Télécommunications au Cameroun : un scandale numérique qui coûte cher et appauvrit les citoyens
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Télécommunications au Cameroun : un scandale numérique qui coûte cher et appauvrit les citoyens :: CAMEROON

Le Cameroun traverse une véritable crise numérique. Connexions Internet instables, appels interrompus, applications inaccessibles et services de données erratiques forment désormais le quotidien des citoyens. Le plus troublant ? Les factures continuent à tomber avec régularité, comme si tout fonctionnait parfaitement. Jusqu’à quand allons-nous payer pour un service inexistant ?

Tous les opérateurs sont logés à la même enseigne. Orange Cameroun et MTN Cameroun, les deux géants du secteur, affichent une constance : celle de la médiocrité. La qualité de service est systématiquement en dessous des standards. Les réclamations des clients se multiplient, sur les réseaux sociaux comme dans les agences, sans que cela ne semble ébranler ces entreprises. Le silence des opérateurs face aux critiques, même les plus virulentes, trahit un mépris persistant pour l’utilisateur camerounais.

Le cas de Camtel, entreprise publique chargée des infrastructures, soulève encore plus de questions. Comment expliquer une si faible performance malgré la gestion des câbles sous-marins et de la fibre optique ? Le pays est doté de cinq connexions sous-marines, mais n’exploite parfois que 15 % de cette capacité. Pire encore, le Cameroun figure au 36e rang africain en matière de coût du gigaoctet, loin derrière des pays aux moyens bien plus modestes comme le Rwanda ou le Ghana.

Et l’État dans tout cela ? L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) reste absente du débat. Aucun audit, aucune sanction, aucun plan stratégique ne sont publiquement connus. Son silence est préoccupant. Quant au ministère des Postes et Télécommunications, il brille par son invisibilité institutionnelle. Aucune politique publique ambitieuse, aucun investissement majeur, aucune prise de position publique sérieuse face à la détresse numérique nationale.

La situation frôle l’absurde, comme en témoigne l’incroyable explication avancée par certains responsables affirmant que des poissons auraient sectionné les câbles sous-marins. Entre blagues et aveux d’impuissance, la confiance du public s’effrite chaque jour un peu plus.

Mais les télécommunications ne sont pas un luxe. Elles sont un droit fondamental, essentiel à l’économie, à l’éducation, à la santé et à l’expression citoyenne. Aujourd’hui, il est temps de rompre le silence, d’exiger des comptes et de placer la transformation numérique du pays au cœur des priorités.

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