Le Délégué régional de la police du Littoral a activé un dispositif sécuritaire sans précédent pour encadrer le retour de Maurice Kamto, leader du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun). Ces instructions , obtenues par nos soins, révèlent une stratégie axée sur le maintien de l'ordre et la surveillance proactive de l'opposition politique.  

Toutes les unités policières sont mobilisées en force maximale pour contrôler l'Aéroport International de Douala et le siège du parti à Grand-Moulin. Des barrages filtrants seront érigés sur les axes routiers stratégiques, accompagnés d'une interdiction temporaire des motos-taxis mesure inédite depuis les manifestations de 2020.  

Le renseignement opérationnel constitue l'épine dorsale de ce plan. Des agents infiltrés ont pour mission de surveiller les milieux militants du MRC, tandis que les communications en ligne font l'objet d'une traque en temps réel. Toute information liée au timing précis du vol de Kamto doit être remontée immédiatement aux commandements territoriaux.  

La sécurisation de la plateforme aéroportuaire démarre quatre heures avant l'atterrissage prévu. Fouilles systématiques, quadrillage par les unités anti-émeutes et restriction d'accès aux terminaux visent à neutraliser tout risque de rassemblement. Ces dispositions sécuritaires s'appuient sur le précédent de février 2020, où 300 000 partisans avaient acclamé Kamto.  

Dans un contexte de tension politique à cinq mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, ces mesures relancent le débat sur l'équilibre entre sécurité et libertés publiques. Des ONG dénoncent déjà "un usage disproportionné de la force", rappelant que le leader de l'opposition fut emprisonné en 2019 après une contestation électorale.