Douala – Yaoundé : la vie sans le train
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Depuis la catastrophe du 21 octobre dernier, l’Inter-City n’a pas repris du service. Il avait atteint une moyenne de plus de 1000 passagers transportés par jour.

On s’attendait à une pression  particulière sur l’axe Douala- Yaoundé avec l’organisation au Cameroun des coupes d’Afrique des nations 2016 et 2019. A la veille de la première, deux événements malheureux sont venus l’accentuer. L’effondrement d’une buse à Manyai et le déraillement du train qui se rendait à Douala le 21 octobre dernier. Le trafic routier a repris dès le lendemain entre les deux capitales. Le train social, qui transporte les marchandises entre Douala et Yaoundé est également reparti.

Il ne reste plus que l’Inter-City, qui s’était imposé depuis deux ans dans les habitudes des voyageurs en révolutionnant notamment le transport des personnes par le train sur cet axe-là. 3h40 minutes pour parcourir les près de 260 kilomètres qui séparent Douala de Yaoundé. L'option du rail a disparu depuis l'accident ferroviaire d'Eseka le 21 octobre dernier. Et l’ambiance au niveau des gares ferroviaires de Douala et de Yaoundé en a pris un coup.

A Yaoundé, lorsqu’il est 9h, on peut juste apercevoir quelques personnes venues de Ngaoundéré qui ont traîné à la gare. Rien à voir avec les bousculades et les courses folles qui précédaient parfois les départs du train de 10h25 pour Douala. En effet, l'Inter-City, qui s'était déjà installé dans les habitudes de certains voyageurs n'a pas sifflé depuis la catastrophe. Ce que ne comprennent pas certains usagers. "Il y a des accidents de train ailleurs ou des crashs d'avion, mais ça n'arrête pas l'activité", lance un habitué du rail qui s'est résolu depuis quelques jours à reprendre la route et à gérer à nouveau les bouchons des entrées des deux villes.

D'après les statistiques disponibles au ministère des Transports, plus d'un million de passagers à emprunté ce train en 28 mois (chiffres sur la période de mai 2014 à août 2016), soit une moyenne de près de 38000 passagers par mois, ou encore de plus de 1000 passagers par jour. Avec des pics de 3000 à 3500 passagers les week-ends et en période de rentrées scolaires. Ces chiffres ont connu également une forte hausse lorsque l’aéroport de Douala a été fermé pour des travaux de réfection. Ce qui a conduit plusieurs voyageurs qui devaient embarquer sur des avions de cette compagnie à se diriger sur Yaoundé. Et le train Inter-City s’est révélé à ce moment- là être le moyen de transport par excellence entre Douala et Yaoundé. Concrètement, 32000 personnes ont été transportées par ce moyen entre le 1er et le 21 mars 2016.

Baisse des accidents de la route

D'autres statistiques, celles du Secrétariat d'Etat à la Défense (Sed), permettent de constater que le nombre d'accidents entre les deux capitales a baissé de près de 20% depuis le lancement de l'Inter-City. Une conséquence du changement d'habitudes né avec son arrivée ? Du côté de l'entreprise, rien ne filtre par rapport à une éventuelle reprise de ce service. Les responsables que nous avons approchés n'ont tout simplement pas voulu évoquer ce produit, indiquant que l'enquête sur la catastrophe suit encore son cours.

D'après nos sources, cependant, l'entreprise envisageait avant l'accident de relooker l'Inter-City. Elles évoquaient notamment la mise en service d'un wagon bar-restaurant pour agrémenter le voyage. Une campagne promotionnelle avait également cours en ce mois d'octobre et la réduction des coûts de transport avait permis à plus de personnes de découvrir ce service, notamment les classes premium qui étaient passées de 6000 F.Cfa à 3000 F.Cfa en semaine.

L’absence du train renvoie donc quotidiennement des milliers de passagers vers les autres modes de transport entre Yaoundé et Douala, notamment la route et les airs. Un simple tour au niveau des compagnies de transport terrestre, surtout le weekend, permet de constater une augmentation du nombre de voyageurs. Le début de la coupe d’Afrique des nations féminine devrait l’accentuer encore. On note également une certaine effervescence au niveau de ces compagnies de transport où la concurrence semble avoir redoublé d’ardeur. Certains acteurs ont renforcé leur présence dans le secteur, conduisant même à une baisse généralisée des tarifs.

Seulement, l’état de la route dont les travaux de réfection sont en cours, est toujours source d’inquiétude. De même, l’autoroute prévue entre les deux capitales d’après des experts, n’est pas près de sortir de terre.

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