Participation, élections:Le SDF va-t-il trahir ou assumer ses convictions idéologiques socialistes?
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Au-delà des discours de diversion et des énonciations floues et dilettantes sur sa participation ou non au double scrutin municipal et législatif de 2020, le SDF(Social Democratic Front) s’est définitivement muré dans un vicieux rôle prébendier et opportuniste de Parti-client au système patrimonial du Renouveau très loin de son ancrage populaire et prolétaire des années 1990.

De fait,dans sa résilience écologique contemporaine au sein d’une opposition où il est désormais détrôné dans son leadership historique par des cadets,cette ancienne formation charismatique,jalouse de son prestige d’antan,et éminemment aigrie de la montée fulgurante de jeunes loups au sein de l’opposition est devenue stratégiquement,après ses désillusions électorales successives ,une gauche bourgeoise accrochée aux positions institutionnelles et à la captation des butins informels du pouvoir en place.

Ceci peut se mesurer aussi bien par sa bureaucratisation achevée que par la nette distanciation avec ses slogans de mobilisation « suffer Dont Finish », « Power to the people », « Father tchop thi forget pikins ».

Cette posture par dévers les enjeux actuels ou immédiats de rente et d’accumulation peut néanmoins emporter quelques conséquences pratiques pour ce parti tribunicien.

C’est qu’en réalité,si l’on peut affirmer et,à sa décharge que la privation de son bastion du NO-SO à l’occasion de la guerre séparatiste pourra considérablement ruiner son maillage territorial ainsi que son bassin militant, il convient néanmoins de dire que l’avenir de ce parti politique peut être vachement compromis dans trois hypothèses logiques. À savoir;

Sa phagocytose définitive par le régime RDPC due en partie à sa grande proximité avec les arcanes et décisions du sérail dans un système de tractations à lui déficitaires.

Secundo,son illégitimité populaire entretenue par un écho social et une perception suspicieuse le présentant dans la comptabilité du drame camerounais comme un mouvement politique infiltré, collaborateur ou allié factuel,voire tacite du renouveau dans l’échec général du pays depuis le rapprochement entre le Chairman Ni John Fru NDI et le président Paul Biya après le contentieux électoral de 1992.

Son dépassement en vitesse de croisière par le MRC et le PCRN...etc. Ou finalement,l’excision de sa base communautaire par les sécessionnistes qui le perçoivent comme un traître de la cause anglophone.

Participer à une élection peut être objectivement une option républicaine comme Joshua Osih le pense;Sauf qu’il lui sera difficile,et surtout avec l’abstentionnisme motivé de certains,de prouver sa bonne foi tant que la crise anglophone et la question du code électoral restent entières aux yeux d’une opinion critique vis-à-vis de toutes les foires démocratiques organisées par le système de Yaoundé en ce moment.

Dans un dilemme complexe du prisonnier entre les aspirations de la base et les décisions unilatérales de son Shadow Cabinet,le SDF va-t-il trahir ou assumer ses convictions idéologiques socialistes? Autrement,sa collégialité institutionnelle et sa coopération avec le régime pourront-elles lui fournir gracieusement un canoë de sauvetage au moment de la transition ou du saut final pour l’autre république pour qu’il renaisse de ses cendres tel un phénix? Seul le temps nous le dira.

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