Affaire Mida : Début de paiement dans le mécontentement
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Des souscripteurs ont reçu leur argent hier au stade militaire de Yaoundé, mais restent insatisfaits, autant que ceux qui ne retrouvent pas leurs noms sur les listes.

Les souscripteurs de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida) se sont portés en grand nombre vers la ruelle arrière du stade militaire pour percevoir 31% de leur mise. Jusqu’à 16 h à l’heure où nous quittions les lieux, ils continuaient d’arriver pour consulter les listes. Sous haute sécurité, ceux qui étaient devant les guichets ont quitté l’enceinte du stade militaire en rechignant. Alors qu’il était encore 15h40, les responsables en charge du paiement ont arrêté le service. « Ils disent que les services des finances arrêtent le travail à 16 h », rouspète une jeune fille enceinte. Elle est pourtant là depuis le matin, reçu à la main, elle a quitté les lieux avec peine. « L’argent là n’est pas beaucoup et on devra encore dépenser assez d’argent pour venir ici », s’est-elle plaint.

Panique

Il a été difficile d’accéder au plus près des guichets, le dispositif de paiement était établi, les 1240 souscripteurs étaient dispatchés devant cinq guichets. Mais, selon des sources, sur 1240 premiers souscripteurs qui devraient percevoir leur argent ce 8 mai, très peu ont été payés. Et grande a été la déception de ces ayants droits. L’idée du prorata n’arrangera pas leurs affaires, même si Paul Biya, le chef de l’Etat a ajouté 1 milliard de Fcfa au 3, 8 milliards de Fcfa pour dédommager les souscripteurs. « Nous avons pris cet argent mais nous ne sommes pas contents. Nous sommes dans les problèmes aujourd’hui », a déclaré un monsieur. « J’ai déposé 3.150 000 Fcfa, ils m’ont remis 231000 Fcfa, ils ont coupé des bénéfices, disant que j’étais de la sixième vague, mais je n’ai pas de choix », confie une dame. Un autre séminariste qui a décidé de requérir l’anonymat est rentré déconcerté, alors qu’il avait 2, 5 millions de Fcfa, on lui a remis la somme de 780 000 Fcfa.

« Ce n’était pas consistant, j’espère qu’il y aura une suite ». Youssouf compte aller se battre avec cet argent dans un pays d’Europe pour pouvoir rembourser ses dettes. « Avec tous les certificats de dette que j’ai rempli au quartier 4 340 000 Fcfa vont faire quoi ? Alors que, j’avais déposé près de 14 millions dans la Mida. Je vais utiliser cet argent pour voyager parce que si je rembourse les dettes ce ne sera pas suffisant et je vais également souffrir », a établi Youssouf. Dans les listes affichées hier, des noms des séminaristes ne figurent pas alors que leur nom commence par les lettres A et B, ceux par qui les paiements ont commencé. C’est le cas d’un commerçant, inscrit dans cette Ong. « Je suis venu ici depuis le matin, j’ai déjà scruté cette liste plusieurs fois je ne retrouve pas mon nom », déclare-t-il, l’air dépité avec ses reçus à la main.

Tous ceux qui sont dans cette situation ne savent à quel saint se vouer. « On ne sait vers qui se tourner, les policiers ici nous disent qu’ils ne peuvent rien faire pour nous. Les organisateurs qui pilotent cette opération sont inaccessibles, alors qu’ils devraient avoir un service ici pour le contentieux », se désole le commerçant, les yeux rouges de colère. Les plus affaiblis se sont assis à même le sol, en face de l’entrée du stade militaire, ils observent. Bien regroupés, les plus courageux tentent de se plaindre. On rouspète, on rechigne mais à voix basse : « ça c’est la mafia bien organisée », « Pourquoi ils n’ont pas attendu le procès du 26 mai. Ils viennent nous endormir ici », clamentils. Mais c’est la seule chose qu’ils peuvent réellement faire, sans bruit parce que le dispositif sécuritaire est impressionnant.

Ils sont encerclés. Sur la grande cour, face aux éditions de l’Assemblée nationale, un camion anti-émeute est garé, à quelques mètres, des pick-up de gendarmerie des compagnies d’Efoulan et de Mimboman sont visibles. Toute une équipe mixte de gendarmes et policiers cagoulés surveillent le moindre geste matraque à la main. L’entrée principale du stade est également barricadée. En face, est garé un camion anti-émeute. Un deuxième barre le trottoir. Selon les séminaristes, ce paiement se déroule au stade militaire pour les contracter. « Ils connaissent la mascarade qu’ils font. Ils viennent nous payer ici pour qu’on ne revendique pas » Du côté du gouverneur, il a été impossible d’avoir les éléments de réponses par rapport au choix porté sur le stade militaire. Tentatives infructueuses de joindre Brice Bina, le chef de la cellule de communication des services du gouverneur ou encore Patrick Ekalhi, le chef du G 20 qui pilote le paiement. Mais, dans une déclaration faite à la Crtv, le gouverneur du Centre Naseri Paul Bea a indiqué : « ils vont toucher 31%, mais la suite de l’opération c’est avec la justice ».

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