Coronavirus: Les familles d’étudiants établis à l’étranger dans l’angoisse
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Ils sont à Istanbul, Abidjan, Wuhan, Madrid, Pagi, Cotonou, Nairobi…etc, beaucoup de parents n’ont pas les nouvelles de leurs enfants. Viviane Mbezele, âgée de 57 ans, tient fermement une télécommande dans sa pomme de main. Cette quinquagénaire est à la recherche de l’information continue sur la covid-19.

Ce mardi 23 juin 2020, comme d’habitude, elle suit le journal télévisé à la chaîne panafricaine, Afrique/média. Il est 20heures, Stéphanie de Muru présente le journal. L’un des sujets principaux du journal télévisé est la covid-19. « Le monde entier fait face à une crise sanitaire sans précédent due à la pandémie de Covid-19. Ce mercredi 24 juin 2020, on recense plus de 9 millions de cas dans le monde et près de 480.000 décès dus au covid-19. Le nombre de nouveaux cas n’a jamais été aussi élevé et de nouvelles vagues apparaissent dans certains pays qui semblaient avoir endigué l’épidémie. Certains pays ayant contenu la pandémie font face à de nouvelles vagues de contaminations inquiétantes. C’est le cas pour l’Allemagne, la Corée du Sud, la Chine ou encore le Portugal », souligne la journaliste.

La sublime professeur de Littérature à l’université de Yaoundé 1 éteint subitement son poste de télévision et s’avance vers les photos qui tapissent le mur de son salon. Elle pointe du doigt un jeune homme portant une blouse blanche dans un laboratoire au milieu de ses collègues. « Mon fils Stéphane Kouamo, est en faculté des sciences économiques de l’université de Pagi à Italie, et j’ai tellement peur qu’il attrape ce coronavirus », raconte-telle, d’une voix mélancolique. Elle décroche la photo et caresse le visage de son « amour de garçon ». « Je ne parviens plus à dormir. Je pense à lui tout le temps, sanglote-t-elle. Il me rassure et dit que tout va bien, mais comment être calme quand il y a des morts tous les jours ? ».

Au Cameroun, l’inquiétude monte chez les parents de jeunes partis à l’étranger. Comme Viviane, beaucoup craignent la contamination ou pire : la mort de leurs enfants. « Je suis très inquiet. Pas seulement pour mes enfants, mais pour les autres aussi », avoue-t-elle. Tout comme elle, Gaspard Tchinda, est tout malheureux. « Mon épouse Odette Mballa, est allée en Espagne pour se faire opérer au pied gauche. Mais arrivée là-bas, le coronavirus avait atteint le pic, du coup, le gouvernement espagnol, a décrété le confinement général », confie-t-il.

Réaction du gouvernement

Les services du Premier ministre ont fait état de plusieurs centaines de camerounais encore bloqués à l’étranger du fait de la fermeture des frontières décidée par plusieurs pays pour limiter la propagation du coronavirus. A ce jour « un premier contingent de 675 Camerounais a déjà été rapatrié depuis la fermeture des frontières nationales depuis le 18 mars et 668 autres se trouvent encore bloqués dans plusieurs pays étrangers », souligne le communiqué signé par le Secrétaire général des services du Premier ministre à l’issue de la réunion du comité interministériel chargé d’évaluer et de suivre la mise de la stratégie de riposte du gouvernement contre la pandémie du Covid-19.

Mais les 300 étudiants camerounais de la Chine, qui avaient bénéficié d’une aide du président de la République, n’ont jamais reçu les 50 millions et ils sont toujours dans l’attente d’un rapatriement. « C’est triste et choquant de rester ici sachant que mes camarades de classe d’origine indienne, Tchadienne, française ou américaine ont été évacués par leur gouvernement », se désole pourtant Murielle Tenekam depuis sa chambre universitaire à Wuhan. Cette étudiante en deuxième année à l’université de médecine chinoise du Hubei dit rester « coincée » chez elle pour éviter d’« être en contact avec les autres et d’être contaminée par le virus ».

Comme Murielle, certains étudiants « se sentent frustrés, isolés ou abandonnés du fait de la situation », rapporte le coordonnateur Prisso Nseke, qui fut président de l’Association des étudiants camerounais en Chine entre 2016 et 2018. A l’en croire, l’option du rapatriement est écartée à cause des difficultés logistiques pour mettre en place une quarantaine au Cameroun. « Le gouvernement pourrait peut-être proposer une évacuation vers une autre ville ou province », suggère-t-il. En attendant, le rôle de Prisso Nseke est de mobiliser des fonds, de contacter des mécènes, d’assurer les distributions de vivres, de masques, de désinfectants, et de coordonner l’équipe de volontaires.

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