Série: Clin d'oeil sur le Cameroun et ses poches de misère
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Série: Clin d'oeil sur le Cameroun et ses poches de misère :: CAMEROON

La pauvreté vécue, le dénuement par rapport aux besoins de première nécessité continue à prendre de l’ampleur au Cameroun, selon la plus récente enquête de l'association Cercle belgo Africain pour la Promotion Humaine (Asbl CEBAPH)

La majorité des Camerounais pensent que la situation économique du pays est mauvaise, et moins de la moitie s’attendent à une amélioration au cours de l’année à venir.

Impactée par plusieurs chocs politico-économique, sécuritaire et sanitaire (la baisse des prix mondiaux du pétrole, la crise anglophone dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest, et la lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord) au cours des cinq dernières années, l’économie camerounaise a connu une stagnation, voire une décroissance des indicateurs de performance économique.

L’enquête révèle également que les Camerounais ne jugent insatisfaisants les efforts du gouvernement dans la lutte contre les inégalités économiques et l’amélioration des conditions de vie des pauvres.

Au Cameroun, selon le CEBAPH, “ les jeunes n'ont plus d’avenir, ils sont contraints à des activités de survie quotidienne au détriment des mœurs ”. Pour cette occasion, cette association internationale avait appelé dans un communiqué rendu public le 22 avril dernier à une mobilisation concertée des institutions publiques, des associations de défense des droits de l’homme pour une redistribution équitable des richesses nationales, seul gage pour lutter efficacement contre la misère au Cameroun.

Pourtant, le pays tout entier regorge des millions de compatriotes, très souvent obligés d'utiliser tous les moyens nécessaires pour subvenir à leurs besoins "élémentaires". Plusieurs d'entre eux ont choisi la voie du vol armé, de l’escroquerie, de la  prostitution, d'autres les cybers cafés pour la recherche d'un époux ou d'une épouse au delà des frontières nationales.

Etape1

Nous sommes à Akwa, non loin d'une auberge de la place, ce lundi 22 avril 2024. Un tour dans les profondeurs du quartier met en lumière un autre visage de ce quartier. Des cybers café sont présents des deux côtés de la route. Sur des plaques publicitaires chacun s'efforce à venter ses services" Chats assurés, rencontres divers, scanners des photos en direct de votre Webcam" C’est l’anarchie totale.

“ Nous avons choisi de venir ici, parce que, le gestionnaire du cyber café nous aident à chatter sur des sites des rencontres amoureuses, en plus, nous avons des webcams et des cabines internet privées avec rideaux etc."Affirme Mlle F.

Aujourd’hui, il est difficile de trouver une épouse "capable" ici. C’est pourquoi ajoute un autre client on est parfois obligé de se cacher ici loin des yeux de nos femmes pour chercher une autre âme sœur.

"Je dépense presque 1500 frs Cfa par jour ”, explique Annie N, mariée et mère de deux enfants. Un inspecteur de police  qui requiert l’anonymat est lui aussi en pleine conversation par le canal de sa webcam avec une correspondante de race blanche “ On va faire comment" nous demande t-il.

Et très souvent, on retrouve des jeunes, vieux, mariés, chefs de familles dans cette besogne. Chacun déplore la situation difficile dans laquelle il ou elle vit.

Au Cameroun, on assiste à un accroissement de l’insécurité et la précarité de vie notamment la dépravation des mœurs et en particulier les exploitations sexuelles notamment des mineures et les abus de toutes sortes (prostitution, proxénétisme, consommation de drogues, etc.)

La violence urbaine a pris le temps de bien construire son nid. Selon Jean Emanuel Mbondol le président de l'association Union solidaire, ces derniers années au Cameroun, on a assisté à une augmentation du nombre d’enfants de la rue et des malades mentaux. Le niveau de chômage est une autre caractéristique importante de la pauvreté urbaine ajoute t-il. Peut être l'une des raisons qui ont poussé les autorités locales à afficher une indifférence totale aux cérémonies relatives à la journée mondiale du refus de la misère. Mais, jusqu’à quand ? ( A suivre)

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