Mrc : la traque au faciès
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Plusieurs personnes ont été interpellées le week-end dernier sur la base de leur appartenance ethnique.

Des dizaines de personnes interpellées dans divers points de la capitale le week-end dernier du fait de leur appartenance ou de leur sympathie pour la formation politique de Maurice Kamto.

Mardi matin, d’autres militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(Mrc) se sont ajoutés aux 175 prisonniers arrêtés autour des activités de ce parti depuis le 26 janvier 2019 à la prison centrale de Yaoundé. Ceux-ci ont été arrêtés à Yaoundé le 8 juin dernier, date de la plus récente des marches programmées par le Mrc. Ils sont 23 au total. Tous, pourtant n’ont pas rejoint le pénitencier de Kondengui. L'info claire et nette. Un tri a été effectué parmi les différentes personnes conduites samedi dans les commissariats et autres lieux de détention. Sur quelle base? Certaines sources n’hésitent pas à affirmer que ce tri s’est fait sur une base purement ethnique et que les patronymes des personnes gardées à vue ont été déterminants. Une piste qu’Engelbert Lebon Datchoua cadre du Mrc a déjà évoquée sur le plateau de l’émission Cartes sur table sur Stv.

« Ça devrait préoccuper chacun, les journalistes compris, quelles forces de l'ordre interpellent les gens dans le cadre de nos marches pacifiques et leur demandent systématiquement de quelle région ou ethnie ils viennent ou sont », a déclaré celui qui a lui-même été arrêté et détenu à Kondengui en janvier dernier. Plusieurs témoignages, même faits par des personnes qui ont entre-temps été remises en liberté insistent sur une traque qui s’est faite au faciès. Etaient principalement recherchées les personnes venant de l’Ouest et de Douala. Une source nous fait savoir qu’un individu avec un nom à consonance Bamileké était plus susceptible de se faire arrêter et de finir en prison qu’un autre. Plus grave, plusieurs personnes arrêtées samedi dernier à Yaoundé n’ont pas eu besoin de marcher. Le portail des camerounais de Belgique. Certaines d’entre elles, venues de la région de l’Ouest ont été arrêtées dans des véhicules et même dans des bars. Des militants du Mrc du département des Bamboutos qui s’étaient retrouvés dans un bar appartenant à l’une de leurs connaissances à l’Avenue Germaine ont été arrêtés dès le matin de samedi. D’autres l’ont été dans un autre bar à Ngoa Ekelle. Partis de leur ville de résidence, ils sont arrivés à Yaoundé ce samedi matin-là et se sont rendus aux divers points de regroupements. Les forces de l’ordre renseignées sur ces points, sont allées les y arrêter. Dimanche, un cadre du Mrc faisait un premier point de la situation. Au moins 210 personnes ont été interpellées à divers points de la ville de Yaoundé le 8 juin 2019. Toutes ces personnes dont bon nombres ont fait l'objet d'élargissement ont été séquestrées dans diverses unités de police et de gendarmerie de la ville, notamment au Sed, au commissariat du 3e arrondissement à Nkoldongo,au commissariat central 1, au commissariat du 10e arrondissement à Bastos. Motif officiel des gardes à vue : pour exploitation ».

Ce même dimanche, Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto a publié un communiqué de presse. « Contrairement aux allégations émanant du régime illégitime de Yaoundé et diffusées sur les ondes de certains médias internationaux, les personnes arrêtées arbitrairement et détenues au secret loin de toute assistance juridique samedi le 8 juin 2019 dans le cadre de la marche prévue par la Résistance nationale pacifique dans la seule ville de Yaoundé ne sont pas d’anonymes « activistes » ou de simples quidams. Il s’agit majoritairement, sinon exclusivement, de membres et de sympathisants du Mrc ayant répondu présent au mot d’ordre lancé par le président élu Maurice Kamto et ses alliés. Présenter ces personnes autrement serait mensonger, y compris celles ayant été conduites dans les geôles putrides des sauvages tortionnaires du Secrétariat d’Etat à la Défense(Sed). Dans ce cas particulier, ces détenus au secret partiellement libérés nuitamment ce même 8 juin par vagues, ont témoigné de tortures subies du fait de leur affiliation ou sympathie envers le Mrc et le président élu Maurice Kamto »,a-t-il écrit. Trois des personnes détenues au Sed depuis samedi ont été libérées hier. Sept autres personnes y sont encore gardées. On ne sait pas quel sort leur sera réservé, nous dit un cadre du Mrc. Aujourd’hui le nombre de personnes détenues dans le cadre des revendications du Mrc s’élève à 247. Ils sont gardés au Sed, aux prisons centrale et principale de Yaoundé, ainsi qu’à Nkongsamba, Bangangté et Douala.

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