Drame de Ngarbuh : Deux colonels dans le collimateur
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Ils sont présumés être à l’origine, avec une dizaine d’hommes de rangs, des pires atrocités qui ont entrainé la mort de plusieurs civils dans la Donga-Mantung le 14 février 2020.

Difficile de sortir indemne de la lecture des différentes notes de renseignement et autres rapports internes au ministère de la Défense sur la tragédie de Ngarbuh, arrondissement de Ndu, département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest, le 14 février 2020. L’Ong Human Rights Watch a publié le 25 février 2020, un rapport à charge, contre les soldats camerounais. Les témoins du drame qui se sont exprimés auprès de l’Ong, témoignent d’exactions où l’horreur se dispute à la barbarie. Le chef de l’Etat Paul Biya a prescrit l’ouverture d’une enquête « indépendante », en vue de clarifications approfondies de tous les aspects liés à cet incident et dont copie doit être rendue après huit jours. Selon une source militaire qui a préféré s’exprimer sous le couvert d’anonymat, « un document interne lié à cette affaire de Ngarbuh recense, au fil des pages, des bombardements contre des civils et fait le bilan macabre d’une opération qui a provoqué la mort de plusieurs personnes ». Selon la même source, le commandement militaire a instruit des missions de terrain au cours desquelles les enquêteurs ont recueilli les récits de plusieurs sources et rencontré des humanitaires, des témoins et des proches des victimes.

Bavure militaire

Au final, deux officiers supérieurs et soldats de rangs – officiellement toujours présumés innocents – sont épinglés. Ces militaires, apprend-on, sont auditionnés par la Sécurité militaire (Semil) depuis quelques jours à Yaoundé. D’autres indiscrétions laissent croire que les rapports militaires sont aux antipodes des déclarations du gouvernement. Ce dernier, souvenons- nous, avait indiqué par la voix de son porte-parole, que c’est au cours des accrochages qui ont eu lieu entre six éléments d’élite des forces armées et les sécessionnistes lourdement armés, qu’un incendie s’est déclaré dans le refuge fortifié qui contenait des explosifs et des produits inflammables stockés par lesdits rebelles. Il s’en est suivi des explosions, puis des langues de feu qui se sont propagées jusqu’aux habitations voisines.

Une version, on ne peut plus différente de celle qui nous est expliquée par des sources militaires. « Mais pourquoi ne veut-on pas toujours dire la vérité aux Camerounais chaque fois qu’il y a une bavure militaire ? », interroge un élu local qui a requis l’anonymat « pour des raisons sécuritaires », précise-t-il. « Le climat dans le Noso est lugubre : les gens ont peur », renchérit-il. Les forces de défense ont multiplié ces derniers temps des attaques dans les retranchements des combattants sécessionnistes. « Plus de 30 000 personnes se seraient déplacées ces derniers jours vers d’autres localités », soutient un humanitaire.

Attaque de Babanki

Quelques jours après le drame de Ngarbuh, une nouvelle tuerie mobilise les attentions de la communauté nationale et internationale. En effet, dans la nuit du 28 au 29 février, quinze personnes, dont cinq femmes et quatre enfants, ont trouvé la mort au cours d’une attaque au village Small Babanki, arrondissement de Tubah, département de la Mezam. Selon le gouvernement, le 25 février, des individus lourdement armés ont attaqué le chantier appartenant à la 5ème Région militaire interarmées à Bamenda. Une attaque qui a causé la mort de 02 morts, dont un soldat et un technicien civil du chantier. Une opération de ratissage des forces de défense s’en est suivie dans la nuit du 28 au 29 février, et a permis de coincer des combattants sécessionnistes retranchés dans une école. Le bilan de l’affrontement fait état des dix terroristes neutralisés, dont trois femmes. Le chef de guerre Richard Nformumbang Ndango, alias ‘‘Général Fire Man’’, est également tombé sous le feu des armes de l’armée régulière.

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