Cameroun, Grande interview :  El Aboubakar Ousmane Mey, « le parti du Grand-Nord est enfin né »
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Cameroun, Grande interview : El Aboubakar Ousmane Mey, « le parti du Grand-Nord est enfin né » :: CAMEROON

Pour sa deuxième grande interview sur Camer.be, El Aboubakar Ousmane Mey , président de l’Alliance Nationale Camerounaise nous reçoit dans les bureaux de son parti politique à Garoua. Entre deux rendez-vous et des multiples sollicitations, il a accepté de répondre à nos questions. . L’homme n’a surtout pas perdu son sens critique, même si, dans l’entretien qui va suivre, il n’hésite pas à mettre des gants. Lisez ...

Bonjour monsieur Aboubakar Ousmane Mey. Plusieurs médias camerounais ont annoncé récemment la création d'un nouveau parti politique dont vous êtes le président. pouvez vous confirmer ou infirmer cette info?

C’est juste, nous avons soldé des aspirations qui nous tenaient sérieusement à cœur pour des raisons de « survie » politico-régionale, face à l'obstination de la machine mise en place par les hommes du renouveau qui ont scrupuleusement élaboré un diagramme de paralysie des trois régions du Grand-Nord, appareillé à l’élimination physique de certaines personnalités de ces même régions qui formaient en début de conspiration une seule province.
Face à la virulence des hommes du 6 novembre à ruiner sans indulgence l’équilibre socio-économique durement acquis sur plus de 70 ans par les hommes et femmes du septentrion, il fallait en urgence trouver un revêtement politique et protéger cette partie du pays de la nudité que nos détracteurs persistent à nous coller.
Nous avons consulté autant de compatriotes que possible à l’intérieur et à l’extérieur du Cameroun. La plupart considèrent comme nous, qu’un Grand-Nord en débris est un danger pour tout le pays et même la sous-région.
Certains analystes politiques ont interprété la démarche comme étant tribaliste, mal venue et opportuniste, alors même que des échanges partagés avec divers responsables politiques des dix régions du Cameroun, convergent assurément vers une réparation du Grand-Nord avant toutes actions politiques d’envergures.
Cela y va de l’intérêt de tout le monde d’avoir des jeunes qui travaillent, des femmes qui parviennent à faire soigner leurs gamins et à leur procurer à manger sans stress, des commerçants qui vaquent en sécurité à leurs activités, sans brimades des fiscs et des ‘zélés’ d’autres services techniques.
Pour l’instant, nous sommes loin du compte.
Si en plus nous mettons côte à côte le manque d’énergie et d’infrastructures devenu quasiment la chose la mieux partagée, chacun se retrouve à se questionner sur les longs discours politiques (RDPC, UNDP, FSNC, ADD, ANDP) tenus ça et là, par des frères du village !
Longtemps après le coup d’envoi de la période démocratique dans notre pays, avec toute la brillante ressource humaine en provenance du Grand-Nord qu’utilise le pouvoir, nous en sommes à regretter la période Ahidjo. Figurez vous que cela fait 36 ans qu’il n’est plus au pouvoir, et 29 ans qu’il est décédé.
Faites vous même l’introspection : A notre place, croirez vous à ces commerçants politiques (BELLO BOUBA MAIGARÏ, DAKOLE, AHMADOU MOUSTAPHA, ISSA TCHIROMA), qui s’étaient présentés comme opposants au régime de Biya, mais qui finalement sont tous assis sur la table à manger de celui là qui est la cause même de la misère décriée par leurs militants.
Je pense très aisément que le Grand-Nord a l’obligation de ressusciter le dispositif et régler la mécanique pour rattraper des alliés disponibles dans le Grand-Sud.
Dès que les choses iront, nous prospecterons partout dans la République et hors, dans le but de conglomérer toutes les énergies disponibles sur le champ politique.
Pour l’instant, nous allons nous atteler à penser nos blessures, parler entre nous !
Dans cette démarche, il nous faut le soutien des compatriotes d’autres Régions du pays car, le départ de Biya passera par un Grand-Nord robuste.

