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© La Nouvelle Expression : Vivien Tonfack
- 14 Apr 2016 12:41:37
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CAMEROUN :: Sud-Ouest : Quand les veuves crient leur colère :: CAMEROON
Elles ont marché le 9 avril dernier, pour dénoncer les multiples abus dont elles sont victimes au quotidien.
«Non à l’abandon des veuves», « non aux violences contre les veuves », « oui au soutien des veuves», « oui à l’inclusion des veuves ». Voilà un échantillon des messages que les veuves de l’arrondissement de Alou dans la région du Sud-ouest, ont brandis samedi 9 avril 2016, au cours d’une marche à travers laquelle, elles tenaient à briser le silence dans lequel elles étaient confinées depuis des lustres, pour crier enfin leur exaspération suite aux violences, discrimination et autres formes d’abus dont elles sont victimes. Cette marche pacifique d’environ six kilomètres à laquelle prenaient part près de 400 veuves, clôturait ainsi une vaste campagne de sensibilisation sur les droits des veuves, menée dans cette localité par le comité d’assistance à la femme nécessiteuse du Cameroun (Cafenec).
Au cours de la cérémonie qui a précédé la marche, les autorités locales (administratives et traditionnelles) du Lébialem, ont été sensibilisées sur la nécessité de respecter les droits des veuves. En effet, ici, dénoncent des veuves, sous le fallacieux prétexte de la tradition, elles se voyaient expropriées, dépossédées de tous les biens acquis avec leur défunt époux… sous le silence parfois complice des chefs traditionnels.
Trancher le problème à travers l’état civil et l’éducation
D’après Ada Manga, les discriminations contre les veuves persistent à cause d’un manque d’éducation. L’animatrice de l’association de lutte contre les violences faites aux femmes (Alvf), a rappelé aux parents, le tort qu’ils font aux filles en les envoyant précocement en mariage que de leur assurer une éducation de qualité.
Bien plus, a-t-elle ajouté « la femme est victime de discriminations et d’injustices parce que la société dans laquelle elle vit ne lui permet pas d’évoluer. On pense qu’elle n’est pas forte, qu’elle n’a pas de droit, qu’elle n’est pas intelligente. Chaque femme doit savoir qu’elle a des droits, et qu’avoir ses droits ne veut pas dire qu’elle va se mettre à combattre l’homme. Il faut respecter la femme parce qu’elle est une personne digne ».
A propos de ces droits, Cécile Beboung, de l’association camerounaise des femmes juristes (Acafej) a indiqué qu’il existe des textes juridiques qui protègent la femme ou la veuve ; à l’instar du « matrimonial Court of Act » de 1973, en zone anglophone. Aussi a-t-elle encouragé les femmes à se marier à l’état civil afin d’être protégées par la Loi. D’après le Chef Supérieur de Ndungatet dans l’arrondissement de Alou, le problème peut aussi se percevoir dans les mentalités qui ont évolué négativement.
« La population est traditionnelle, elle n’avait pas en tête le mariage civil. On savait que quand les deux familles se retrouvent, les enfants sont mariés et ça se respectait. Il est aujourd’hui nécessaire de se marier civilement parce que les hommes ne sont plus sérieux. On ne peut pas vivre avec un homme pendant 20 ou 30 ans, et qu’après son décès, on se pose la question de savoir si le couple était marié ou pas.
Si l’acte de mariage peut justifier le mariage, dans la pratique quand Dieu a mis deux personnes ensemble, avec des enfants ou pas, on ne peut pas douter de leur union. Pour que les femmes soient en mesure de défendre leurs droits, je pense qu’on peut les encourager au mariage civil. Aujourd’hui, l’être humain est tellement poussé vers le matériel qu’il faut avoir un acte de mariage pour résister aux injustices créées par la belle-famille », recommande Sm Foto Asongna II.
Organisée par le Cafenec, cette sensibilisation des populations de Alou sur les droits des veuves, est la continuité d’un atelier organisé les 16 et 17 mars 2016. Pour Lydienne Nkaleu, présidente du Cafenec, l’objectif global de ces activités, est de mobiliser la population et les autorités du Lebialem pour qu’elles reconnaissent les droits des veuves et leur apporte leur soutien.
Afin de susciter une prise de conscience de ses administrés, Akombo Joseph Neba, sous-préfet de Alou a indiqué que cette action de la société civile ne vient pas tuer les traditions de cette localité enclavée du Sud-ouest, mais qu’elle veut juste corriger certains points négatifs.
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