Le retour au Cameroun du professeur Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a déclenché une crise politique majeure. Arrivé à Douala dans la nuit du 7 au 8 juin 2025 après un séjour à Paris, le leader de l’opposition s’est heurté à une interdiction arbitraire des autorités locales. Sans mandat écrit, le gouverneur du Littoral a dépêché des forces de police pour confiner Kamto dans une résidence du quartier Bonapriso, l’empêchant de rejoindre le siège de son parti à Deido.  

Cet acte d’autoritarisme soulève des questions fondamentales sur l’état de la démocratie camerounaise. Le refus de présenter un acte administratif formel, exigé par Kamto et ses compagnons (dont Jean Calvin Aba’a Oyono et Bernard Ndzongang), révèle une violation flagrante des procédures légales. Les forces de sécurité, déployées en masse autour de la résidence, illustrent la mainmise du régime de Paul Biya sur les institutions.  

La réaction du pouvoir traduit une peur palpable face à la popularité grandissante de Maurice Kamto. En bloquant sa mobilisation pacifique, le gouvernement tente d’étouffer toute contestation, mais alimente paradoxalement la résistance. Des milliers de partisans, déjà massés au siège du MRC à Deido, défient l’interdiction. Kamto a appelé les Camerounais à maintenir la pression : « Rien ni personne ne m’empêchera de vous rejoindre ».  

Cette séquestration illégale s’inscrit dans un contexte de durcissement du régime autoritaire de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Elle rappelle les entraves récurrentes à la liberté d’expression et à la libre circulation des opposants. La communauté internationale observe avec inquiétude cette dérive, symbole d’un pouvoir accroché à ses privilèges.  

L’affaire dépasse la simple rivalité politique : elle expose l’érosion des droits civiques au Cameroun. En empêchant un leader élu par ses pairs d’exercer ses activités légitimes, le régime sape sa propre crédibilité. La mobilisation citoyenne, tant à Douala que sur les réseaux sociaux, démontre que la quête de justice et de transparence est irrépressible.  

Face à cette forfaiture, la résistance s’organise. Kamto, déterminé à braver « vents et marées », incarne l’espoir d’un changement démocratique. Son message aux partisans est clair : la lumière de la vérité ne peut être occultée.