Quelle sera la spécificité ou l'originalité de cette nouvelle force politique?

C’est du septentrion que le président actuel tient son pouvoir. Tous les décrets dont Biya a bénéficié dans sa carrière au sein de l’administration camerounaise, sont de la seule signature du président Ahmadou Ahidjo.
Au finish ce dernier a rendu le tablier le jeudi 4 novembre 1982, au profit de qui… devinez !!! Paul Biya, qui lui succéda le samedi 6 novembre 1982.
S’il l’a vite oublié avec son entourage, nous le leur rappellerons à la première occasion.
Nous tenons d’ailleurs à dire à l’opinion de faire très attention aux margouillats qui se sont rependu sur le périmètre politique du Grand-Nord, ils ne sont pas très nombreux mais par contre très nuisibles, il faut leur barrer la route.
En scrutant notre condition politique, on se rend compte qu’il y a un imbroglio concernant la ligne de démarcation entre l’opposition et le parti au pouvoir.
C’est très embarrassant de voir que tous les chefs des partis politiques immatriculés Grand-Nord, sont assis sur des avantages familiaux, une sorte de sécurité sociale à vie.
Il sont là, on se connaît tous et là, ils savent que leur cause n’est pas vendable, les jeunes leurs en veulent terriblement.
Le régime a mis des moyens colossaux à leur disposition pour faire taire les voix du septentrion, ils n’y sont pas arrivés. Nous sommes blessés, meurtries, mais encore en vie et debout !
L’UDC et le SDF nous donnent une belle leçon sur cet aspect.
L’ANC veut le bien être de tous les camerounais, des amis et frères d’autres pays résidents ici.
Nous ne nous fatiguerons jamais de lutter pour ce bien être, avec pour mission, « retirer le pays des griffes des prédateurs pour la dignité du pacifique peuple camerounais ».
Tous ceux qui ont agi par la traîtrise et autres moyens d’ascensions répugnants pour accéder gamelle en main à la soupe, nous trouverons en face.
Ce pays nous appartient à tous, malheureusement il y en a qui eux, donnent l’impression que Dieu a offert le triangle national au roi vivant de Mvomeka.
Le Grand-Nord avait remis le pouvoir, il garde sa capacité de retrait.
Nous sommes déterminés à réaliser nos ambitions et je peux vous dire que la fin d’une époque n’est plus très loin.Le réveille sera brutal.

On sait que depuis des années, vous travaillez avec votre Ong dénommée Justice plus, sur le retour de la dépouille de l'ancien président du Cameroun, Mr Ahmadou Ahidjo, enterré à Dakar au Sénégal. Ce projet tiendra t-il toujours la route maintenant que vous portez la casquette d'un parti politique ?

En réalité du point de vu juridique il n’y a pas incompatibilité au contraire, le Président Ahidjo en tant qu’homme politique de la dimension qu’on lui connaissait, ne saurait être confiné à une démarche associative à caractère humanitaire et apolitique.
Il y a plusieurs aspects qui relèvent surtout du politique, malheureusement, aucun homme politique sérieux n’a voulu porter le sujet où il fallait.
Les uns et les autres ont prit goût à animer la galerie des plateaux Tv et émissions radio, sans plus. Un candidat malheureux aux élections présidentielles d’octobre 2018 a fait l’exception en se rendant à Dakar sur la tombe du président pour la bonne cause, sauf que la proximité du voyage avec les élections a fortement endommagé sa présomption à porter noblement la cause.
Toute fois ce fut un coup politique d’envergure qu’il faut maintenant consolider dans les deux chambres représentatives.
Nous nous battrons pour accéder à l’hémicycle lors des législatives 2019, pour une défense sans reculades de nos projets, précisément celui très sensible du Président Ahidjo.
Nous serons inconditionnels là dessus !

