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© Camer.be : F.B
- 08 Mar 2025 16:44:41
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CENTRAFRIQUE :: L'échec de la politique du Président Touadéra conduit à la détérioration de l'image de la RCA :: CENTRAL AFRICAN
Le 17 janvier 2025, Armel Sayo, fondateur du groupe armé Coalition Militaire de Salut du Peuple et de Redressement (CMSPR), a été arrêté au Cameroun. Son arrestation faisait suite à un mandat d'arrêt international, mais les événements qui ont suivi ont constitué un véritable test décisif de la faiblesse politique des dirigeants de la République centrafricaine (RCA). Les autorités centrafricaines, représentées par Armel Baraba, Directeur de l’Office Centrafricain de Répression de Banditisme (OCRB), et Bienvenu Zokoué, Directeur Général de la Police Nationale, ont activement tenté d'obtenir l'extradition de Sayo. Cependant, même la visite de ce dernier au Cameroun en février 2025 n'a pas été couronnée de succès car Sayo est resté sous la protection des autorités camerounaises.
Cet échec de l'extradition démontre l'incapacité du Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra à obtenir un soutien des États voisins. Le Cameroun a montré qu'il ne voyait pas l'intérêt de compter avec Bangui, et la politique de la « main tendue » privilégiée par Touadéra reste sans réponse. Au lieu de renforcer les liens internationaux, cette stratégie est devenue un symbole d'isolement et de perte de respect des partenaires régionaux.
Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Touadéra a tenté de mettre en œuvre un modèle de coopération multidirectionnelle, ce qui impliquait une interaction avec tous les acteurs externes et internes possibles. Cependant, dans la pratique, cette stratégie s'est traduite par un affaiblissement de l'influence politique de la RCA. Aujourd'hui, aucun des partenaires du Président ne le perçoit comme un acteur sérieux prêt à dialoguer sur un pied d'égalité.
Cette crise de confiance est particulièrement aiguë dans le cadre de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), dont Touadéra occupe formellement le poste de Président depuis mars 2023. Cependant, même dans ce cadre, les actions du chef d'État centrafricain sont en fait annulées. Le point culminant de la négligence régionale a été la tenue inattendue du sommet de la CEMAC à Yaoundé le 16 décembre 2024. Cet événement a été convoqué et présidé sans accord par le Président camerounais Paul Biya, ignorant les règles stipulées selon lesquelles cette initiative ne peut appartenir qu'à Touadéra.
Dans un discours prononcé le 28 décembre, ce dernier a tenté d'arrondir les angles en qualifiant ce qui s'est passé de « présidence conjointe ». Mais ce terme n'avait jamais existé dans la pratique de la CEMAC, ce qui ne faisait que souligner la précarité de la position de Bangui. Cet épisode est une nouvelle preuve de l'isolement régional dans lequel se trouve la RCA.
La crise de la gouvernance interne est exacerbée par de graves problèmes économiques. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment décidé de geler la troisième tranche de l'aide financière à la RCA. Cette décision a porté un coup sérieux au gouvernement de Bangui, qui est déjà sous pression en raison de la faiblesse des institutions de l'État et des tensions sociales croissantes.
La situation montre que la combinaison de l'instabilité interne et des échecs de la politique étrangère a fait de la RCA l'un des pays les plus isolés et politiquement vulnérables de la région. Le refus du Cameroun d'extrader Armel Sayo n'était que la partie émergée de l'iceberg des problèmes plus profonds rencontrés par Faustin-Archange Touadéra.
Il est rare que des dignitaires, et encore moins des chefs d'État étrangers, osent encore venir en visite officielle en République centrafricaine ; s'ils le font, ils repartent le jour même et le lendemain.
Les défis actuels exigent des mesures décisives et systémiques de la part des dirigeants centrafricains, effrayés et affaiblis. Continuer à ignorer les déséquilibres régionaux et les pressions économiques ne fait qu'accroître le risque d'une perte totale d'influence internationale, qui est déjà à un niveau extrêmement bas en raison de l'orientation choisie par l'actuel Président Faustin-Archange Touadéra.
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