Fonds de solidarité contre le Covid-19 : La vérité par le mensonge
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Derrière les beaux gestes des donateurs se cachent des profits fiscaux et politiques.

«Cela s’appelle assurer les arrières». C’est ainsi que les spécialistes des questions fiscales présentent la démarche des entreprises et de quelques particuliers dans le cadre du renflouement du Fonds de solidarité créé par décret présidentiel du 31 mars 2020. Depuis cette date, la vague est là. 1er avril 2020, le milliardaire Baba Ahmadou Danpullo a envoyé sa contribution.

L’homme d’affaires et entrepreneur camerounais a octroyé une enveloppe de 100 millions de FCFA au ministère de la Santé publique. Le 3 avril 2020, l’homme d’affaires Sylvestre Ngouchinghé a offert 250 millions FCFA à l’État du Cameroun. Au passage, grandes et petites bourses ont déjà donné leurs contributions ou s’apprêtent à le faire. Au quotidien, la rengaine est connue: «participer au financement du plan de riposte gouvernemental contre le Covid-19».

Charité?

Que non! «D’un point de vue législatif ou fiscal, les actions caritatives ne sont pas considérées comme des actions désintéressées, car les donations font l’objet d’avantages fiscaux importants» recadre sous anonymat une source à la Direction générale des impôts (DGI). Posé comme tel, l’engouement des opérateurs économiques vers le Fonds de solidarité va bien au-delà de la bonne image véhiculée vis-à-vis des clients.

«C’est une démarche qui permet également d’obtenir un meilleur traitement des autorités» situe Victor Tseufack, conseil fiscal. Selon nos informations, un point d’équilibre a été trouvé entre l’administration fiscale et les donateurs. «Il est clair que les entreprises qui donnent plus verront leur taux de défiscalisation revu à la baisse», souffle-t-on à la DGI.

Si beaucoup partagent l’idée que les donateurs réaliseraient leurs actions uniquement pour les avantages fiscaux qu’ils pourraient en tirer, un élément souligne que ce n’est pas la seule motivation. «C’est aussi synonyme d’un meilleur ancrage politique», souligne Michel-Gérardin Essoh Dikoto, politologue. En effet, analyse ce dernier, «ces derniers temps, à cause du Covid-19, toutes les nuances du spectacle politique mettent en valeur plusieurs nœuds de combats entre souverainistes et populistes, autour de la collecte de fonds».

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