OPERATION EPERVIER:L'INACCEPTABLE MUTISME ET EXTREMISME DE L'OPPOSITION CAMEROUNAISE
CAMEROUN :: POLITIQUE

OPERATION EPERVIER:L'INACCEPTABLE MUTISME ET EXTREMISME DE L'OPPOSITION CAMEROUNAISE :: CAMEROON

Les partis d’opposition doivent-ils continuer à manifester une certaine indifférence sur les nombreuses violations des droits de l’homme relatives à l’Opération Epervier sous le prétexte que les victimes de cette campagne sont d’anciens proches collaborateurs de leur adversaires politique, Paul Biya ?

« Existe-t-il une opposition au Cameroun ? ». Cette question, qui en réalité ne se justifie pas au regard du climat politique hostile à toute voix discordante qui règne au Cameroun, tend à valoir son pesant d’or au regard des prises de position des militants et cadres de certains partis d’opposition relatives aux prisonniers politiques et victimes de l’Opération Epervier dont nous dénonçons au quotidien les persécutions judiciaires sur fond de règlements de compte politique sur ce forum. Sur les réseaux sociaux, l’on a très souvent l’habitude de lire : « Tous ceux qui ont servi Biya sont des voleurs », « ils ont dîné sur la même table que le diable, alors qu’ils assument », « après Biya, tous ceux qui l’ont servi doivent le payer cher », « Tous ceux qui ont collaboré avec Biya sont des complices et ne méritent aucune attention du peuple camerounais ».

De telles déclarations teintées à la fois de cynisme et d’extrémisme sont inadmissibles venant des personnes qui, une fois au pouvoir demain, sont censées garantir au peuple camerounais (y compris à leurs anciens adversaires politiques) certaines valeurs relatives aux droits de l’homme dont une justice impartiale et équitable. Tout se passe comme si une fois au pouvoir, ils extermineraient tout ce qui a servi Paul Biya et son parti le RDPC sans y discerner le bon grain de l’ivraie. Dans ce cas, l’on ne peut s’empêcher de crier : « surtout pas de cette opposition là au pouvoir après Paul Biya car les libertés et même les vies de nos pères, mères, oncles, tantes, cousins, militants du RDPC, sont en danger ».

L’on se serait pourtant attendu à ce que ces partis d’oppositions là dénonçassent l’instrumentalisation de la justice par Biya et son clan amicalo-familial pour régler des comptes à ceux qui de par leur dynamisme, leur caractère, leur indépendance d’esprit et leur compétence, leur font de l’ombre. On se serait attendu à ce qu’à chaque décision de condamnation d’une victime de cette opération à tête chercheuse, qu’un de ces partis d’opposition produise un communiqué pour dénoncer une procédure judiciaire cavalière. Que non ! Son seul problème c’est Paul Biya et tous ses collaborateurs et non les actes qu’ils posent chacun en ce qui le concerne.

Mongo Beti

Nul doute qu’une telle opposition au Sénégal ou au Burkina Faso, deux pays qui ont à leur tête des caciques de l’ancien régime, ces pays seraient actuellement dans un conflit sans fin du fait d’une chasse aux sorcières sans discernement. C’est l’occasion pour nous de saluer la mémoire de Mongo Beti, écrivain émérite décédé il y a bientôt 15 ans. Ce dernier, militant du SDF à cette époque, a créé en juillet 1997 le Comité de libération du citoyen Titus Edzoa. Ce dernier, ancien tout puissant secrétaire général à la présidence de Paul Biya, a été arrêté de façon arbitraire le 4 juillet 1997 (quelques mois après sa démission du gouvernement) alors qu’il venait d’annoncer sa candidature aux élections présidentielles prévues cette année-là. A aucun moment, l’on a entendu Mongo Beti ronronner des arguments à deux sous du genre : « c’est entre lui et Paul Biya là-bas », « il a servi Biya, qu’il assume », « quand on dîne sur la même table que le diable, il faut en assumer les conséquences », etc. Nul n’ignore pourtant la dent dure de Mongo Beti envers le régime de Paul Biya dont Titus Edzoa a été l’un des membres. Mais c’était le temps d’avant !

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