Ramadan 2019 à Bangangté : une cérémonie de partage de dons chez Niat Njifenji tourne autrement !
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Un rituel ! La famille Niat respecte la tradition. Les fidèles musulmans en fin du jeûne de Ramadan, reçoivent en offrande, des produits de première nécessité, le 2 juin 2019. Rouge de colère, le préfet du département du Ndé frappe le point sur la table. Il ne caresse pas ses frères dans le sens du poil.

« Zakat-al-Fitr » ! Il le dit à sa manière. Convaincu que sa prononciation est approximative. Le projet c’est de ne pas créer des différences avec les près de 1000 fidèles musulmans venus à son appel. Son ensemble gandouras de ton orange, cousu sur du tissu Jesner, une chéchia rouge, Eric Niat est musulman d’un jour. L’adjoint au maire de Bangangté, porte-parole de la fondation Niat, est ovationné après chaque phrase. L’objet de la rencontre est dans son contexte. Pour Eric Niat, le jeûne du mois de Ramadan doit finir en beauté. « Vous avez prié pour la paix pendant un mois. Ces prières portées très haut auprès d’Allah, a purifié notre pays, le Cameroun », déclare-t-il. « Le maire des jeunes » pense qu’en retour, « il faut exprimer une reconnaissance face à vos sacrifices, vous retourner l’ascenseur ».

Il y en a eu pour tous. Ils sortent avec le sourire aux lèvres. La résidence secondaire du Président du Sénat, sise au quartier Mandja par Bangangté, se vide. Il y a eu près de 900 hommes et au moins 100 femmes. Ils ont tous reçu un sac contenant de l’huile et du riz. Une action saluée par des prières. « C’est un geste qui porte tout son sens. Eric Niat nous aime. Il nous le démontre. Nous sommes avec lui. Même s’il ne nous appelle pas, nous irons vers lui», martèle l’Imam de la mosquée centrale No1 de Bangangté, Goni. Un fidèle de ladite mosquée, Oumarou Malam ajoute, « l’aumône a la même signification dans l’Islam. Celui qui donne 100 Fcfa n’est pas différent de l’autre qui donne 100 000 Fcfa. Eric Niat a fait le pas. Nous allons prier afin que Dieu lui donne plus de force. Prier aussi pour ses parents, pour ses frères, pour sa famille, pour la commune de Bangangté où il est très attentif aux sollicitations des populations ».

Le sermon du Préfet

Silence de cimetière ! Il leur passe du savon. Le préfet du Ndé, Oumarou Haman Wabi sort de ses gongs. L’on ne l’a jamais vu aussi incisif. La fête de partage des dons tourne mal. En foufouldé (langue des peuls), l’autorité administrative ne digère plus le comportement de ses frères, sédentarisés dans son unité de commandement. Ils n’envoient pas leurs enfants à l’école, pas parce qu’ils n’ont pas d’argent. « C’est par pure méchanceté », pense-t-il. Les jeunes ne travaillent pas. Ils n’ont pas d’avenir. Ils sont dans tout ce qui est mauvais (vol, braquage armé, faire des enfants à l’âge précoce). Certains excellent dans le trafic des ossements humains. Des faits révélés par le Préfet. Il attend que la tendance soit inversée. Ajouté à ceci, le conflit qui les oppose aux agriculteurs.

Le Préfet vient de mettre les pieds dans la fourmilière. Grande surprise ! Il est applaudi par tous. Ces maux sont connus de tous. Personne n’avait jusqu’ici, osé les décrier. Le Préfet l’a fait. « Son message n’est pas allé dans les oreilles de sourds. Ces paroles ont sens de prédication. Nous nous engageons à être des relais », se confie l’Imam de la mosquée centrale No2 de Bangangté, Ibrahim Njenji. Pour le préfet, Dieu ne peut changer une communauté tant que celle-ci n’aspire pas au changement.

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