09 personnes enlevées en trois jours
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Les villages reculés de cet arrondissement de la Vina deviennent un vivier pour les ravisseurs.

Le 06 mars dernier, quatre personnes ont été enlevées dans le village Tchabbal Assora sis après Tello, dans l’arrondissement de Bélel. L’une de ces victimes, le nommé Saidou, la cinquantaine, comme ses compagnons de misère, n’a plus donné de nouvelles. «Sa femme l’a appelé et quelqu’un a répondu, lui disant que ce téléphone ne lui appartient plus. Elle a encore essayé, le téléphone ne passait plus. Saidou qu’on a enlevé, n’a rien, à part ses deux femmes et une marmaille d’enfants», confie un proche de Saidou.

Entre le  06 et le 08 mars, des sources dans l’arrondissement de Bélel, affirment cinq autres personnes ont été enlevées, notamment dans les villages Kona Hahéré, Mbalang Modibbo, Baboua et Magoloum. En outre, sur la route de Bélel, entre Mbang et Bélel, le fils d’Alhadji Yéro a été enlevé à la même période. «On l’a sorti du car et on est parti avec lui. Comme quoi, ces gens savaient qu’il était dans ce véhicule. Donc, il y a des complicités », s’indigne un fils de l’arrondissement.

D’ailleurs, cette insécurité n’épargne plus la zone urbaine. Le 05 mars dernier, un garçon de 11 ans, fils d’Alhadji Djobdi, a été enlevé au quartier Yarbang à côté du lamidat de Ngaoundéré. «Des gens sont venus dans l’après-midi avec une moto et l’ont seulement pris devant leur maison», informe une source. Des cas qui font lancer un appel à l’intervention rapide des élites de l’Adamaoua. «Il faut que l’Association des ressortissants de l’Adamaoua (ARA) rassemble les filles et fils de l’Adamaoua pour en parler ; ça urge. On ne peut plus passer une journée dans les villages reculés de la région sans qu’on enlève une personne.

Tout ça a commencé comme des amusements, mais c’est autre tournure que ça prend. Quand on pense que ce sont des petits voyous, drogués, Mbororos, Centrafricains, Tchadiens, qui viennent s’amuser comme ça avec les vies des autres, c’est encore plus écoeurant. Prenez le cas du vieux de 80 ans qui a été tué à Kobi, avant Mbang. Ils ont appelé ses enfants pour aller chercher sa dépouille. Où sont les députés, ministres, sénateurs ? Si on laisse faire, bientôt, les gens viendront enlever les autres en plein centre-ville comme un jeu», s’indigne un fils de Ngaoundéré. Mais l’élite est accusée d’attentisme par certains.

«C’est l’égoïsme qui fait prospérer le silence des élites, puisque dans tous les cas, leurs familles ne sont pas inquiétées. Ils savent seulement revendiquer que l’Adamaoua n’a que trois ministres. Ces trois font déjà quoi pour qu’on ajoute ? On a eu un membre du Conseil constitutionnel récemment, le PCA de Camrail et le vice-président de la Commission nationale du bilinguisme et du multiculturalisme. C’est suffisant. Il faut déjà agir pour qu’on arrête cette hémorragie causée par les enlèvements », tranche un jeune cadre originaire de Bélel.

D’aucuns attendent même bien plus de ces élites pour lesquelles ils chantent et dansent, une fois chacune de leurs arrivées annoncée dans l’Adamaoua. Et de proposer des couvre-feux la veille des marchés dans certaines zones où sévissent des ravisseurs afin de mieux les traquer. L’ARA, dont ils appellent de tous les voeux une assemblée pour tabler sur l’insécurité, préfère ne pas se prononcer pour le moment. Nana Djibrilla, un responsable de l’association et ancien député de Bélel, a dit ne pas être disposé à parler de cette affaire.

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