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© Correspondance : Boris Bertolt
- 24 Mar 2017 10:00:57
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CAMEROUN :: LETTRE AU PRESIDENT PAUL BIYA, IMAGINEZ QUE C’ETAIT JUNIOR :: CAMEROON
Monsieur le président, Regardez le garçon qui est sur la photo et dites vous que c’est Junior ou Brenda et vous comprendriez la douleur que sa famille endure aujourd’hui. Pensez à sa mère, à son père et que dire de ses frères.
Il s’appelle Ibrahim Moussa. Au moment où j’écris ces lignes, ce jeune homme est sur le point de mourir. Ses jours sont actuellement comptés. Son tort : avoir été arrêté pour une accusation de tentative de vol dont personne jusqu’ici n’a pu confirmer la véracité et d’avoir été torturé dans les cellules du postes de police d’Ombessa.
Aujourd’hui, il a des jambes pourries, à la limite coupées et un bras gauche qui sera amputé au cas où il survit.
Voilà le pays dans lequel nous vivons. Voilà le pays pour lequel vous appelez vos compatriotes à vous réélire en 2018. Voilà le pays où vous demandez aux investisseurs d’investir. Non monsieur le président. Dans ces conditions vous faites beaucoup plus du Cameroun un cercueil sur terre.
Monsieur le président
Je commencerais par vous dire que personnellement je présente mes excuses à Ibrahim Bello et à toute sa famille. Lorsque cette affaire est révélée au public le 9 mars, je découvrais des images atroces. J’ai refusé d’y croire. J’ai refusé de penser que c’était possible. J’ai refusé de voir que tout est possible dans ce pays. J’ai refusé de reconnaître que certains éléments égarés de nos forces de sécurité sont des criminels ambulants. Aujourd’hui j’ai des regrets. En faisant mon devoir citoyen depuis le 9 mars peut-être Ibrahim Bello serait traité dans de meilleures conditions. Il a fallu obtenir confirmation 10 jours plus tard pour que je comprenne la gravité de la situation. Mais j’ai peur qu’il ne soit très tard. Mais nous tenterons de sauver les meubles.
Cependant monsieur le président, nous en avons vraiment marre de vivre dans ce pays comme des étrangers. Nous avons assez de ne plus être protégés. Tenez vous tranquille, récemment à New-Bel quelques heures avant les violences les populations de Babylone sont allés prévenir le commissariat du 2 ème de l’imminence d’une attaque et les policiers les ont répondu qu’il n’y a pas de carburant. La suite vous la connaissez nous avons échappé à une guerre gang sous fond de tribalisme.
Croyez moi, vous avez dit que vous voulez être celui qui a apporté la démocratie au Cameroun, mais à cette allure, les camerounais retiendront celui qui a apporté le chaos, la misère, la pauvreté et la violence. Les forces de sécurité existent pour protéger les citoyens et non pour les tuer. Vous ne pouvez pas rester éternellement indifférent face aux souffrances de vos compatriotes. Regardez encore cette enfant. Il incarne en fait toutes les souffrances des pauvres au Cameroun. Ceux là qui n’ont pas de père ministre, d’oncles colonels, de tantes magistrates, de cousins diplomates. Ceux là qui sont sans dents.
Ils vous mentir comme d’habitude en vous envoyant des faux rapports, mais seule l’histoire jugera chacun de nous. Je vous laisse vous-même regarder la dégradation progressive de l’état de santé de ce garçon.
Bon séjour
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