Qu'allait-il chercher dans cette galère ?
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Lorsque j’étais en classe de troisième autrefois, j’avais lu « Les Fourberies de Scapin », une comédie de Molière écrite en 1671. Scapin (Molière lui-même), un personnage farceur et fourbe, sous le prétexte de protéger son ennemi des méchants qui sont à ses trousses, le cache dans un sac, et lui donne de violents coups. Sa fourberie est finalement éventée. Géronte, le père de la victime, pose alors cette question restée célèbre : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » Je constate que quatre siècles après, ces mots n’ont pas pris une seule ride.

La Une de mes amis du journal Essingan m’a ouvert les yeux. « Agressions du chef de l’Etat, Paris coupable », titrait-il le mercredi 13 novembre. Zut, s’il m’avait consulté ! « Paris responsable ! », c’était l’affaire ! L’image d’un chef d’Etat qui se retrouve avec une meute de loups affamés dans sa suite d’hôtel et que la sécurité lève mollement son petit doigt, est-elle un seul instant imaginable ? Depuis que la fameuse Brigade antisardinards a lancé la chasse à Paul Biya, à Paris, Londres, New-York, Genève, etc., et à tous ceux qui voueraient quelque sympathie à l’homme Lion, j’avoue que je regarde d’un oeil torve l’attitude des pays occidentaux qui accueillent sur leurs terres notre vieux Popol. Un vrai bal d’hypocrites où il est toujours attendu et toujours si bien reçu ! Misère !

Que cherche donc le Popol dans cette galère où le pays hôte ne peut lui garantir la tranquillité digne d'un homme de son rang ? Cette Convention de Vienne donc ? Et ce fameux principe de réciprocité diplomatique dont on nous enfarine tous les jours ? Il me souvient que lorsque ne serait-ce que Deby du Tchad vient chez nous et qu'il arrive qu'on le loge au Hilton hôtel en ville, le dispositif sécuritaire autour est tel que pas même la libellule ne vole ! Et lorsque s'en vient le modeste ministre des affaires étrangères de la République française, non seulement il est accueilli à l'aéroport avec tam-tam, youyous et Mendzang comme le pape Jean-Paul II à sa première visite en 1985, sous escorte très forte, mais nous sommes soumis à la marche sous la pluie et sous le soleil. Et lorsque notre plus Jeune des ministres, Mbella Mbella, le vis-à-vis de l’autre, va à Paris, c'est à peine s'il ne rase pas les murs ! Incognito comme un enfant de naissance inconnue ! C'est cela la modestie diplomatique…

Qu’allait donc chercher Paul Biya dans un Forum pour la paix mondiale qui se tient là où la guerre est parfois ourdie ? Quoi, il vous échappe que les réunions de paix sont toujours tenues là-bas chez eux à Paris, Londres ou New-York ? Jamais à Kumbo, Amchidé ou Faya Largeau, au coeur du feu allumé. Pyromanes-pompiers ! Pour revenir à nos moutons. Mon p’tit doigt me dit que Paris jouerait les Scapin avec notre Popol national. Du « viens au Sommet de la paix, je te protégerai contre la Bas. »

Une fois à Paris, on ouvre les écluses de l’hôtel pour s’y engouffrent des sans foi ni loi et ni papiers. Le portail des camerounais de Belgique. Certainement pour venir offrir du thé français au président de la République ? Je le dis index levé : la farce diplomatique qui se déroule sous nos yeux ne nous portera point bonheur ! Mon grand-père qui vécut longtemps à Paris me disait toujours : « Lorsque tu partages ta couche avec un Français, avant de fermer ton premier oeil, rassure-toi qu’il a fermé ses deux yeux. »

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