Elections locales : Le Sdf va-t-il continuer sa descente aux enfers ?
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Elections locales : Le Sdf va-t-il continuer sa descente aux enfers ? :: CAMEROON

A quelques semaines de leur organisation au Cameroun, les cadres de ce parti restent optimistes alors que des analystes politiques estiment qu’il court un risque réel d’effacement.

Le Social Democratic Front (Sdf) a organisé le samedi 19 janvier 2019, la première réunion ordinaire du Comité exécutif national pour l'année 2019. D’après nos sources, la réunion qui s’est tenue au domicile du président du parti, Ni John Fru Ndi, à Nkolfoulou visait à évaluer le plan mis en place après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Selon les rapports, la nouvelle vision veut améliorer les résultats décevants du parti lors des prochaines élections au Cameroun. Il s’est agi également au cours de cette rencontre d’élaborer des stratégies permettant au Sdf de retrouver sa place politique lors des prochaines élections. En rappel, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto avait damé le pion à l’ancien parti leader de l’opposition. La place de deuxième au classement des partis politiques ayant concouru lui a été arrachée par le MRC et s’étant réuni au lendemain de l’élection, le parti avait présenté des excuses aux Camerounais pour sa contreperformance.

Le Sdf est arrivé à la quatrième position avec un score de 3,35%. Les militants du Sdf avaient indiqué que lesdits résultats ne reflètent pas leur véritable poids politique. Les dirigeants du Sdf avaient alors attribué en partie leur échec à la situation sécuritaire qui prévaut dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. «Notre fief électoral ne présentait pas les conditions de tenue régulière d’une élection », a reconnu le secrétaire général du Sdf, Jean Tsomelou. Trois mois après la dernière présidentielle, le Sdf est-il capable de transcender les piètres performances enregistrées lors de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les autres élections auront lieu au Cameroun. Le portail de la diaspora camerounaise en Belgique. Le Chef de l'Etat a confirmé au palais de l'unité, le 16 janvier 2019, leur tenue même s’il faut lire dans une boule de cristal pour déterminer avec exactitude à quelle date précise ces échéances électorales se dérouleront dans les prochains mois. Alors bien d’observateurs se demandent si le Sdf a déjà tiré les leçons de sa débâcle.

Parmi les élections qui auront lieu au Cameroun cette année, il y a celle des exécutifs régionaux, ainsi que les élections législatives et municipales. A la question de savoir si le Sdf peut renaître, Ahmadou Sehou, auteur de l’ouvrage «L’opposition en panne», historien et analyste politique reste pessimiste. Pour lui, ce parti « est installé sur une mauvaise trajectoire. Il a perdu son socle électoral anglophone du fait de cette crise sécessionniste qu’il n’a pas vu venir et qu’il n’a pas su récupérer. D’où son expulsion de la scène par ce conflit. Il a perdu son électorat de l’Ouest et du Littoral au profit du MRC avec l’arrivée sur la scène politique nationale pour la première fois d’un leader politique Bamileke d’envergure. La tribalisation du vote observée de plus en plus est le résultat des discours qui poussent plus aux replis identitaires qu’à la fédération des intérêts au plan national. De ce fait, n’ayant aucun discours captivant en direction des autres régions du pays, le Sdf va continuer inexorablement sa descente réelle aux enfers avec un risque réel d’effacement ».

A ses yeux, changer l’ordre politique est une question de rapport de force. La posture actuelle du Sdf le dessert par sa fragilité et son incapacité à trouver les moyens de rebondir. C’est donc une manière de faire la politique qu’il faut changer en s’inventant un nouveau discours, en donnant place à de nouveaux acteurs, en ciblant un nouvel électorat. En un mot, en adoptant un nouveau logiciel, une nouvelle façon de faire de la politique. « En est-il capable ? J’en doute fort ! Avec les orientations connues de son leadership actuel et surtout son peu de volonté à se remettre en cause », a-t-il ajouté.

La toute première session ordinaire du Sdf qui a eu lieu le samedi 19 janvier 2019 à Yaoundé a-t-elle vraiment posé les balises pour regagner le terrain politique lors des prochaines échéances électorales ? Interrogé sur cette déconvenue qui a laissé des traces au sein du parti hier lundi 21 janvier 2019, Jean Tsomelou s’est dit confiant pour la suite. « Nous avons tourné la page de la présidentielle d’octobre 2018. Nous allons participer aux prochaines élections. Nous ne pouvons pas boycotter ces élections car nous sommes un parti national. Nous avons des élus sur l’ensemble du territoire national. Les autres élections sont locales. Je ne souhaite pas commenter les avis des autres analystes et partis politiques mais tout va se jouer autour du poids des candidats sur le terrain. Maurice Kamto ne sera pas candidat à Dschang, à Bandjoun, Mbouda, etc », a-t-il précisé. Selon Jean Tsomleou, les militants du MRC font du bruit dans les réseaux sociaux. « Il y a des hommes crédibles sur le terrain et je peux vous assurer que ce sera très compliqué pour le MRC.

L’élection locale n’est pas l’élection présidentielle. Nous attendons et sommes optimistes au vu du travail abattu », a-t-il ajouté.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo