Le Pr. Maurice Kamto a achevé une rencontre palpitante avec les populations de la capitale économique, Douala, qu'il a tenu en haleine pendant près de 2 heures, sous les cris de "Kamto, président, Kamto, président".

« Je ne suis pas venu ici vous dire aujourd'hui le résultat de mon voyage en Ethiopie, je suis venu apporter ma compassion à nos camarades qui ont été torturés lors des manifestations pacifiques du 27 octobre 2018 ». Tel est en substance le propos tenu par Maurice Kamto au siège régional du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), sous les ovations de milliers de personnes.

La circulation a été sérieusement perturbé lundi après-midi sur le tronçon Lycée de Deido-Camtel Bépanda, du fait d'une foule immense spontanément massée sur la route pour réserver un accueil des plus chaleureux à l'homme politique de retour d'un voyage de 48 heures au siège de l'Union Africaine, où il s'est rendu vendredi, pour défendre la victoire acquise par les urnes du peuple camerounais à l'occasion de la dernière élection présidentielle, mais détournée par les "institutions républicaines" sous la férule de Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans.

Candidat victorieux de la dernière élection présidentielle s'exprimant en français et en anglais, a réaffirmé son engagement à maintenir allumée, la flamme combative du peuple camerounais jusqu'à la victoire finale et demandé à son auditoire de ne pas baisser les bras, car lui, il n'abandonnera pas. « Mais de manière pacifique », a insisté l'homme qui n'a pas manqué de souligner que le camp des usurpateurs s'est livré à une violence inouïe depuis la fin du scrutin, à telle enseigne que des militants du Mrc sont gravement blessés à ce jour.

Maurice Kamto a rappelé que des combattants de la démocratie en général et des militants du Mrc passent en justice le 4 décembre prochain, et affirmé qu'il ne les laissera pas tomber : « Nous utiliserons tous les moyens de droit pour qu'ils sortent du tribunal libre. ». Il en a profité pour appeler à la mobilisation de tous, lors de cette audience du 4 décembre au cours de laquelle Me Michèle Ndoki, cadre du Mrc et 41 autres personnes, devront répondre des charges graves d'apologie des crimes et des délits, d'appel à l'insurrection et de refus d'obéir à l'autorité administrative. A ses côtés, on pouvait apercevoir de nombreux autres cadres du Mrc et de la coalition qui a soutenu sa candidature à la dernière élection présidentielle d'octobre 2018.

Il faut cependant noter que cette fois-ci, ni Maurice Kamto, ni les personnes mobilisés au carrefour Quifeurou Grand Moulin, n'ont été d'aucune manière violentés par les forces de l'ordre. Pas plus qu'on n'a enregistré le moindre désordre venant de la population. A peine une demi-dizaine de policiers s'affairaient à fluidifier la circulation, étant entendu, que les passagers de la plupart des véhicules passant par là, demandaient à descendre ou s'arrêtaient spontanément, dès lors qu'ils étaient informés que c'est "le vrai président élu du Cameroun" qui était là, perché au dernier niveau de l'immeuble qui abrite le siège régional de son parti à Douala.

C'est la preuve, s'il en est, que l'on n'a pas besoin d'infantiliser les Camerounais, en cherchant toujours à leur mettre une inutile laisse à chaque fois qu'ils éprouvent le besoin de manifester leur sentiment.