Bangou: Mise au point des Notables et élites sur les communications des chefs Bamendjou et Bazou
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MISE AU POINT DES NOTABLES ET DES ELITES BANGOU EN REPONSE A LA COMMUNICATION OSTENTATOIRE DE SA MAJESTE LE ROI SOKODJOU DE BAMENDJOU ET LES AGISSEMENTS DU CHEF BAZOU SUR LA SITUATION A LE CHEFFERIE SUPERIEURE BANGOU

Sa Majesté TAYO II Marcel, Roi de Bangou est décédé le 16 Novembre 2018 dans son palais après 39 ans de règne. Son successeur, TCHIHOU TAYO Arnaud, a été officiellement désigné le 28 Janvier 2019 par le collège des sept et des neuf notables, en conformité avec tous les rites coutumiers consacrés ainsi que substance de la règlementation en vigueur relative aux chefferies traditionnels.

Alors que la date de la fin de l’initiation du nouveau Roi s’approche, on assiste à une montée en puissance de certaines forces externes, en appui à une minorité de gens mus par un esprit de rébellion avec pour objectif explicite de plonger Bangou dans le désordre.

Aussi, face à cette cabale entretenue à coups de dizaines de millions déversés dans une campagne médiatique sans précédent, nous, notables et élites Bangou, nous sentons plus que jamais interpelés pour rétablir la vérité, et y mettre fin.

Nous avons été particulièrement attentif à la sortie de notre père, sa Majesté le Roi Sokoudjou de Bamendjou, qui a, en compagnie du Roi Bazou, déployé une communication des plus ostentatoires, qui ne laisse aucun doute sur les ambitions de ceux qui à Bangou ont créé et entretiennent une crise artificielle bâtie sur le mensonge et le travestissement de l’histoire.

D’où :

1 – Sa Majesté le ROI SOKOUDJOU est, et de façon incontestable, un ROI sage qui jouit d’un prestige et d’une crédibilité extraordinaire, et dont le respect et l’honorabilité s’imposent. Toutefois, la tradition n’interdisant ni le reproche au père, ni des enfants, des sujets, des notables, des reines et des Maffo, force est dans le cas de Bangou, d’apporter des éclairages nécessaires. En aucun moment les deux Chefs ne font référence ni au Décret 77/24 du 15 Juillet 1977, complété par le Décret n°82/241 du 24 Juin 1982 qui régi les chefferies traditionnelles, ni même, c’est à la fois très grave et très curieux, aux dispositions coutumières communes à toutes les traditions Bamilékés, relatives aux privilèges uniques, absolues et sacrées des NEUF NOTABLES dans la désignation du ROI. En édulcorant ces éléments normatifs, ils développent en effet à travers leurs déclarations, le sentiment qu’il leur suffit de mobiliser quelques autres amis chefs, pour ordonner, commanditer, influencer voire dicter la désignation du Chef Supérieur Bangou, en prétendant maitriser la tradition, les coutumes et l’histoire Bangou plus que les Bangou eux-mêmes

2 - La désignation du Chef Supérieur DJOMO Christophe en décembre 1967 s’est faite, entre autres, à la suite des rites de destitution traditionnelle de KEMAYOU Paul Bernard par les 7 et 9 notables habilités à le faire. Ensuite, sa désignation traditionnelle comme Roi de Bangou fut entérinée par l’Etat, sans qu’aucune objection n’ait été formulée par qui que ce soit.

3 - Après le décès de DJOMO, sa succession par son fils TAYO II Marcel, a été coutumièrement faite sans aucune objection, et comme son père, il est passé par le bois sacré, puis le La’akep où il a fait ses 9 semaines, est sorti et a été installé au Trône de Bangou. C’est dire que sur les volets traditionnel et administratif, il n ya rien à reprocher à ces deux rois qui n’ont jamais été des régents, contrairement à certaines affirmations.

4 - Il faut souligner qu’il existe des mécanismes traditionnels de destitution du Roi en cas de sacrilège commis par lui. L’abandon volontaire du pouvoir sacré en fait parti. Coutumièrement, en cas de vacance ou de destitution d’un roi, la régence en pays bamiléké est assurée par le Tchuipou, c’est évidemment le cas à Bangou où malheureusement, à la suite du Sacrilège d’abandon du trône commis par le roi Kemayou, son Tchuipou qu’était NANA SINKAM, n’a pas voulu en son temps assurer cette régence qu’il a décliné au profit de ses occupations personnelles.

5 - Toutes les contestations à Bangou datent de la mort de KEMAYOU Paul Bernard survenue le 17 octobre 1985 à Conakry. C’est ainsi que quelques mois après, plus précisément le 24 mars 1986, NANA SINKAM a saisi le Ministre de l’Administration Territoriale aux fins d’obtenir du Gouvernement, la réhabilitation avec droit de succession au profit des descendants de Kemayou. Cette a été purement et simplement ignorée, le défunt ayant d’ailleurs dit et répété qu’il n’était nullement intéressé.

