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© Mutations : Paulette Ndong
- 09 Apr 2020 10:12:00
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CAMEROUN :: Prison centrale de Yaoundé:les déportations en cascade :: CAMEROON
Plusieurs détenus auraient été transférés dans le but de stopper la propagation du virus.
A la prison centrale de Yaoundé ce dimanche 05 avril, l’ambiance n’est pas bon enfant. Sous un soleil ardent, plusieurs proches des détenus de la prison centrale de Yaoundé, respectant plus ou moins la mesure sur la distanciation sociale (1 à 1,5m) entre les individus forment un rang à l’entrée dudit établissement pénitentiaire. Ils ne sont pas nombreux ce dimanche des rameaux. Munis de cache-nez, de carnets de visites et d’un repas, tous attendent impatiemment leur tour. Devant la prison, deux bidons ont été disposés. Les visiteurs et les gardiens de prison viennent se laver les mains avant d’entrer dans le pénitencier et au sortir de celui-ci.
«C’est la procédure. En plus on exige le port du masque à tous les visiteurs», confie un commerçant. Rôdant, devant Kondengui, les vendeurs des cache-nez et de carnets de visites ne se plaignent pas. Ils profitent de la crise sanitaire pour vendre un masque à 500 Fcfa. Un prix qui n’est pas du goût des familles des prisonniers. «Vous exagérez. Ce masque coûte 100 Fcfa d’habitude. Vous profitez du coronavirus pour vous enrichir», s’indigne Odile Mbezele.
La jeune dame est obligée d’acheter puisque c’est l’une des conditions pour rendre visite à son frère cadet incarcéré depuis janvier 2020 pour vol à l’étalage. Courroucée, elle va se mettre dans le rang en rouspétant. Quelques minutes après, elle se retrouve devant les gardiens de prisons. Elle ouvre son sac, goûte au repas et écoute les consignes de ces derniers avant de s’introduire dans la cour.
Elle n’a que 5 mn pour remettre le repas et échanger avec son frère. Ça sera ainsi pour tous les visiteurs. Tous sont unanimes. Les mesures barrières sont imposées aux détenus. «A l’intérieur, il y a de nombreux bidons avec du savon. Ils se lavent régulièrement les mains», affirme John Nzekor, un autre visiteur.
D’après une commerçante, pour limiter la propagation du COVID-19, les équipes de la Croix-Rouge viennent régulièrement à la prison. «Elles viennent pour sensibiliser et prendre les paramètres », croit-elle savoir. Avant d’ajouter que le personnel de la prison serait déjà infecté. Les concernés sont confinés. Dans la prison, on met les cas suspects en quarantaine. «Pour décongestionner la prison, plusieurs détenus ont été déportés. Le régisseur ne veut pas qu’il y ait plus de contaminés », apprend-on.
«De nombreux parents ont pleuré ici hier [samedi 4 avril ] lorsqu’ils n’ont pas trouvé leurs proches à Kondengui», révèle sous anonymat une source interne. Celle-ci renseigne qu’ils ont été conduits dans les pénitenciers des villes de Yoko, Bafia et Ndikinimeki. Là-bas, tous espèrent qu’une solution sera vite trouvée pour éradiquer l’épidémie parce que selon un informateur, un employé des prisons aurait été infecté. Le régisseur de la prison centrale de Yaoundé n’a pas souhaité réagir à notre requête, quant à la gestion du dossier COVID-19.
Pour barrer la voie au coronavirus, certains pays africains ont libéré des milliers de détenus. C’est le cas du Togo et du Burkina Faso où respectivement 1048 et 1207 détenus ont été graciés. Selon le ministre de la Communication du Burkina Faso, Remis Fulgance Dandjinou, les concernés qui ont été choisis au regard de leur âge avancé, leur état de santé et de l’accomplissement de la moitié de leur peine. Tous feront l’objet d’un accompagnement pour leur réinsertion sociale. Il est à noter qu’aucun condamné pour acte de grand banditisme, d’excision ou de terrorisme n’a été libéré dans ces pays.
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