Où en êtes vous avec les différentes démarches et qu'est ce qui bloque le retour de la dépouille de monsieur Ahidjo au Cameroun ?

Nous avons en effet buté sur un refus méprisant du président Biya à prendre les choses en mains, alors même que tous ceux que j’ai rencontré faisant partie du cercle dirigeant, donnent l’impression d’être aussi préoccupés que nous autres.
En avril 2016, nous sommes restés trois heures d’horloges à échanger avec Mr Martin Belinga directeur du cabinet civil à la présidence de la république.
Entre ses coups de fil, mes gorgées de coca et bouchées de cacahuètes que sont maître d’hôtel m’avait proposé puis offert, les entrées et sorties de son garde corps et sa secrétaire, j’avais réussi à l’interpeller au bout de deux heures, sur l’aspect humanitaire du rapatriement.
Il m’avait paru surpris de découvrir que le président Ahidjo n’avait jamais touché sa pension et que sa veuve Mme Germaine reste effectivement dans la même situation.
C’était pénible pour moi de voir un si haut responsable de l’Etat, tomber de haut.
A la fin il s’en était remis aux conclusions du président Biya sur France 24, non sans s’être dédouané durant une heure d’horloge, me servant au passage leur première rencontre avec le président Ahidjo dans les années 70 à Léopoldville (Kinshasa)
Je m’étais également rendu à Ndomkol chez le Ministre Jean Fouman Akam.
Conseiller juridique du président Biya, il m’avait très patiemment et longuement écouté sous sa véranda pour la même cause, me révélant au passage qu’il fut durant de longues années secrétaire du conseil supérieur de la magistrature sous Ahidjo.
Il a fini par me demander de saisir le chef de l’Etat en personne par écrit, et m’offrit un coca (mon choix), pour la conclusion de notre rencontre.
Le plus délicat se trouve ailleurs !
L’ambassadeur itinérant Mohamadou Ahidjo fils du président lui même se présente comme obstacle majeur de ce rapatriement.
Il est aujourd’hui le plus grand détracteur quand aux démarches qui sont en cours, et fait suivre pratiquement tous nos mouvements par des bouffons sans envergures idéologiques.
Sa sœur Aminatou ne fait pas mieux, et préfère la cachette feutrée que lui procure le régime qui a condamné son père à mort.
Les deux nous donnent exactement l’impression de « deux mendiants assis sur de l’or et qui tendent les mains aux contribuables camerounais et sénégalais». Et quand en plus vous découvrez qu’ils ne se sont jamais adressés un seul mot depuis le retour acrobatique hyper médiatisé de la benjamine, vous réalisez avec beaucoup de peine, qu’il y en a qui n’ont pas de cœur. Mais je puis vous rassurer, nous ne laisserons jamais tomber le président Ahidjo. Il est dans nos cœurs et le restera à jamais, n’en déplaise aux ingrats.

Que pense la famille Ahidjo de ce projet qui vous tient à cœur depuis des années ?

La famille Ahidjo pour moi, c’est tout le Cameroun, c’est l’Afrique. Notre frère aîné dans cette triste histoire, c’est Paul Biya.
C’est à lui que le président Ahidjo nous avait confié, aujourd’hui, il ignore c’elle qui est restée 32 ans aux coté du président et l’a accompagné dans les moments heureux aussi bien que troubles.
C’est elle Mme Germaine Ahidjo qui seule, a porté son veuvage, rejetée par la république. Le Président Biya sous divers prétextes nous a tous laissé tomber, car pour nous, la réhabilitation du président Ahidjo demeure la première démarche à entamer. Ahidjo était le père de la patrie!

Avez des nouvelles de Aminatou Ahidjo ?

Elle a profondément déçu le septentrion, aucune nouvelle d’elle, mais je sais par quelle voix la joindre au besoin.
Nous attendons fermement l’occasion pour qu’elle réponde aux multiples interrogations qu’elle a provoqué en se jetant dans les bras du pouvoir qui maintien sa mère, ses sœurs et bien de gens au tour d’elles en exile , en plus des restes de son géniteur condamné à mort se trouvant au cimetière de Yoff à Dakar. Personnellement, cette compatriote a excellé dans le parricide, tout ça pour des miettes.

