Afrique, Débat: Pourquoi les jeunes du Cameroun rêvent seulement partir pour des cieux nouveaux ?
AFRIQUE :: LE DéBAT

Afrique, Débat: Pourquoi les jeunes du Cameroun rêvent seulement partir pour des cieux nouveaux ? :: AFRICA

Ce 11 février 2018.Ce sera une journée d'intenses activités réservées à la jeunesse camerounaise. Mais, les jeunes de la génération sacrifiée seront-ils de la fête ? En 52 ans, rien ne leur aura été épargné: ils n'auront connu que deux Présidents de la république, ils auront flirté avec le pouvoir néocolonial, avec des assassinats divers; ils auront connu des insurrections, des émeutes,  ils n'auront connu que de crise sociales diverses, de chômage, de SIDA, le tout noyé dans un horizon bouché couplé d'un avenir incertain. 

Dans tous les quatre coins du Cameroun, toute la jeunesse vibrera au rythme des festivités de la 52ème édition de la fête nationale de la jeunesse. Comme d’habitude, les jeunes du moins pour ceux qui y croient encore à un miracle au Cameroun,  le message du chef de l'Etat qa une fois de plus embrassé le répertoire du déjà entendu souvent noyé dans les challenge hasardeux et habituelles.

La jeunesse camerounaise désespérée cherche toujours ses marques sous l'œil d'une kyrielle de maux qui la minent. Dans certaine de nos campagnes, des centaines voire des milliers de jeunes se retrouvent entassés dans les salles de classe, mal assis devant un nombre insuffisant d'enseignants. Ce phénomène n'épargne pas certaines écoles primaires de nos grandes cités.

Quelle formation attendre de ces innocents ?

Au Cameroun, dans un environnement de pauvreté, les jeunes filles ont tendance à avoir des rapports avec plusieurs hommes pour gagner de l'argent ou alors à se lancer dans la prostitution. Les jeunes hommes, surtout les enfants de la rue, finissent aussi par accepter les avances des homosexuels pour les mêmes raisons, et la même fin pour le bonheur du virus du SIDA.

Le constat est clair : Le sida est présent dans les milieux jeunes et même vieux  et ne cesse de tuer. Tout ceci représente un danger pour cette jeunesse et pour les générations futures.

Dans nos grandes cités par exemple, il suffit d'organiser très tôt le matin une rencontre de football dans l'un de nos stades inoccupés. Vous vous retrouverez noyés dans une kyrielle de spectateurs. Ce sont tous des jeunes qui n'ont rien à faire ; preuve patente de la montée du taux de chômage. Ce phénomène n'épargne pas les jeunes qui ont eu la chance de pousser très loin avec les études. La jeunesse camerounaise d'antan avait fréquenté les grandes écoles et les universités étrangères et avait produit ses compétences incontestables mais qu’a-t-elle fait pour son pays ? .Piller les ressources de l’Etat, fruit du pauvre contribuable.

La jeunesse d’aujourd’hui, à l’image ce celle d’hier,  si elle n'a pas triché, elle se laisse prendre par le piège de l'obsolescence des mœurs avec toutes les conséquences que cela comporte.

La jeunesse camerounaise veut clairement et simplement accéder au savoir, à la formation et à un meilleur avenir. Mais comment y arriver ? Equation difficile à résoudre.

La seule alternative pour les jeunes : Fuir ou subir ?

Combien sont ces jeunes qui rêvent seulement partir pour des cieux nouveaux parce qu’ils n'y croient plus en l’avenir dans notre pays ?

Il est dit du Cameroun que les poissons meurent de vieillesse, que la nature est si généreuse qu’une semence jetée dans la nature pousse sans aucun soin particulier et donne du fruit.

Les lobbys divers se sont donnés des  moyens logistiques pour détruire à grande échelle le Cameroun afin de  réaliser des superprofits sur le dos des pauvres citoyens qu’on continue à endormir dans la notion de la jeunesse. 

Conséquence : Le peuple victime, réduit à la misère la plus totale, subissant des traitements les plus déshumanisants est obligé d’aller mendier chez les voisins à des milliers de kilomètres..

Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus qu’une alternative : Subir ou s’exiler dans un pays où ils peuvent retrouver la liberté, la dignité humaine qu’ils ont perdu dans leur propre pays où ils deviennent des étrangers.

Aujourd’hui des milliers d’immigrés  camerounais se trouvent par exemple en Europe en prise entre deux feux. D’une part les horreurs qui les attendent dans leurs pays respectifs en cas d’expulsion, d’autre part la traque dont-ils font l’objet devant les polices des frontières ou de l’immigration. Inutile de revenir sur les  conditions de rétention des étrangers en attente d’expulsion ou mieux encore sur la vie quotidienne de ceux qui pavanent dans le désert « No Man’s land » marocain

Il y a de cela un peu plus de cinq mois, un chercheur dans une université belge affirmait à Bruxelles qu’en Afrique centrale de nos jours, les jeunes camerounais sont parmi les plus nombreux  qui sillonnent le monde entier à la recherche de leur pitance journalière alors que leur pays regorge de toutes les matières et ressources utiles à leur épanouissement. Ce constat n'inquiète point le pouvoir de Yaoundé qui n'a jamais pensé à mesurer l'ampleur de cet exode massif des jeunes meurtris par la misère vers les pays étrangers.

Pour cela il faudrait que toutes les forces qui aspirent au changement et au progrès multiforme se mobilisent et dans un seul but: Améliorer les conditions de vie de l’Homme ; respecter et faire respecter les droits fondamentaux de l’Homme au Cameroun où  règne une  espèce dictature d’Etat.

Si le Cameroun veut continuer de se prévaloir d'un important capital humain dynamique, il faut qu'il ait un courage d'introspection et celui d'un sauvetage des jeunes qu'il s'est fait depuis 52 ans. Faute de quoi tout le capital des institutions de Brettons Wood peut y parvenir, rien n'y fera.

A 52 ans, on est supposé franchir un autre cap, celle de la sagesse et la vie abandonnant derrière soi les souvenirs de la jeunesse. Tant pis, on est toujours jeune même si à 52 ans on n’a jamais eu l’occasion de rédiger une lettre de motivation et un CV pour un emploi. De quelle jeunesse parlons-nous ? Lorsque les aînés refusent de montrer à la jeunesse le chemin, ce dernier, abandonné à lui-même se doit de le trouver lui-même. Il est temps de cesser d’instrumentaliser cette jeunesse. La preuve en est que tous les jours, lors des nominations dans les hautes sphères de la nation, on prend toujours les mêmes,  et on recommence pour les mêmes résultats que nous connaissons tous. 

Il est donc plus que jamais temps de combattre ces mentalités rétrogrades qui tuent les rêves de réussir et font que la jeunesse reprenne à son compte les défauts de ses aînés.

Face à ce constat, la question que nous nous posons est celle de savoir:

Pourquoi les jeunes du Cameroun rêvent seulement partir pour des cieux nouveaux  ?  Telle est la question de la semaine. Nous vous souhaitons un bon débét, bonne fête de la jeunesse à ceux qui la célèbre et bon débat.

Lire aussi dans la rubrique LE DéBAT

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo