Programme éConomique : 	Les points de friction avec le FMI
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Le satisfecit affiché par l’équipe du FMI en séjour au Cameroun cache quelques désaccords avec le gouvernement sur l’endettement, le calendrier budgétaire ou l’utilisation des fonds souverains SNH.

Ce ne sont pas toutes les nouvelles qui fuitent dans le cadre de la première évaluation du programme économique triennal (2017-2019) du FMI qui sont rassurantes. Et pour cause, soufflent des sources autorisées, au moins trois points de frictions subsistent dans les discussions conduites par l’équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Corinne Deléchat. Ceci du 24 octobre au 3 novembre prochain. Le premier point de divergence, renseigne une source proche du dossier, concerne « les interventions directes de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) ».

De quoi s’agit-il ? En effet, en signant le programme du FMI, le gouvernement s’était engagé à réduire ces interventions de la SNH qui permettent de répondre à des urgences essentiellement sécuritaires de manière rapide et flexible. Dans le cas d’espèce, le Fond monétaire reproche au Cameroun de puiser systématiquement de l’argent dans les comptes de la SNH sans que cela ne fasse l’objet d’une prévision budgétaire. Conséquence, en 2016, par exemple, ces interventions se montaient à 60% du total de la redevance pétrolière. Ce qui représente près de 60% de recette pétrolières non budgétisés à l’heure où l’Etat a décidé de jouer la carte de la transparence afin de réduire les anomalies budgétaires.

« Le gouvernement entend maintenir les interventions directes de la SNH à un niveau compatible avec les défis sécuritaires auxquels le pays fait face. Afin néanmoins d’éviter un déplacement conséquent de dépenses prévues dans les budgets annuels, le niveau de ces interventions sera limité à 50 pourcent du montant de la redevance de la SNH, et progressivement réduit par la suite », avait alors promis le Premier ministre, Philemon Yang, dans la lettre d’intention adressée au FMI, le 16 juin 2017. Et d’ajouter qu’à partir de 2018, le Cameroun va prévoir une inscription budgétaire suffisante pour couvrir l’intégralité des dépenses sécuritaires.

Ce qui n’est toujours pas le cas à date, constate le FMI au cours de cette première évaluation. Le second point d’achoppement que rencontre l’équipe conduite par Corinne Deléchat est relatif la préparation du budget 2018. Selon l’accord qui a été signé par la partie camerounaise et qui est conforme aux dispositions du régime financier de l’Etat, le projet de la loi de finances doit être soumis au parlement au plus tard le 15 octobre. Ceci pour une préparation efficiente du budget du prochain exercice. Mais qu’elle n’est pas la déception du FMI d’être en mission d’évaluation depuis le 24 octobre alors que les parlementaires n’ont toujours reçu le projet du budget du Cameroun pour le compte de l’exercice 2018.

La question de la dette

La dernière friction, et non des moindres, touche à l’endettement. « Le FMI demande que le niveau d’endettement du Cameroun ne dépasse pas 2000 milliards de FCFA au cours des trois années du programme économique », révèle une source qui suit de près les activités de la mission de Mme Deléchat. Cette contrainte du Fonds monétaire n’est pas pour plaire à la partie camerounaise dont la stratégie d’endettement à moyen terme 2017- 2019 annexée à la loi de finances Le Cameroun besoin, pour la seule année 2017, d’un montant de 1 145 milliards de FCFA. Une enveloppe couverte à hauteur de 585 milliards de FCFA de dette extérieure et 560 milliards de FCFA de dette intérieure, dont 300 milliards d’émissions des titres publics et 260 milliards d’emprunts bancaires. Par ailleurs, le plafond d’endettement extérieur, initialement fixé à 1 000 milliards de FCFA, a été relevé à 1 700 milliards de FCFA par ordonnance du chef de l’Etat du 17 mai 2017.

Cet étalement annuel de l’endettement n’est pas du goût du Fonds qui tient à limiter le plafond à 2 000 sur les trois ans du programme, soit un peu plus de 650 milliards par an. Le ministre de l’Economie Louis Paul Motaze, qui sait le pays engagé dans plusieurs projets de développement, dont certains sont structurants pour le développement du Cameroun, veut avoir une marge de manoeuvre plus grande dans le cadrage de l’endettement conclu avec le Fonds. Il est certain qu’un accord sera trouvé avec la mission Deléchat avant son départ de Yaoundé.

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