Une bande de terroristes a fait irruption dans cette localité du département du Mayo Sava dimanche soir.

Dimanche soir à 22 h 48, des hommes lourdement armés ont fait irruption chez Dala un commerçant très connu à Kolofata. Ces personnes appartenant visiblement à une bande résiduelle de Boko haram ont abordé le propriétaire du magasin sans violence. Ils voulaient juste lui dérober des téléphones portables, des batteries et des chargeurs mobiles (power bank).

Pendant une heure de temps, les brigands ont soigneusement choisi les pièces qui leur convenaient avant de repartir vers la montagne Greya au nord de la ville. Les militaires du détachement du Bir de Kolofata intervenus quelques temps plus tard n'ont pas pu les rattraper. C'est un énième larcin de la secte à Kolofata. Les militaires révèlent qu’une bande d'une cinquantaine de terroristes dont certains étaient armés ont écumé les environs de Kolofata.

« Ils ont reçu la mission de brûler des villages et d'exécuter des chefs traditionnels qui ont refusé de faire allégeance à la secte », dit l'un d'eux. Les terroristes auraient corrompu certains habitants de Kolofata et de ses environs. Parmi eux, un membre du comité de vigilance, Dougdje Aga. Il a été arrêté le 14 juillet dernier convaincu d'avoir servi d'éclaireur à Boko haram.

« Il leur a indiqué notre itinéraire. Il était au téléphone en permanence avec eux pendant toute notre intervention et trahissait nos faits et gestes. Nous avons saisi son téléphone et il n'a pas pu nous expliquer à qui il parlait au moment précis de l'opération », révèle un militaire.

A Kolofata, la secte a aussi recruté des complices parmi les populations civiles. Les terroristes essaient depuis quelques semaines d'écouler le butin de pillages en territoire nigérian à Kolofata. Ils se sont appuyés sur des femmes des villages frontaliers pour revendre matelas, lits, appareils électroniques à Kolofata.

En retour, ces femmes rapportaient des aliments faciles à préparer. Boko haram, dont les armées ont asséché les sources d'approvisionnement, est dans une situation précaire.

« Ils n'ont plus de sources d'énergie et plus de carburant pour faire fonctionner leurs machines à moudre le mil. Ils en ont pourtant énormément pillés. Ils envoyaient les femmes revendre à vil prix leur butin à Kolofata et en échange elles rapportaient du riz ou d'autres aliments faciles à cuire », explique un notable de Kolofata.

Le « marché » qui se tenait tous les jours a été dispersé le 7 juillet dernier par des notables de la ville. Pour autant, cette bande essaie de maintenir une atmosphère de terreur autour de l'arrondissement de Kolofata.

Depuis l’attaque du 12 février 2015 des membres de Boko  haram ont essayé de voler des troupeaux à des villageois mais n’y sont jamais parvenus. Ça été le cas mercredi dernier, 20 juillet 2016. Ils ont abandonné des centaines de boeufs et de moutons dans la localité de Greya située à 4km de Kolofata où ils ont opéré.