6 - La vérité s’impose que le problème actuel de Bangou n’est pas KEMAYOU Paul Bernard, Mais bien NANA SINKAM qui à pris la famille KEMAYOU en otage, pour régler un problème personnel contre le Roi Tayo et ses enfants, à cause d’un terrain qu’il aurait racheté à près de 120 millions à une élite de Yaoundé. En effet c’est sur ledit terrain, qu’il a érigé sa Chefferie parallèle qui n’est autre chose qu’une rébellion ouverte, un mépris des coutumes et traditions et pire, un défi ouvert à l’autorité de l’Etat.

7 - NANA SINKAM lui-même sait, et nous le savons, que KEMAYOU a renoncé au pouvoir traditionnel, lorsqu’il lui disait en 1964 dans une correspondance en provenance de Pekin en Chine, qu’il ne peut jamais collaborer avec le gouvernement fantoche de Yaoundé, et que s’il faut lutter pendant 10 ans ou 20 ans, ou même 30 ans, il luttera jusqu’à la dernière goutte de

son sang pour que vive l’indépendance du Kamerun dans son vrai sens. C’est pour cela que lorsque l’amnistie générale a été accordée à tous par le Gouvernement du Président Paul Biya, Kemayou n’a pas jugé utile de rentrer au Cameroun.

8 - Le chef pour avoir l’onction coutumière doit remplir obligatoirement

les critères ci-après :

a. Etre arrêté par les 7 et 9 notables habilités

b. Suivre les rites d’initiation au La’akep pendant 9 semaines (avant c’était 9 mois) après un court passage par le bois sacré

c. Sortir du La’akep pour le Laakwang avant la sortie officielle validée par l’Administration

d. Faire tous les rites d’initiation après la sortie officielle et l’intégration des sociétés secrètes de la Chefferie.

9 - Toutes ces étapes, étoffées de diverses épreuves, ont été franchies avec succès par les Rois DJOMO et TAYO.

10 - La compétence de chaque Chef traditionnel est limitée dans le territoire de son groupement et dans les limites de la parcelle de pouvoir à lui accordée par l’Administration : c’est ainsi qu’il ne peut créer une nouvelle chefferie dans son territoire et encore moins en dehors de son territoire.

11 - De même, sous aucun prétexte, un Chef traditionnel ne peut pas, ne saurait imposer un roi dans un village voisin. Les villages sont entièrement indépendants les uns par rapport aux autres. Emettre des prétentions contraires de quelle que nature que ce soit ou pour quelle que fin que ce soit, porterait préjudice au principe même de la royauté de même qu’à la formation ancestrale et sacrée des terroirs villageois, du principe de l’identité et de la spécificité identitaire et anthropologique de chaque peuple.

12 – A Bangou, comme du reste dans des dizaines de chefferies traditionnelles au Cameroun et dans le monde, le changement de dynastie dans la même lignée, est une réalité qui n’entache en rien, la légitimité des souverains portés au trône, et encore moins les sources légales de leurs rapports avec l’Etat. On ne saurait donc faire droit aux déclarations de sa majesté SOKOUDJOU, sans invalider le propre règne de KEMAYOU Paul Bernard qu’il soutien, puisque ce dernier émanait du règne de son père résultant justement d’un changement de dynastie.

13 - S’agissant du CV potentiel des nouveaux chefs à l’Ouest, on prépare dès le bas âge le nouveau Chef à ses fonctions futures, et l’initiation ne vient que compléter. On ne peut pas, on ne saurait logiquement avoir plus de 60 ans, sans aucun passé conséquent dans le village, sans ménage ni progéniture, c’est-à-dire sans femme ni enfant, comme un parfait voyou, se retrouver installé par de piètres intrigues voire copté, à de hautes fonctions de Chef de 2è degré dans un village comme Bangou, sous le seul prétexte que l’on est descendant de Kemayou, Roi ayant librement démissionné et ayant été régulièrement destitué par un acte de l’autorité administrative.

14 – L’affirmation selon laquelle KEMAYOU PAUL Bernard fut enlevé pas l’UPC et emmené contre sa volonté, constitue une profanation de sa mémoire, de ses fortes et courageuses convictions nationalistes que les Bangou respectent, protègent et honorent à juste titre. KEMAYOU est demeuré assez ferme sur ses positions jusqu’à la fin de sa vie. Son exil en Chine puis en Guinée en sont des indications incontestables, tout comme son refus de rentrer au Cameroun qu’il qualifiait de pays néocolonial. Cette constance ne doit pas être insultée.

15 – Pour rien au monde et pour aucun pourboire en dollars, en Yen, en Euro ou en Yuan, ni pour aucune promesse en diamant, les notables et élites Bangou, comme ceux conséquents et avisés d’autres villages, ne sauraient accepter d’hypothéquer leur destin avec un tel homme. Il a été rejeté par les 7 et 9, non accepté par les sociétés secrètes, et ne connait rien des us et coutumes qui régissent le fonctionnement de la Chefferie.

