Transport aérien : Ceiba Intercontinental met le cap sur Yaoundé
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La compagnie nationale de Guinée Equatoriale a ouvert la nouvelle ligne de son réseau international.

Une nouvelle enseigne brille dans le hall de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, dans le coin des arrivées. Le voyageur ne manquera pas l’agence Ceiba Intercontinental, la compagnie nationale de Guinée Equatoriale. Ses portes se sont ouvertes le vendredi 9 septembre 2016, à la faveur du vol inaugural du transporteur depuis la capitale camerounaise. Yaoundé a donc intégré le réseau Ceiba, après Douala il y a plusieurs années.

Voici que les Equato-guinéens ont eux aussi flairé le bon business à faire dans le ciel camerounais « Il y a un marché potentiel au Cameroun. Les gens bougent et voyagent beaucoup pour les affaires ou les vacances. Il y a encore un besoin à combler. A partir d’ici, nous espérons interconnecter l’Afrique », indique Catalina Martinez Asumu, directrice commerciale adjoint chez Ceiba Intercontinental. Elle assure que le Cameroun ne saurait être une simple escale, et annonce que des locaux ont déjà été trouvés à Yaoundé pour installer la représentation camerounaise de la compagnie.

Une manière de matérialiser la volonté de s’installer durablement. La société Tradex Cameroun est le partenaire trouvé sur place pour assurer le ravitaillement en carburant. Le directeur général adjoint de l’entreprise camerounaise, Stéphane Soumahoro, a fait le vol inaugural, et a saisi l’occasion pour situer les enjeux du contrat avec les Equatoguinéens : « Il est difficile pour un avion de voler avec le plein de carburant. Alors, toute compagnie sérieuse a des points de ravitaillement. C’est ce service que nous allons rendre à Ceiba Intercontinental. Le plus important sera évidemment la qualité du carburant et sa disponibilité. »  

Stratégie

La stratégie de Ceiba est donc de s’appuyer sur le Cameroun pour se déployer dans l’Afrique centrale et le reste du continent. Alors qu’elle fêtera ses 10 ans en 2017, la compagnie équatoguinéenne se sent pousser des ailes pour partir à la conquête du monde. « Nous sommes déjà grand pour la Guinée Equatoriale », indique Catalina Martinez Asumu. En effet, Ceiba est leader dans son marché national où elle dessert les 5 aéroports du pays : Malabo, Bata, Mengomeyen, Annobon et Corisco. « Sur les 6 dernières années, nous détenons le record de kilomètres parcourus en Guinée Equatoriale », affirme avec fierté Mme Asumu. A l’évidence, la compagnie Ceiba intercontinental a déjà fait le maillage du territoire équato-guinéen où elle assure en moyenne 3 vols quotidiens entre les deux principales villes que sont Malabo et Bata.

La ligne de Yaoundé vient consolider un peu plus la compagnie dans l’Afrique centrale où les pays ont jusqu’ici échoué à installer un transporteur leader du transport aérien. Ceiba Intercontinental a déjà construit un réseau sous-régional qui part de Malabo et intègre Douala, Yaoundé, Ndjamena, Libreville, Brazzaville, Pointe Noire, ainsi que Sao Tomé. La toile est également en construction en Afrique de l’Ouest, avec Accra, Lomé, Abidjan, Cotonou et Dakar. La jeunesse de l’entreprise ne saurait limiter son horizon, prévient la directrice commerciale adjoint : « Pourquoi ne pas devenir la grande compagnie de l’Afrique centrale et de l’Afrique toute entière ! »

Le chemin est encore long, avoue-elle, expliquant que d’autres destinations sont en vue sur le continent d’ici la fin de l’année : Luanda en Angola, Bamako au Mali, Casablanca au Maroc et Johannesburg en Afrique du Sud. Hors d’Afrique, les avions Ceiba Intercontinental volent vers Madrid en Espagne. La compagnie vise aussi les îles Canaries. Et même qu’à travers sa compagnie de transport aérien, la Guinée Equatoriale entend bien profiter de son statut de pays lusophone.

On ne dit pas souvent que le portugais est sa 3ème langue. « Nous travaillons pour être au Portugal et dans tous les pays lusophones », martèle Catalina Martinez Asumu. En Afrique, il faudra donc étendre le réseau à l’Angola, au Cap-Vert, au Mozambique et à la Guinée Bissau. La grande traversée se fera vers le Brésil, sur le continent américain, avec l’espoir de s’ouvrir le ciel des Etats-Unis un jour. Dans ce déploiement tous azimuts, le grand enjeu pour la compagnie est de pouvoir rentabiliser la flotte qu’elle s’est constituée ces dernières années. Il s’agit de 9 avions parmi lesquelles plusieurs gros porteurs pouvant assurer des longs courriers : le Boeing 777 de 250 places, le Boeing 767 de 166 places ou encore l’Airbus A 300. « Les avions sont faits pour voler », rappelle M. Asumu.

Tourisme

Le vol inaugural du 9 septembre dernier, parti de Yaoundé pour la Guinée Equatoriale, a été l’occasion de voir combien la société Ceiba Intercontinental est plus qu’une simple compagnie de transport aérien. Pour les autorités équato-guinéennes, il s’agit de cette vitrine par laquelle le pays en met plein la vue aux voyageurs. Il s’agit du transporteur qui permet de découvrir les voies de la modernité sur lesquelles le pays est engagé. A l’image du Grand hôtel Djobloho, établissement à la fois somptueux et insolent, qui impressionne par son architecture, ses 50 villas, 452 chambres dont 72 suites. C’est un cadre féérique en quête de réputation certes, mais qui trouvera sa place dans l’industrie mondial du luxe et deviendra une destination touristique de choix.

Cet hôtel est d’ailleurs appelé à porter le développement de la ville futuriste en construction à Oyala, à quelques 20 minutes de l’aéroport international de Mengomeyen. A environ une heure d’ici, se dresse la basilique de Mongomo, avec ses décorations en or massif, beauté incarnée de ce que la foi humaine peut créer pour célébrer Dieu. Les chrétiens d’Afrique peuvent être fiers d’abriter ce lieu de spiritualité que la Guinée Equatoriale brandit aujourd’hui au monde entier.

A Malabo, la capitale, la place à visiter ces jours-ci est le tout nouveau parc national. Ici, l’Homme a décidé de préserver la nature, de la recréer même, pour en un jardin d’Eden. Plus loin, nul besoin de présenter la ville de Sipopo avec sa cité des chefs d’Etat composée de 52 résidences, sa salle des conférences et son hôtel Sofitel. Sipopo est une destination servie à volonté au visiteur de la capitale équato-guinéenne. Le tourisme d’affaire a déjà commencé à germer au fil des évènements qui se tiennent ici.

Aujourd’hui, le volet tourisme apparaît clairement dans le projet de développement de la Guinée Equatoriale. A l’évidence, l’Etat positionne sa compagnie de transport aérien à la fois comme l’instrument de promotion du pays, mais aussi comme le transporteur qui en bénéficiera une fois que le monde entier voudra y venir.

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