La dot chez les anciens Baka du Cameroun (17ème – 19 ème siècle)
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La dot chez les anciens Baka du Cameroun (17ème – 19 ème siècle) :: CAMEROON

Dans le précédent article, nous avons parlé des anciens bêti qui font partie de la grande famille des bantous avec les duala. Ceci n’est pas le cas de tous les peuples anciens du Cameroun notamment celui des bakas plus communément appelés pygmées (expression péjorative que nous n’utiliserons plus par la suite). Il est absolument nécessaire de traiter ce peuple car il s’agit des « premiers » habitants de l’espace appelé actuellement Cameroun qui il y a des milliers d’années n’était que de la forêt ; les bantous n’étant « rentrés » dans cette forêt que tardivement. D’ailleurs les mythes originels des anciens bêtis et duala font mention de « petits hommes » les ayant aidés à traverser des épreuves …

Une fois cette parenthèse historique faite, nous pouvons nous intéresser au mode de vie de ceux-ci. Les baka sont des chasseurs-collecteurs semi-nomades car ils ne vivent pas toujours au même endroit (sédentaire) mais ne sont pas non plus en perpétuel déplacement (nomades). Ceci car ils se déplacent de façon cyclique autour d’un même espace géographique toute l’année en fonction des saisons afin de mieux exploiter les ressources (par exemple zone A pour la saison sèche et zone B lors de la saison des pluies). Lors d’un arrêt sur une zone, ils y établissent des campements qui sont formés de plusieurs huttes.

À l’intérieur du campement se trouve un clan qui est constitué d’hommes parentés (frères/cousins) avec leurs épouses et enfants. Les hommes s’occupent de la chasse, de la collecte (notamment du miel), d’insectes ; les femmes elles s’occupent aussi de la cueillette (au sens général), de la pêche et construisent les huttes. Cette apparente spécialisation des tâches entre les sexes ne doit cependant pas être rapproché très vite de celles des bétis. En effet, on n’est pas ici dans une société agricole et la force de travail féminine n’est pas capté par le l’époux. En fait, il s’agit de sociétés non fortement hiérarchisés et assez égalitaires.

Lorsqu’un homme est en âge se marier (dès la puberté ici contrairement aux bétis), son clan échange une fille du clan (sœur/cousine) contre une d’un autre clan (les mariage inter-claniques étant prohibées). La dot au sens où nous l’entendons communément c’est-à-dire avec transfert de biens est quasi inexistante ici. S’il s’avérait que la femme accueillie n’arrivait pas à procréer alors l’autre clan devrait fournir une autre femme.

Que nous renseigne cette situation sur le fondement de la dot chez les baka ? Tout d’abord contrairement aux bétis, il semble que la force de travail des femmes et enfants n’est pas un critère primordial. Cependant nous avons vu qu’en cas d’infertilité, la femme doit être remplacé. Le pouvoir de procréation de la femme semble donc être ici l’objet principal d’échange. Mais il ne s’agit pas ici d’un droit de filiation revenant au père de famille mais à celui du clan. En effet, l’homme ne quitte pas ici son clan à la suite de son mariage (c’est le cas chez les bétis), sa femme l’y rejoint juste. On peut donc en conclure que ce qui commande cet échange c’est la « survie du clan ».

Dans le prochain article, nous parlerons dans anciens Duala.

Pour en savoir plus sur le mode de vie des pygmées et sur la dot (un peu après la colonisation) : https://dl.orangedox.com/Z8RMaNJGxHdKz9SPjq 

Lire aussi sur la première partie de cette réflexion sur ce lien: LA DOT CHEZ LES PEUPLES ANCIENS DU CAMEROUN MÉRIDIONAL ( XVII - XIX SIÈCLE)

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