16 - Pour mémoire, les progénitures des Roi DJOMO et TAYO culminent çà une centaine d’âmes, dont 35 enfants vivants pour le premier et 60 pour le second. Essayer de leur imposer une tricherie, une imposture, une falsification et une violation par rapport à ce qu’ils considèrent être l’exécution logique du testament dont TCHIHOU TAYO Arnaud est le résultat révélé, soutenu et sacralisé par les sept et les neufs notables attitrés, c’est jeter les bases d’une guerre sans fin. Nous invitons monsieur NANA SINKAM, à méditer profondément sur cette évidence qui devrait l’amener à abandonner la croyance selon laquelle, à plus de 85 ans, sa tranche d’âge, il détient, avec beaucoup d’argent, la clé du destin de Bangou.

17 – Bangou a démontré à travers l’intégrité infaillible de ses sept et neuf notables, le caractère sacré et l’importance non négociable, des rites et des testaments dont ils sont naturellement constitués gardien. En effet ils ont été poursuivis partout, harcelés, priés, intimidés, intrigués et même faits l’objet de pratiques occultes afin de changer leur avis, mais ils ont catégoriquement, radicalement et définitivement dit NON, NON, NON à la corruption, NON aux grosses enveloppes, NON aux multiples dons en nature, y compris des véhicules neufs.

18 – A L’inverse, nous constatons, qu’il existe un grave conflit d’intérêt, qui ne peut qu’avoir été savamment préparé, pour orchestrer la situation actuelle, et créer les conditions d’une violation impunie de nos coutume et traditions, y compris la tentative de division du village, par l’installation dans le domicile privé de Monsieur NANA SINKAM, d’une chefferie parallèle. Ce conflit d’intérêt implique et mouille certaines autorités administratives, gracieusement employées et rémunérées puis véhiculées à travers des relations de famille, par monsieur NANA SINKAM.

19) – Les Bangous sont aujourd’hui fondés, à s’interroger lourdement sur les différents rôles joués par le ROI Bazou, y compris quelle genre de conseils et d’éducations il entend distiller aux enfants, à ses sujets, à la postérité. En effet le ROI Bazou venait régulièrement passer du temps avec le ROI TAYO II dans son palais à Bangou, et le présentait comme son meilleur ami et confident. Une fois ce dernier parti et à peine son corps gardé, il commence à le calomnier et à promouvoir une campagne contre lui. Faut-il conclure qu’il venait en espion en mission, en ami avec un couteau bien aiguisé et tranchant caché dans son sac ?

20 – Nous préférons, et de loin, rester à notre niveau, avancer à notre petit rythme avec amour, solidarité, fraternité et respect de nos coutumes et de nos traditions dans la vérité, plutôt que de subir les affres d’une élite fortunée, qui du reste n’a aucun de ses enfants dans le pays, qui ne vit pas dans le pays, qui déverse son argent, pour diviser, répandre la haine, détruire nos valeurs et piétiner nos rites, inviter des forces externes à venir humilier notre village, et se ficher éperdument de tout ce qui et de tous ceux qui, constituent notre intelligence, notre sagesse et notre génie.

EN CONCLUSION

a) - Comment peut-on imaginer, que dans un village, un seul individu croit pouvoir avoir raison contre tous les notables qui portent, gardent, et assument tous les symboles des coutumes et traditions ? Comment peut-on penser que toutes les élites valeureuses, politiques, intellectuelles, économiques et même spirituelles, aient se laissent piétiner, moquer, insulter et humiliés par un seul individu qui n’a pour seul argument que la force de la corruption et l’utilisation des billets de banque pour profaner nos valeurs ?

b) - Aux dignitaires qui s’hasardent à se mêler maladroitement des affaires traditionnelles de Bangou, nous leur prions de cesser ces ingérences insidieuses qui sont dénuées de toute base légale, et mieux de tout fondement coutumier incontestable.

c) - Des centaines de titre de premières pages de journaux et des télévisions négociés à grands frais, ne changeront pas la réalité du rejet de monsieur NANA SINKAM par la très grande majorité des Bangou.

d) - Les Bangou sont unanimes sur leur refus de voir leur village sombrer dans une autre rébellion ouverte, car c’est à cela que mène la campagne haineuse, provocatrice et honteuse qui présente le nouveau ROI Bangou, comme le ROI du RDPC, le ROI du Gouvernement, le ROI de Paul BIYA, pendant que l’imposture installée dans la concession privée de monsieur NANA SINKAM serait le ROI du peuple.

e) Nous proclamons de façon unanime, nous Notables et Elites Bangou, que le ROI TAYO II Marcel a été notre ROI et qu’il a été sans reproches.

f) Nous Reconnaissons TCHIHOU TAYO ARNAUD, son fils, âgé de 31 ans, successeur testamentaire arrêté par les NEUF NOTABLES et présenté publiquement à la population par le Préfet des Hauts plateaux en présence de plus de 25 ROIS, de membres du gouvernement, des élus de tous les niveaux et de nombreuses personnalités, comme notre nouveau ROI en cours d’initiation./.

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