POUR UNE CULTURE AFRICAINE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT: Des Industries culturelles viables pour une Croissance durable, Préface du Prof. Edmond BILOA
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La culture africaine peut-elle constituer un facteur de développement par le biais des industries culturelles ? Sous d’autres cieux, la question ne se pose plus. La concurrence opposant les États – Unis à l’Union Européenne (particulièrement la France) et d’autres pays dans le monde (Canada, Chine, Inde) notamment sur les lois protectionnistes votées en vue de conserver la suprématie de biens culturels nationaux à l’instar du cinéma ou de la musique en fournit une preuve incontestable. L’exception culturelle visant, pour les uns et les autres, à introduire dans les textes internationaux des particularités relatives à des biens culturels en est l’illustration la plus significative. La raison principale de ce combat aux contours sinueux reste les conséquences économiques notables qui découlent des biens culturels concernés. Désormais, tout au moins en Occident, il n’échappe plus à personne, surtout pas aux décideurs, que les biens culturels participent de l’économie et consubstantiellement du développement.

La préoccupation centrale, pour ce qui concerne spécifiquement l’Afrique, est de savoir si les industries culturelles et créatrices dont la rentabilité n’est plus à établir peuvent y avoir droit de cité alors même que de nombreuses populations en sont encore à devoir lutter pour satisfaire des besoins primaires. Ces populations peuvent-elles comprendre ou adhérer à l’idée de la promotion des industries culturelles pour accéder au développement tandis que les industries de nécessité sont encore à la traîne ? En effet, dans un continent où les guerres, les menaces de famine se sont inscrites en maîtres du jeu, comment persuader que la culture peut constituer un bien et générer des bénéfices pendant que des exemples attestent de ce que les arts de la scène, pour ne prendre que ce cas, ne parviennent pas encore à nourrir leurs producteurs ? Comment restructurer les mentalités à l’idée que les métiers des arts constituent de véritables métiers et ne sont pas le refuge ou les pis-aller des ratés ? Comment convaincre de ce que la culture peut créer au développement alors qu’elle ne constitue pas à proprement parler une préoccupation des politiques gouvernementales? Voilà autant d’aspects ressortissant à la valorisation des biens culturels qui méritent d’être questionnés pour espérer la mise en place de véritables industries culturelles et créatrices en Afrique.

Pourtant des exemples à l’instar de Nollywood et de la musique au Nigeria, du cinéma en Afrique du Sud, de grandes figures africaines s’exprimant dans différents arts et qui font à nul doute la fierté de l’Afrique (Manu Dibango, Youssou Ndour, Bassek Ba Kobio, Alphadi, Imane Ayissi, Calixthe Beyala, Sembène Ousmane, Wolé Soyinka, Youssef Chahine, Ousmane Sow, Marius Mensah) prouvent que les arts d’Afrique peuvent valablement s’ériger en industries culturelles et créatrices. Seulement, nombre de ces figures de l’industrie culturelle africaine sont expatriées.

En effet, l’expatriation de la culture africaine et son adoubement en d’autres lieux, toute chose qui n’est pas sans la menacer, participent aussi à semer le doute quant à la chance des

industries culturelles de se construire un véritable lit en terre africaine. Ces biens culturels censés être d’Afrique (parce que produits par des artistes originaires de pays d’Afrique) puisqu’il faut dire qu’ils sont nombreux à avoir sollicité et obtenu les nationalités de leurs pays d’accueil, posent incontestablement le problème de l’identité desdits biens. Même si ce dernier aspect peut apparaître secondaire étant entendu que le nœud du problème est les bénéfices générés, il reste que ceux-ci ne sont pas engrangés en Afrique et ne profitent pas encore en premier à l’Afrique qui ne peut au mieux que se satisfaire d’une notoriété par procuration. D’où l’urgente nécessité pour les pays africains de penser une politique culturelle à même de promouvoir un développement durable.

