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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 06 Feb 2017 10:48:31
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Cameroun anglophone : L’école va-t-elle reprendre ce jour ? :: CAMEROON
Les syndicats des enseignants ont levé le mot d’ordre de grève.
Selon un communiqué lu et commenté sur les antennes de la radio nationale depuis samedi dernier, les leaders des syndicats enseignants, réunis dans les services du gouverneur du Nord Ouest ont décidé de reconsidérer, à compter de ce lundi 6 février 2017, leur position par rapport au mouvement d’humeur qu’ils observent depuis le 21 novembre 2016. Les élèves et les étudiants sont donc appelés à reprendre les cours ce jour, dès 7h30. Si la nouvelle a transpiré samedi, c’est en fait depuis le vendredi et ce, au terme d’une semaine de rencontre dans les services du gouverneur de la région du Nord Ouest que ces derniers ont décidé de mettre provisoirement un terme à la grève.
Invisible depuis l’interpellation de ses homologues du Consortium, Wilfred Tassang de la Cameroon Teachers’ Trade Union (Cattu) a été remplacé dans la dynamique par un porte-parole qui a signé le document de trois pages, en même que les représentants de Teachers Association of Cameroon (Tac), de Beattu (syndicat des enseignants de l’Eglise baptiste), de Peattu (Eglise presbytérienne). Permissionnaire selon nos sources, le représentant de la Cewotu (enseignants du privé catholique) n’a pas signé.
Dans leur communiqué, les signataires disent prendre acte des résolutions issues des travaux du comité ad hoc interrompu en janvier 2017 et comptent sur le gouvernement pour les mettre en application dans les délais arrêtés de commun accord. Ils reconnaissent le droit à l’éducation pour les élèves et étudiants actuellement en congé forcé, de même que les devoirs professionnels qui les lient à leurs employeurs. Cette fois, ils ne demandent plus la libération immédiate et inconditionnelle des personnes interpellés lors des événements violents de Bamenda, Buéa et Kumba mais une amnistie, « la clémence des autorités ». Toutefois, ils menacent de reprendre si le gouvernement fait preuve de mauvaise foi.
Villes mortes
L’école va-t-elle pour autant reprendre ? Difficile d’en préjuger. Parents et élèves sont libres d’y aller. Seulement sur le terrain, les syndicats enseignants qui se battent pour la « défrancophonisation » de leur école et la revalorisation des enseignants du Western Cameroon dans la géopolitique administrative, ont été doublés depuis décembre 2016 par d’autres associations regroupées dans le Consortium des associations de la société civile anglophone, qui a décrété les villes mortes. Hier, aucun parent contacté dans la région n’était capable de dire si c’est la fin de l’école morte pour ses enfants. Ils attendaient toujours la réaction de la nouvelle direction du Consortium, basée à l’étranger.
Mais il faut dire que certains ne sont pas contre l’idée d’utiliser l’école pour obtenir des concessions politiques. Pendant deux mois, les écoles sont restées paralysées. Les revendications formulées par les syndicats n’ont trouvé l’accord du gouvernement que sur deux points connus : le redéploiement du personnel enseignant dans les deux sous-systèmes et la multiplication de l’offre en formation professionnelle, s’agissant des filières techniques pour les anglophones. De nombreux élèves, étudiants et enseignants anglophones se sont trouvé de nouveaux métiers entre-temps.
L’interpellation puis l’incarcération de Felix Nkongho Agbor, Fontem Neba et Mancho Bbc, accusés d’être les instigateurs des mouvements de rue, n’ont pas suffi pour désamorcer la crise. Dans certaines contrées, on a pu noter comme une forme de radicalisation. Devant l’enlisement de la situation, les élites organiques du régime originaires du Sud Ouest avaient déjà créé la scission en se désolidarisant des actes de violence enregistrés, qu’ils attribuent aux gens du Nord Ouest.
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