Scandale en pays Bassa : Le Baron Louis Yinda accusé de détournement de chefferie
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Les enfants du défunt chef traditionnel de Ngompem, sa majesté Gervais Yinda ont saisi le chef de l’Etat au moyen d’une correspondance datée du 08 Août 2020.L’objet de leur démarche : Solliciter son intervention pour mettre fin à une forfaiture organisée par le baron Louis Yinda

Gervais Yinda était chef traditionnel à Ngompem. Il a rendu l’âme le 25 mars 2020.Alors que les obsèques officielles n’ont pas encore eu lieu , celles-ci ayant été fixées au 17 Octobre 2020 par la famille du défunt contre la volonté de Sieur Yinda , alors que la vacance à la tête de la chefferie n’a pas encore été déclarée au sens de l’article 9 du décret no :77/245 du 15 juillet 1977 portant l’organisation des chefferies traditionnelles, le sous-préfet de Pouma a décidé après un simulacre de consultation publique, avec la complicité de notables grassement rémunérés, de porter aux commandes de la chefferie, monsieur Wilfried Yinda , fils de Louis Yinda.
La procédure de désignation du nouveau chef traditionnel a été d’autant plus controversée, qu’elle est entachée de graves irrégularités en raison du non-respect des formes de procédure prescrites par la loi. Elle bafoue notamment l’article 8 du décret cité plus haut , qui stipule ce qui est la règle en matière de succession :<< Les chefs traditionnels sont choisis au sein de la famille appelée à exercer coutumièrement le commandement traditionnel>>. Et à cet effet, ce que disent les textes, de nombreux cas de jurisprudence et les us et coutumes dans la chefferie de Ngompem est d’une clarté incontestable : Le successeur est issu de la lignée directe du chef défunt.

En clair, il est choisi parmi ses enfants, sauf si les candidats potentiels ne disposent pas des facultés mentales requises pour exercer la fonction ou y renoncent explicitement. Or Wilfried Yinda ne fait pas partie des enfants de Gervais Yinda. Nous sommes donc devant un cas flagrant de détournement de chefferie.

Les manœuvres de forcing qui ont rendu possible l’installation de Wilfried Yinda aux commandes de la chefferie ont suscité de vifs remous au sein des élites traditionnelles. L’association des chefs traditionnels de Pouma a mis en garde le sous-préfet via une correspondance officielle l’enjoignant de ne pas céder aux sirènes de la corruption et du trafic d’influence.

Il se dit que cette entreprise de gangstérisme visant à mettre la main sur une chefferie ne serait que la face visible de l’iceberg qui cache en réalité une entreprise économique de grande envergure visant à faire main basse sur 1300 hectares de forêt communautaire dont Louis Yinda est soupçonné d’avoir entrepris l’immatriculation à titre personnel alors qu’il s’agit de la forêt des Log Mboui , la grande famille à laquelle est issu le chef du village. Ce projet d’accaparement des terres se fait au détriment du défunt chef et de ses enfants.

Jean Marc Ela publia de son vivant un livre magnifique qui avait pour titre : Quand l’Etat pénètre en brousse…On aurait voulu donner comme titre à ce texte : Quand la bourgeoisie pénètre en brousse…. Quand la bourgeoisie pénètre en brousse, ça fait trop de dégâts. Elle ne se contente plus comme c’est la mode aujourd’hui, d’acheter des titres de notabilité initiatique (Mbombok, Zomloa..) pour les profaner par la suite, elle détourne désormais des chefferie entière.

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