Réforme du Code électoral : L’évangile selon Mgr Abraham Kome
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Dans une tribune publiée lundi dernier, l’évêque de Bafang accuse la gouvernance actuelle d’être à l’origine de la détérioration des mentalités et exige la mise sur pied d’un Code électoral consensuel.

Abraham Kome est un pédagogue qui met chaque croyant en face de ses responsabilités sociales. Il n'est ni pour Paul Biya ni pour Maurice Kamto, d'emblée. Il prêche et ouvre les esprits à opérer des choix judicieux pour le bien-être de tous ceux qui vivent au Cameroun. Au coeur de son adresse, le problème du pays réside dans notre manière d'exister comme citoyen ou peuple d'un même pays. Et ici, on aura bien compris, la politique n'aura autant divisé les Camerounais qui peinent à trouver le chemin pour un souffle nouveau. « "Ex-sisterer" qui renvoie à se tenir hors, nous suggère que nous ne sommes pas faits pour nous préoccuper de nous-mêmes, mais pour construire le bienêtre de ceux qui nous entourent », enseigne-t-il avant d'implorer les Camerounais à suivre l'exemple de Christ qui a abandonné son confort céleste pour venir sauver la créature de Dieu en perdition. Pour l'heure actuelle, les citoyens de Paul Biya se sont soustraits aux exigences de "l'exister" et sont de ce fait devenus des « humains sans humanité ».

Dans cette optique, où chacun pense à ses intérêts, il est difficile qu'un tel peuple fasse front pour une seule même cause. C'est soulever ici un pan sur toutes les difficultés qui enserrent la « stratégie d'affranchissement » de Maurice Kamto. On comprend pourquoi au Mali, sans la dimension religieuse construite autour de l'islam qui fédère, la révolution menée par l'imam Dicko n'aurait abouti à rien. Qu'est-ce qui unit les Camerounais ? Leur destin commun? Pas si sûr car chacun pense en priorité à son bien-être personnel. Même les choix militants des partis politiques ne sont pas le plus souvent guidés par l'idéologie qui a une orientation nationale mais par des affinités de toutes sortes.

Le sol mouvant qui empêche d'avancer

« Pourquoi la gouvernance actuelle a-t-elle produit une telle détérioration sur le plan des mentalités et du bien-être social ? », s'interroge le prince de l'Eglise catholique qui est à Bafang. Il répond à la question en indiquant que cette gouvernance ne s'est pas rappelée à elle-même et aux autres ce que signifie exister. L'évêque dit ainsi que le pouvoir actuel pense plus à sa conservation qu'au bonheur de sa population. Le prêtre livre le fond de sa pensée en précisant qu'à l'heure actuelle des choses, la seule révolution qui a du sens est celle de l'éducation. « La société doit réapprendre à soimême et apprendre à nos enfants que l'homme n'est pas fait pour le confort de son contentement personne mais pour la joie enivrante du don de soi au service du bien commun ».

C'est là aux yeux de l'évêque, la plus haute finalité que chaque société doit rechercher. Ce faisant, la société toute entière trouve la solidité du sol qui permet à un peuple d'avancer. C'est aussi là soulevé un pan de l'inertie du Cameroun. Dans ce sillage, toute politique d'affranchissement est pratiquement impossible, l'avenir est utopique car il va d'abord falloir éduquer le citoyen à l'altruisme, qu'il soit un « être bien ». Et si d'aventure une révolution réussissait dans un tel contexte, il pourrait se muer en « ivresse de l'emballage » dont parlait Alfred de Musset.

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