KRIBI: UNE FEMME VICTIME DE MENACES POUR AVOIR RÉPLIQUÉ UNE GIFLE A UN SÉNATEUR
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun :: Kribi: Une Femme Victime De Menaces Pour Avoir Répliqué Une Gifle A Un Sénateur :: Cameroon

Eugénie Ntonè a déposé une plainte au parquet de kribi contre le sieur Grégoire Mba Mba pour violence, abus d’autorité, trafic d’influence et intimidation.

Il lui est interdit de retourner au marché et le sénateur menace de la chasser de la ville. Elle implore les ONG qui luttent pour les droits des femmes d’intervenir pour sa cause.

Eugénie Ntonè, puisqu’il s’agit d’elle, ne s’est pas encore remise des douleurs de la violence, tabassée par le sénateur et ses gardes, au marché Nkolbiteng à Kribi. « Je ressens une fatigue et j’ai mal à l’oreille droite et l’épaule. J’ai fait un certificat médical et on m’a donnée une incapacité de 11 jours », laisse entendre la dame.

Face à la violence de ces hommes, elle avait tenté de se défendre en répliquant une gifle au sénateur, mais pour cela, sa vie serait en danger et elle risque de perdre la seule activité qui lui permet de nourrir sa famille. « Mon mari a été interpellé par le maire qui lui demande de m’enlever du marché parce que j’ai humilié le sénateur », nous fait savoir Eugénie Ntonè. Cette dernière malade et même dans l’incapacité de mener une activité avant les 11 jours dit quémander depuis un moment pour nourrir ses enfants. « Je pars au marché demander l’argent à mes collègues pour préparer aux enfants. Mon mari n’a pas de salaire depuis un moment », indique Eugénie

MENACE DE MORT

La nommée « mama glace » du marché Nkolbiteng, est âgée de 30 ans, mariée et mère de trois enfants. Installée dans la ville depuis près de 10 ans, son commerce est son unique source de revenue. Elle dit avoir perdu le sommeil suite aux menaces de cet homme, élite de la ville.

«Il m’a promis la mort. Que même 10 ans après ils vont me chercher, il va envoyer les gars chez moi. Que si je suis sage je quitte la ville. La population est témoin de ce que je dis. On me demande de quitter la ville, mais pour aller où ? Je suis à Kribi depuis 2011 », argue la jeune dame.

Eugénie ne serait pas la seule femme à subir les intimidations du sénateur Grégoire Mba Mba dans la ville. Selon la présidente du marché, il est coutumier des faits. « Lui et moi c’est chien et chat s’il pouvait me tuer c’est qu’il l’a fait depuis », martèle Hélène Djana Bisso, la présidente. Elle soutient la commerçante et lui demande de revenir mener son activité sans crainte. « Ce n’est pas son marché. Il dit avoir construit le marché, pourtant c’est un don de l’état. Il a été parmi les gens à qui le marché à été confié. Il y avait au moins 5 entreprises. Ce qui l’amène dans ce marché c’est l’argent, arnaquer les gens chaque fois », ajoute dame Djana.

CE QUI S’EST RÉELLEMENT PASSE AU MARCHE DE KRIBI LE 21 OCTOBRE 2020

Ce jour là, il était à peine 8h et dame Ntonè venait juste d’installer sa machine à glace. Alors qu’elle essayait de bien se positionner, le sénateur et ses gardes sont arrivés et lui demandé de libérer les lieux. Mais au moment où elle veut reculer, c’est avec une violence que l’autorité s’est précipité et jeté sa machine au sol avec les produits d’environs 25 000 fcfa dit-elle.

«Il m’a giflé ce n’était pas un problème jusque là. Quand j’ai vu comment il a jeté ma machine au sol et monté dessus, me disant que « je vais casser et vous n’allez rien me faire ». Je l’ai bousculé et il s’est cogné au mur. C’est lorsqu’il revient pour me taper une fois de plus que j’ai rendu. Ses gros bras se sont déversés sur moi pour me taper», relate Eugénie. Après cela, cette dernière sera gardée au poste de police du marché, ensuite au commissariat central de la ville avant d’être libérée quelques heures plus tard. Depuis ce jour, elle n’est plus retournée au marché jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’il lui est d’ailleurs interdit par le maire.

RÉUNION DE CRISE

Pour apaiser les tensions, le préfet de l’océan a tenu une réunion le lundi 26 octobre avec les commerçants et le sénateur. Selon la présidente du marché, le préfet a condamné la scène et l’a qualifiée d’acte d’humiliation à l’endroit de l’Etat. « Le préfet a été très en colère contre lui. Il lui a rappelé que le marché est une institution de l’Etat, et non une plantation privée ».

Antoine Bissaga, préfet de l’océan a mis sur pied une commission pour mettre de l’ordre dans le marché demandant au sénateur de surseoir le problème et de renvoyer les travaux du marché pour l’année prochaine.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo