BIR, l’armée c’est moi
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: BIR, l’armée c’est moi :: CAMEROON

A travers une campagne médiatique orchestrée depuis une quinzaine de jours, le Bataillon d’intervention rapide revendique les victoires du pays contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord et les séparatistes dans le Noso (Nord-Ouest et Sud-Ouest). Aucune allusion à l’armée régulière. Silence – radio sur les dépenses somptuaires et l’évasion fiscale des mercenaires israéliens.

Des publi-reportages fleurissent depuis quelques jours dans des journaux camerounais triés sur le volet. Ils présentent le Bataillon d’intervention rapide sous un meilleur jour. Pour redorer son image écornée par toutes sortes d’accusations, le BIR choisit de mettre en vitrine son «rôle social» dans les théâtres de conflit à l’Extrême–Nord et dans la partie anglophone du Cameroun.

Tout y passe. La construction ou réfection des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux. À se demander où est passé le Génie militaire. Outre les infrastructures, le BIR montre ses muscles dans le rétablissement du lien social dans les zones en conflit: éducation, prise en charge sanitaire, promotion des activités génératrices de revenus, auto- protection des populations, etc.

Auto-promotion

Le BIR présente son approche stratégique au Noso: «La stratégie mise en place par cette unité d’élite de l’armée camerounaise a plus axée sur des opérations militaires d’influence ayant pour but de rassurer les populations plutôt que sur des attaques d’envergure». À en croire le BIR, «cette stratégie payante des actions civilo- militaires du BIR, plus que jamais force d’élite au service de la population et du développement du Cameroun permet à ce jour de voir le visage humain et humanitaire de cette unité que plus d’uns essaient de ternir.

Le BIR qui travaille jour et nuit au service des populations est loin d’être cet hideux monstre passé maître dans l’art et la violation des droits humains, du droit de la guerre et des règles d’engagement que certaines officines veulent faire croire». Et de faire des menaces à peine voiler: «Toutefois, ce visage social n’est pas un signe de faiblesse, bien au contraire. Partout où les irrédentistes ont tenté de terroriser les populations ou pris à partie les membres des forces de défense et de sécurité, ils se sont heurtés au professionnalisme des commandos du BIR».

Escroquerie médiatique

La campagne du BIR est à n’en point douter une escroquerie médiatique. Une unité d’élite d’une armée doit-elle (à elle seule) revendiquer les succès d’une guerre où l’armée régulière est également au front? Sauf à valider les allégations la qualifiant d’une armée dans l’armée. D’aucuns n’hésitent pas à parler d’une milice privée. En effet, les sorties médiatiques du BIR sont des plaidoyers pro domo, ne mentionnant aucun lien hiérarchique ou horizontal avec l’armée régulière.

Le black out sur la filière israélienne achève de problématiser la campagne d’image du BIR. Rien de dit sur les révélations de deux journalistes indépendants dans African Arguments le 23 juin dernier. En effet, l’enquête de Emmanuel Freudenthal et Youri Van Der Weide allusionnait des flux financiers illicites entretenus par le patron du Bir. L’israélien Eran Moas était accusé d’évasion des devises camerounaises vers des paradis fiscaux aux Bahamas, à travers la société Portsec S.A en charge de la sécurité au port autonome de Douala.

La campagne pour redorer le blason du BIR ne clarifie pas non plus les liens qualifiés d’incestueux entre le BIR, la Garde présidentielle et la filière des officiers israéliens. Pour finir, rien de dit sur «la demeure nouvellement acquise à Los Angeles par le patron du BIR, à hauteur de 18 milliards de franc CFA payés avec l’argent du pétrole camerounais», selon les journalistes d’investigation basés à Adis-Abega. Vivement les prochains articles de presse du BIR pour éclairer la lanterne des Camerounais.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo