Vient de paraître: HISTOIRE DE LA GUERRE DE BAKASSI de Enoh Meyomesse
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1 - La mort du général nigérian Emanu. En 2003, sur un « Benskin », à savoir une mototaxi, à Lagos, je me suis retrouvé fortuitement en train de longer une interminable clôture en hibiscus sur une longue avenue en ligne droite. Au bout d’un moment, un portail était apparu, et au-dessus de celui-ci était inscrit « Nigeria Air-force ». Il était grandement ouvert.

C’était la base aérienne de Lagos. Quelle n’avait pas été mon immense surprise de découvrir sur le tarmac, un nombre impressionnant d’avions militaires, parmi lesquels des MIG, avions de chasse russe ! Celui-ci dépassé, j’avais immédiatement tapoté l’épaule du jeune homme qui me transportait sur sa moto : « U turn please ! », « demi-tour ». Il s’était exécuté. Nous sommes repassés devant le portail grandement ouvert, puis sommes de nouveau revenus sur nos pas. Je ne puis savoir le nombre d’avions de guerre que j’avais vus ce jour-là et que possédait l’armée nigériane, mais, j’en avais fortement été impressionné. Je m’étais aussitôt expliqué la désinvolture avec laquelle cette armée avait engagé les hostilités avec la nôtre, celle du Cameroun. Rien qu’en se basant sur son équipement, la cause était entendue d’avance, elle ne pouvait qu’écraser celle du Cameroun.

De retour à Yaoundé, j’avais commencé à m’intéresser au déroulement de la guerre de Bakassi, tout comme à plusieurs conflits mondiaux. C’est à l’étude de la seconde guerre mondiale que j’avais finalement découvert la raison pour laquelle l’armée nigériane n’était pas venue à bout de celle du Cameroun, malgré ses impressionnantes troupes et son équipement cent fois supérieur à celui du Cameroun.

Le propos de ce livre n’étant guère d’expliquer les difficultés de cette armée dans le conflit de Bakassi, nous ne nous contentons que d’y révéler un fait de la plus haute importance survenu au tout début de cette guerre : la mort au combat du Général Emanu, un officier supérieur nigérian provenant tout droit du Libéria où il venait de diriger les troupes de l’ECOMOG, la force d’interposition de la CEDEAO. Sa disparition a constitué un décisif tournant dans ce conflit, le Nigéria ayant dramatiquement découvert qu’en matière militaire, il n’était qu’un colosse aux pieds d’argiles, face au Cameroun.

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A travers ce livre, nous inaugurons une série que nous consacrons à la guerre de Bakassi, afin que la postérité ne l’oublie pas et surtout se fasse une idée de ce qui s’était réellement passé sur le théâtre des opérations.
D’un autre côté, nous désirons rendre un vibrant hommage à nos soldats qui, des années durant, ont enduré d’énormes souffrances dans la mangrove face aux troupes nigérianes, abandonnant leurs familles et parfois ne revenant que dans des cercueils, ou alors handicapés à vie.
Enfin, alors que des milliers de livres ont été rédigés par les Français et les Allemands sur le premier et le second conflit mondial, deux guerres qui les ont opposés, il est à déplorer profondément que nous autres auteurs Camerounais, ne fassions rien de tel pour une guerre qui aurait pu être dévastatrice pour notre pays.
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Chapitre I :

L’agression du Nigéria et l’entrée en guerre du
Cameroun

Tout commence le 1er janvier 1994. Les troupes nigérianes envahissent des villages situés au Cameroun, à Isanguele. Le général Sani Abacha est au pouvoir à Lagos. C’est un belliqueux. Il est confronté à une grande impopularité au Nigeria. C’est connu, nombre de gouvernants à travers l’histoire ont toujours détourné vers l’extérieur l’attention de leurs populations pour taire la contestation dont ils sont l’objet de la part de celles-ci. Sani Abacha vient en effet d’interdire l’opposition au Nigeria, et s’apprête à ordonner l’arrestation de l’une des figures marquantes de la politique nigériane à cette époque, Moshood Abiola.
Par ailleurs, la péninsule de Bakassi est riche en pétrole, et Sani Abacha entend l’exploiter au bénéfice du Nigéria.
Enfin, nombre de Nigérians ne se soucient plus guère de savoir que sans le Cameroun, la sécession biafraise aurait probablement réussi. C’est de l’histoire antique pour eux, voire carrément de la préhistoire.
Fait de la plus haute importance et qui se trouve à la base des prétentions nigérianes assurément, la population de Bakassi est nigériane à pratiquement 90%. Ce sont des Efike, une ethnie originaire de l’est du Nigéria. Il en existe également, mais en très petit nombre, dans le sud-ouest camerounais, selon certaines sources. Selon d’autres, ce sont des Ibiobio, un groupe ethnique nigérian. Quoi qu’il en soit, en plus, la monnaie qui circule à Bakassi est le Naira, la monnaie nigériane, et non le Franc CFA, la monnaie camerounaise.
Le renseignement militaire nigérian avait communiqué à Lagos l’information selon laquelle il n’existait à Issangele qu’un détachement de la Marine camerounaise constitué uniquement de quinze soldats dont dix étaient en permission, donc absents.
Fort de toutes ces données, Sani Abacha envoie au front l’armée de son pays, convaincu qu’il ne s’agira que d’une guerre éclair, le Cameroun n’étant qu’un tout petit pays face au sien. Il ne s’attend à aucune riposte, même si d’aventure il venait à s’en produire une, elle n’aboutirait à rien, ce ne serait qu’un minuscule feu de paille, tellement l’armée nigériane est infiniment plus équipée que celle du Cameroun, et compte infiniment plus d’hommes.
Ses troupes s’installent à Issangele le 1er janvier 1994 ; celles du Cameroun y arrivent cinq jours plus tard, soit le 6 janvier 1994, d’abord par un détachement du Génie militaire. Le gros des troupes suivra quelques jours plus tard. A Issangele, les soldats camerounais se retrouvent confrontés à une extrême hostilité de la population sur place et qui est nigériane. Des consignes strictes de vigilance sont données en conséquence, pas de familiarité avec ces gens.
En effet, les Nigérians ont multiplié les ruses afin de mettre en difficultés les soldats camerounais. Parmi les méthodes utilisées, de nombreuses prostituées ont été envoyées auprès d’eux pour obtenir des renseignements, voire empoisonner des officiers. Elles se sont mises à les courtiser en se présentant en commerçantes, vendeuses de cigarettes, whisky, tapioca, etc., et naturellement en couchant avec eux.
Pendant toute la durée du conflit, le Nigéria déploiera sur le théâtre des opérations, environ dix mille hommes, et le Cameroun, deux mille .
Parmi les officiers envoyés au front à Bakassi, il s’en trouve un du nom de Kpwang. Il a le grade de lieutenant. Du côté nigérian, se trouve un général en provenance de l’E-COMOG, la force d’interposition ouest africaine ayant été déployée au Libéria. Il n’est pas qu’un simple général. Il est le « Semengue Pierre » du Nigéria. Un monument de l’armée nigériane. Une référence. Le brave lieutenant Kwpang, se chargera de lui …
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Avant-propos

Chapitre I :
L’agression du Nigéria et l’entrée en guerre du Cameroun

Chapitre II :
L’indiscipliné mais brave lieutenant Kpwang

Chapitre III :
La tête brûlée Kpwang à Idabato I

Chapitre IV :
L’officier Kpwang repère un campement militaire nigérian

Chapitre V :
Le Lieutenant Kpwang abat le général Emanu, Semengue Pierre
du Nigéria

Chapitre VI :
La nouvelle de la mort du général Emanu : grande démoralisation au Nigéria

Chapitre VII :
Un tournant dans la guerre de Bakassi
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