Votre parti politique l'ANC est t-il un parti politique Ahidjoiste ?

Votre question me semble sournoise, mais je ne me débarrasserais pas d’elle. Le premier parti Ahidjoiste est bien celui au pouvoir (RDPC), qui à la base fut fondé en 1958 (UC), puis transformé en 1966 (UNC).
La course au avantages et la gloutonnerie des uns et des autres a contribué à muter les éléments UNC en RDPC, pour mieux tenir certains influents compagnons politiques d’Ahidjo, qui en savaient un peu trop sur la marche de la république.
A la réinstauration de la démocratie en début des années 90, le phénomène (UNDP = Ahidjo) que nous avions pris pour argent comptant, nous a livré mains et pieds liés à un véritable gang de braqueurs politiques. Y trônait comme chef Mr Bello Bouba Maigari, dont l’image rappelait véritablement les années de confiances.
Samuel Eboa qui les avait rejoint à notre grand bonheur, cautionna définitivement l’avènement d’une nouvelle air, telle que souhaitée par une large majorité de nos concitoyens. Cela tourna à une guerre aux couteaux, Eboa fut jeté dehors et le gang explosa en plusieurs composantes mafieuses. 27 ans après ce faux départ, les mêmes qui ont construit le château de cartes de l’UNDP sont encore aux affaires, sous différents vernis.
En 2002, ils ont revêtu un autre mentaux (Mémorandum) et chipés des strapontins au détriment du peuple meurtri.
Il fallait au vu de ces quelques faits d’armes trouver un autre moyen de défense, pour la survie du Grand-Nord, Et c’est pourquoi, nous voilà !

Vous vous présentez comme le président de l’Alliance Nationale Camerounaise. Quand est ce que fut crée cette formation politique et comment avez vous procédé pour en être à sa tête?

Mr Baba Youssoufa décédé en 2006 est le fondateur de ce parti qui fut légalisé par arrêté du MINAT le 31 décembre 1991.
Nous pensions au départ procéder comme tout le monde et déposer un dossier de demande de légalisation d’un parti politique auprès des instances de tutelle.
Mais chemin faisant, il nous avait été rapporté que cela prendra beaucoup de temps vu que l’Elite du Grand-Nord à Yaoundé ne compte pas laisser l’affaire se dérouler telle que nous l’envisagions et que par conséquent, il serait avantageux pour nous de trouver un outils disponible, vu le très peu de temps qui nous restait à concrétiser l’acte.
La démarche nous a conduit comme vous le constatez vers l’ANC que nous avons exhumé 12 ans après le décès de son fondateur.
Il a donc été convenu qu’étant le plus disponible à mener le combat, la tâche me revenait de dépoussiérer l’ANC pour en faire un parti du Grand-Nord digne de confiance et rassembleur des autres Régions du triangle national. Nous procédons en ce moment même à la création d’organes de bases, à la suite de quoi nous tiendrons un congrès probablement en fin Mars 2019. Nous avons déjà une antenne en France en charge de l’UE, qui facilitera l’approche aux compatriotes de cette zone. Nous ferons une descente en Afrique de l’Ouest également pour les besoins d’implantations signalées.
A l’intérieur du pays, les choses vont plus vite que prévues et c’est temps mieux pour nous.

Vous entrez en activité dans le grand nord qui a largement selon les chiffres du conseil constitutionnel plébiscité pour Paul Biya et le Rdpc à la récente élection présidentielle. comment allez vous procéder pour changer la donne dans cette partie du territoire camerounais ?

