Election présidentielle au Cameroun : Joël Constant Tchoegnia " pourquoi Biya a peur de Kamto ?"
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Election présidentielle au Cameroun : Joël Constant Tchoegnia " pourquoi Biya a peur de Kamto ?" :: CAMEROON

Après la convocation, le 12 juillet dernier, du Corps électoral par le président de la République, Paul Biya (92 ans), et le dépôt des candidatures, l’universitaire à la retraite donne les insomnies au régime au pouvoir depuis 43 ans sans partage.

Avec 82 candidatures enregistrées à Elections Cameroun (Elecam), celle de l’universitaire à la retraite, le professeur Maurice Kamto, par ailleurs ancien leader du mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ; et investi par le Manidem pour l'élection présidentielle faire couler beaucoup d'encre et de salive. Ses faits et gestes cristallisent toutes les attentions. Une fois de plus, il fait la Une de toutes les tabloïds, meuble des plateaux de débats des télévisions et radios ; déchaine les passions dans les réseaux sociaux ; que dire des querelles de chiffonniers dans des débits de boissons, des marchés, des salons feutrés, bien plus au sein des familles.

Dans les faits, plusieurs partis présentent des candidatures doubles, voire triples. C’est le cas du Rdpc de Paul Biya avec deux autres candidatures déclarées à l’instar de celle de Léon Theiller Onana et d’une autre ; c’est aussi le cas de Maurice Kamto du Manidem contre celle déposée à la dernière minute de la fermeture de dépôt de candidature avant minuit du 21 juillet dernier.

La question de quoi ont-ils peur commence à trouver des réponses plausibles. Alors que le principal opposant du régime de Yaoundé a réuni plus de 70 000 personnes, le 31 mai dernier, lors d’un meeting à Paris, et surtout un retour triomphal à Douala le 8 juin qui suivait (paralysant la circulation pendant deux jours et séquestré par les autorités régionales dans son hôtel), tous ces événements ont fait grimper sa côte de popularité. Le pouvoir qui croyait gagner facilement l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, craint des surprises désagréables et tente le tout pour le tout, question de trouver de subterfuges à l’effet d’écarter le professeur Maurice Kamto de la course.

Après le débat sur le Mandat impératif (nul selon la constitution camerounaise), et où le Conseil constitutionnel s’est silencieux, préparant un coup à la dernière minute, Kamto a pu trouver un arrangement avec le parti nationaliste, Manidem, alors que tous les veilleurs étaient activés, l’on se demande dans le cercle du pouvoir comment il a pu réussir une telle prouesse.

Tout est désormais activé pour lui opposer un certain Dieudonné Yebga, alors qu’une note signée du ministre de l’Administration territoriale, Atanji Nji en 2018, Anicet Ekane comme président de ce parti ayant investi Maurice Kamto. Sauf que le Rpdc trouve un moyen de mettre le Manidem dans sa posture de trois candidatures déclarées (même si l’un des candidats a désisté, donnant l’impression d’être manipulé par ses amis).

Le régime a si peur parce que comme un phœnix, Maurice Kamto sait renaître de ses cendres ; toutes les situations difficiles se transforment en opportunité d'accroître sa popularité. Certains estiment déjà que la voie de son élimination physique est envisagée. Pour nombre d’observateurs, la patriotisme de Kamto exacerbe les proches de Paul Biya qui ont peur de perdre leurs privilèges dans le sérail (ces eux qui pillent les caisses de l’Etat sans en être inquiétés, leurs enfants entrent dans les meilleures écoles et occupent de grandes fonctions, la justice est de leur côté). Kamto, lui, veut mettre un terme à toutes ces manœuvres qui retardent le Cameroun.  

Depuis l’avènement du Printemps Arabe et la traque en 2010 de l’ex président français, Nicolas Sarkozy appelant à la chasse aux dictateurs et leur faire partie du pouvoir uniquement les chefs d'Etat africains, suivie de la chute du guide libyen le colonel Mouammar El Kadhafi et Laurent Gbagbo de la côte d'Ivoire.

Dans ce vent, le professeur Maurice Kamto étant ministre délégué auprès du ministre de la justice comprend cette adresse et veut pour se positionner dans l’arène politique. Sachant ce qui se tramait dans les chambres secrets de certains membres du gouvernement de cette époque pour remplacer le président Paul Biya, dépose sa démission de son poste de ministre délégué auprès du ministre de la justice garde des Sceaux en 2011 sans présenter ses ambitions politiques.

Par la suite certains de ses membres de ce gouvernement a l'occurrence Marafa Hamidou Yaya sont arrêtés dans le cadre de l'opération épervier et incarcéré à la prison jusqu'à nos jours. Après l'élection présidentielle de 2011 c'est alors que le professeur Maurice Kamto fait surface sur la scène politique et sur la bannière du Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC) il obtient lors des élections législatives et municipales 1 député et quelques conseillers municipaux.
Les rescapés de cette conspiration que observateurs appellent « Coup d'Etat scientifique » ont commencé à comprendre qu'ils avaient un caillou dans leurs chaussures pendant ce temps le professeur Maurice Kamto se préparait pour les élections législatives, municipales et présidentielle de 2018 et met en difficulté les conspirateurs qui l'avaient sous-estimé ils sont donc obligés de reporter les élections législatives et municipales en 2020. Élections auxquelles il n’y a pas pris part ; par conséquent, n’a pas eu d’élus. Même sans élu, Maurice Kamto montre depuis la dernière élection présidentielle de 2018 qu’il est l’homme qui remplacera Paul Biya à Etoudi ; et ça craint.

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