nouvelle Expression, le même scénario s’est produit à l’hôpital Laquintinie à Douala. Environ 100 policiers ont assiégé les grévistes pour les détourner de leur projet.

Une phase répressive qui s’annonçait déjà le 4 juin dernier. Au cours d’une réunion présidée par le Premier ministre, Philemon Yang, en présence du ministre de la Santé publique, le ministre de la Fonction publique et la Réforme administrative et du représentant du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le cas de la grève du personnel médical est revenu sur la table. Selon le communiqué rendu public après ces assises, l’examen des doléances du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems) et du Syndicat national des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé), ont été passés en revue. Lorsque nous mettions sous presse hier, une réunion entre les présidents des syndicats (Synpems- Cap/Santé), les représentants des infirmiers des hôpitaux publics et l’administration, se tenait encore.

© Mutations : Thierry Etoundi

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