Vous êtes me semble t-il bien informé ! Et donc si c’est le cas, vous aviez appris aussi que le président Biya pour toute sa campagne électorale n’a fait honneur qu’à l’extrême-nord, en tenant son seul meeting dans la capitale régionale Maroua pour 13 minutes de discours, devant une population mobilisée de toutes parts. Je ne pense pas que 13 minutes de discours peuvent convaincre pour un choix d’une aussi cruciale élection. Il s’agît de plébisciter un individu pour 7 ans de mandature.
Le mobile est ailleurs, il n’y a pas eu de véritable contrat de vote. Notre devoir est de renverser la table, c’est notre mission.

Vous êtes le frère aîné du ministre ALAMINE OUSMANE MEY, et cadet du Sg du Minculture Mr MOUTHAR OUSMANE MEY (membre du comite central du Rdpc). Votre positionnement politique ne risquera pas de vous séparer sur le plan politique et familial ?

C’est en effet mes frères, je vous rappel simplement que des camerounais sont morts (6) à Bamenda en 90 pour que nous ayons cette liberté démocratique. C’est un droit régalien dont tout camerounais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest doit jouir. Cela ne doit être entaché d’aucune restriction, quelque soit le lien de famille ou la posture sociale des uns ou des autres. Mais rassurez-vous, ça se passe ailleurs ! Les deux réunis ne peuvent pas remplir un salon de coiffure avec de militants, simplement parce qu’ils n’ont jamais été politiques. C’est très intéressant de savoir que notre feu père était d’une intégrité morale indiscutable, et son humilité a beaucoup marqué ceux qui l’ont connu. Le président Biya le savait mieux que tous.
En pleine tripartite de 92, le Général Asso en compagnie de deux autres personnalités, l’avait rencontré lui proposant d’être PM en lieu et place de Sadou Hayatou qui se démenait tant bien que mal à conduire les travaux herculéens de cette tripartie surchauffée. Il déclinât cette proposition venue du sommet avec des propos très courtois.
Il savait depuis le début que le navire prenait de l’eau.
Quand Marafa fut mis hors d’usage, le rayonnement de l’outil politique RDPC se trouva terni et l’image devait être restauré d’une manière ou d’une autre. Je vous laisse deviner la suite.
Accessoirement, examinez de près les résultats qu’offres les différentes politiques managériales du gouvernement entier du quel ils tirent leurs prestiges. Les échecs se multiplient (retrait CAN) et les infrastructures sont en lambeaux, en plus du contexte sécuritaire très dégradé au Nord-Ouest et Sud-Ouest. Depuis la baisse salariale de 1993, aucun réajustement de ce coté n’a vu le jour en faveur des fonctionnaires camerounais aujourd’hui clochardisés.
Tout est mis à contribution pour que la république fonctionne en royaume, où le roi central délègue ses attributs aux roitelets qui exigent à leurs agissements les déférences du peuple pourtant souverain.
En même temps, vous avez encore et toujours les célèbres Boko Haram qui ne cessent de venir faire du shoping quand ils le veulent bien, emportant des vies humaines ou des captifs pour leurs macabres activités. Le Vice-PM Ali Amadou a reçu sans invitation la visite d’un commando BH dans son domicile de Kolofata où des vies ont été supprimées, son épouse enlevée.
A Fotokol en une très courte matinée, 137 personnes ont également péries égorgées ou fusillées.
Ce 24 décembre 2018, dans la nuit, le chef du village Yokotodou dans l’Adamaoua a été enlevé par des inconnus. Toutes ces informations nous sommes d’accord, ne font pas sourire. Mais le Président de la république n’a jamais mis ses pieds à Maroua capitale régionale ou ailleurs pour compatir ou relever le moral des troupes, face au déchaînement des évènements qui frappent durement ses populations dont son homme de main Ali Amadou, qui en fut victime.
Alors, si le dénoncer c’est ternir l’image d’un membre du gouvernement, eh bien, que la messe soit dite.


Dans le grand nord, des dizaines de villages sont aujourd’hui inhabitables donc inhabités à cause de la présence active de Boko haram, des enfants,ne vont plus à l’école ou sans domicile. Qu'est ce l’alliance nationale camerounaise propose pour sortir de cette crise ?