PARTIE 1 :

CULTURE, INDUSTRIES CULTURELLES ET CROISSANCE : APPROCHES CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES

Chapitre 1 : Culture et développement en Afrique : des perles et des pourceaux ?

Jules ASSOUMOU

Chapitre 2 : La culture africaine face aux défis de la modernité

Benoît OTTOU

Chapitre 3 : Le défi du disponible des traditions face à l’enjeu du possible de l’industrie culturelle en Afrique

Jean Bertrand AMOUGOU

Chapitre 4 : Insécurité et menaces asymétriques : le retour aux sources, gage de développement durable ?

Joseph MBONGUE

Chapitre 5 : La Méthode des Potentialités et Opportunités Endogènes (MPOE) : une opportunité pour le développement endogène de l’Afrique ?

Dominique MEVA’A ABOMO

Chapitre 6 : L’école, source moderne de développement de l’industrie culturelle : le cas de l’enseignement secondaire au Cameroun

Prosper DJIAFEUA

Chapitre 7 : La formation professionnelle inclusive, gage d’un avenir radieux des industries culturelles pour un développement durable en Afrique

Jacques Raymond FOFIE

PARTIE 2 :

ARTS, LETTRES, CIVILISATIONS ET PATRIMOINE : QUAND L’INDUSTRIE CULTURELLE RECHERCHE SES VOIES

Chapitre 8: Fine Arts and Entrepreneurial Intention of Students of the University of Douala

Henri Rodrigue NJENGOUÉ NGAMALEU

Chapitre 9: Institution littéraire et patrimoine : les lieux du consensus

Yvette BALANA

Chapitre 10 : La chanson féminine camerounaise des décennies 90 à nos jours : facteur promotionnel ou handicapant pour le développement social ?

Alda Flora AMABIAMINA

Chapitre 11 : Les langages culturels dans les fictions télévisées camerounaises : quand l’industrie culturelle recherche son objet

Ferdinand NJOH KOME

Chapitre 12 : Langues nationales et communication pour le développement via les radios communautaires

Jean-Roland ONANA NKOA

Chapitre 13 : La communautarisation des industries culturelles : renforcer la culture artistique des populations des campagnes

Eric Joël MEVOGBI

Chapitre 14 : L’industrialisation des arts de la parole en Afrique : perspectives de l’économie culturelle et créative partant des expériences anglo-saxonnes

Marius Yannick BINYOU-BI-HOMB

Chapitre 15 : Conservation du patrimoine culturel pour un développement touristique durable au Cameroun

Rachel MARIEMBE

PARTIE 3 :

DES INDUSTRIES CULTURELLES VIABLES POUR UNE STRATEGIE NOUVELLE DU DEVELOPPEMENT : PRATIQUES, ENJEUX ET PERSPECTIVES

Chapitre 16 : Innovation festivalière et renforcement des industries dramatiques au Cameroun: le cas des Rencontres Théâtrales Universitaires (RETU)

Guy Francis TAMI YOBA

Chapitre 17 : Cinéma et philosophie des images culturelles : analyse épistémologique des pensées du cinéaste.

Alice Salomé NGAH ATEBA

Chapitre 18 : Les enjeux de la contribution des industries culturelles à l’émergence du Cameroun : le cas de la cinématographie

Longin Colbert ELOUNDOU et Jacques Merlin BELL YEMBEL

Chapitre 19 : Financement du cinéma africain par l’Occident et création d’industries cinématographiques en Afrique francophone: le cas du Cameroun

Annette ANGOUA NGUEA et Jacques Merlin BELL YEMBEL

Chapitre 20 : L’industrie de l’imaginaire au Cameroun : le phonogramme et le livre à l’aune de l’extraversion

Jacques TEMADJO

Chapitre 21 : Ethno-télémédecine et efficacité symbolique dans la tradipratique kamyt. Une approche anthropologique et psychologique.

Joachen BANINDJEL et Bruno BEKOLO

Chapitre 22 : Approche socio-anthropologique du costume nuptial de Tlemcen (Algérie)

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