Il y a un amoncellement de plusieurs problèmes de types très différents. Vous avez en premier la corruption du système gouvernant qui n’agit qu’en son temps pour des cas pourtant classés urgents, quand il y va de l’intérêt personnel des hommes qui l’incarnent.
En évidence, il faut lorgner également le caractère tribaliste du déploiement des ressources humaines de la fonction public, à l’exemple de la récente nomination du DG de l’ENAM.
Ces deux éléments sont nocifs à la bonne marche de l’administration, qui se retrouve à servir des intérêts autres que ceux de la nation.
Les compétences sont torpillées au profits des penchants et copinages, pendant que le pays a des problèmes de survie.
Le président de la république a bien envoyé le premier ministre évaluer la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, mais jamais il n’est venu (le PM) dans l’extrême nord évaluer les dégâts, encore moins dans l’Adamaoua où les prises d’otages ont explosé de très nombres villages.
Ces populations clochardisées et en vadrouilles pour avoir été éjectées de leurs fiefs, sont à la débrouille et se transforment aux grès divers des circonstances, en potentiels dangers pour la Nation.
La situation humanitaire est en chute libre depuis très longtemps, mais cela n’intéresse pas les gouvernants qui se contentent de manipuler les chefs traditionnels sans ressources, face à des situations où l’Etat devait prendre ses responsabilités.
Nous pensons qu’il y a beaucoup à faire là dessus, et la convocation d’un grand débat national correspond à l’ampleur de la tache.

La situation au sud-ouest et au nord-ouest du Cameroun n'est guère reluisante, en tant que homme politique, qu'en pensez vous ?

Cela est déplorable à tout les niveau et mérite une très grande attention.


L’ANC à d’imminents membres dans ces deux régions du Cameroun et à chaque fois qu’il y a des mauvaises nouvelles, nous avons des sueurs froides.
Il y a eu trop de morts, ça fait beaucoup de morts. Il est incroyable de vivre ce qui s’y passe et continuer son sommeil à point fermé au palais de l’unité.
Les crimes sont multidimensionnels, inadmissibles et condamnables pour tous.
En félicitant nos forces de l’ordre pour les risques au quotidien, je voudrais condamner les responsables politiques qui ont tout fait pour reculer devant les négociations. Le Cardinal Tumi cherche encore où poser son communiquer de pourparlers.
Il faut une rencontre au sommet entre les hommes de Dieu, les hommes politiques, la société civile et les chefs traditionnels. Il faut le dialogue.

En dehors du Cameroun, disposez vous des antennes de votre formation politique au niveau de la diaspora et comment procéder pour être membre ?

Nous venons fraîchement de designer Mr Konaté (+33679884809) pour porter la lourde charge du déploiement en France. C’est son bureau qui vulgarisera nos activités dans le périmètre de l’EU.
Il est très dynamique et ouvrira très vite les couloirs pour les adhésions quand à ceux qui sont intéressés.
Il est chargé de la mise en place du site Internet pour permettre en un clic de découvrir le monde de l’ANC.
La situation du dossier Ahidjo est également passée dans nos échanges, il est question d’intéresser la diaspora sur le cas de la pension qui n’a jamais été reversée.
Si tout va bien je pense qu’ils se rendront même à l’Elysée.

Un dernier mot à l'intention de nos lecteurs ?

Merci de m’avoir donner l’opportunité d’exposer notre lecture des choses à l’ANC, sachez que plus rien ne sera comme avant dans le Grand-Nord.
Je saisis l’occasion pour présenter à vous même et à tous vos collaborateurs mes vœux les meilleurs pour cette fin d’année et vous souhaiter bien meilleurs 2019.
Ces mêmes souhaits je les veux pour vos millions de lecteurs pour qui, je réserve bien de révélations l’année qui s’annonce, inchalla ! Merci et meilleurs vœux 2019 !

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